Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
dimanche 25 juillet 2010
Les cousins
1959
alias : The cousins
Cinéaste: Claude Chabrol
Comédiens: Gérard Blain - Jean-Claude Brialy - Juliette Mayniel - Stéphane Audran
Notice Imdb
Vu en dvd
Vu sur une galette de forte médiocrité, floue, baveuse, dégueulasse. Ne me demandez pas "c'est quoi dégueulasse?". La technique ne m'intéresse pas assez, je ne sais donc pas s'il s'agit du transfert, de la compression, de la copie originale ou quoi ou qu'est-ce. Ce que je sais, c'est que c'était pénible parfois et surtout très frustrant car on pressent un gros travail d'Henri Decaë à la photographie. Beaucoup de scènes jouent sur les clair-obscurs et le dvd ne permet pas de les apprécier.
Alors mieux vaut se concentrer sur l'histoire et les acteurs. Le jeune Claude Chabrol s'entoure de quelques fameux pour raconter une histoire assez glauque et donc très morale ou immorale, cela dépend de quel bout de la lorgnette on se situe.
Et si Chabrol avait pu éviter cette fin beaucoup trop romanesque et artificielle pour moi c'eut été un très grand film. Encore que le chemin pour arriver à planter décors et personnages avant que l'action ne puisse développer sa toile est beaucoup trop long à arpenter. La promenade n'est pas désagréable mais disons que l'on voudrait arriver au fait un poil plus rapidement. De même la fin est elle un peu trop longuette également. Mais comme je l'ai évoqué plus haut, elle est en tout point regrettable. Il faudra qu'on m'explique en quoi elle se justifie. Pourquoi un accident? Qu'est-ce que le hasard l'infortune du dé vient foutre dans une histoire impeccablement ironique jusque là, moralement avisée?
Cette anti-fable de "La cigale et la fourmi" portait un regard d'une perversité chabrolienne, presque comique sur les oppositions de philosophies, de comportements des deux cousins. Le pied de nez final à la morale établie constituait le sommet d'une espèce de conte pour incrédules. Non, l'existence n'est pas une voie toute tracée et ne se plie pas toujours aux règles toutes faites, établies par les hommes et leurs systèmes d'organisation sociale.
Les personnages sont les exactes contraires des personnages du "cinéma de papa". Les deux cousins ne sont ni des bons ni des méchants. Brialy peut se comporter comme un salop mais Blain est également responsable de ne pas affronter la cruelle réalité. Brialy souffre peut-être autant que son cousin de vivre dans un monde superficiel, seul, entouré des autres fantoches, hommes et femmes objets,
transparences, sans espoir, sans ombre, les "poissons dans un aquarium" que décrit Jean-Pierre Moulin (Philippe, à l'arrière plan ici).
L'amour, cette chose si étrange qu'elle en devient laide pour Brialy et Cerval est un monstre qu'il faut tuer dans l'œuf.
La scène de manipulation de Juliette Mayniel est d'une atroce puissance.
Mais les conseils du bouquiniste Guy Decomble paraissent tout aussi manipulateurs et simplistes après l'échec de Blain et le personnage ne devient-il pas monstrueux lui aussi, sa clope au bec et son air méprisant?
Quand le monde est laid, il ne l'est pas qu'à moitié. Les hommes sont libres de leurs actes, c'est ce qui fait sa richesse mais également sa brutalité. Pas de règles, anarchie et chaos. Pour le meilleur et pour le pire.
J'avoue que je ne connaissais pas bien Gérard Blain. C'est pour moi une très plaisante rencontre. Son jeu est sûr, sans fioriture, précis.
Jean-Claude Brialy est tour à tour jovial, cynique, inquiétant, pathétique, tragique, grandiloquent et pitoyable : un excellent comédien.
L'effacée Juliette Mayniel hérite d'un rôle particulièrement difficile à tenir, un peu ingénue, malléable, un peu salope, un peu conne et sans trop de bulbe.
Encore une fois, je savoure le jeu de Claude Cerval avec son regard de chien battu, en dessous, un physique de salopard première catégorie.
A noter les passages éclairs, fermeture éclair, de la toute jeune Stéphane Audran, madame Chabrol à la ville, beaucoup moins jolie qu'à l'habitude. Comme quoi, l'âge a du bon. Vivent les rides et le temps qui passe.
Un bon film de Claude Chabrol dont la pirouette finale fout en l'air la futée architecture de l'édifice. Dommage.
Trombi:
Geneviève Cluny:
Corrado Guarducci:
Paul Bisciglia:
?
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Stéphane Audran, ? et ?:
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