samedi 3 octobre 2009

What Ever Happened to Baby Jane?



alias : Qu'est-il arrivé à Baby Jane?
1962

Cinéaste: Robert Aldrich
Comédiens: Bette Davis - Joan Crawford

Notice Imdb
Vu sur dvd


 
Qu'est-il arrivé à Alligator? J'aurais dû aimer ce film. Un suspense hitchcockien, Bette Davis et Joan Crawford, une trilogie a priori fort séduisante. Et si mes souvenirs sont bons, j'ai toujours apprécié Robert Aldrich même si je le situe mal, n'arrivant pas à distinguer ses particularités, son style. Quels sont les points communs entre les douze salopards et cette Baby Jane? Je serais bien infoutu de répondre.

Quoiqu'il en soit je n'ai jamais embarqué dans cette histoire. Je passais mon temps à noter les incohérences, les maladresses, le manque de jugeotte des personnages, tous ces petits détails qui auraient dû rester insignifiants mais qui -allez savoir pourquoi- se sont accumulés jusqu'à me faire sortir du film. A diverses reprises, cela ne tient pas debout : la fenêtre ouverte, les occasions manquées, l'absence de fermeté, la mort d'Elvira, la chronologie des évènements, etc. Cela manque de netteté dans l'écriture, de concision ou de rapidité dans le rythme. Le suspense est souvent ramolli. On imagine avec joie ce qu'en aurait fait un Hitchcock.

Parlons également de la forme : la photographie est bonne mais les cadrages, les mouvements de caméra, la réalisation ne sont ni jolis, ni efficaces, au mieux dirons-nous qu'ils sont ordinaires.

Alors profitons au moins des acteurs et louons surtout le courage, l'humour et la sagesse dont fait preuve Bette Davis en osant incarner ce personnage là, s'être ainsi transformée en monstre à l'hideuse méchanceté, à l'ignoble aigreur, de celles qui marquent le visage et le pas. Un déchet plus tout à fait humain.

Le rôle de Crawford n'a pas la même envergure. Les mauvaises langues (dont ma femme) diront que Crawford n'a pas la même envergure que Davis tout simplement. Vilaines langues!

Dire que Bette Davis est une grande actrice est une évidence. Laissons cela, ne perdons pas notre temps et saluons plutôt l'étrange personnalité qu'a su créer Victor Buono (le Dr Schubert dans L'homme de l'Atlantide), avec cet opulent professeur de musique, à l'amertume confuse et au regard à la fois intense et fuyant. C'est un personnage que ce comédien, un physique et un gros talent qui trouve ici un rôle touffu, bien plus difficile à étoffer qu'il n'y parait. Finalement de cette Baby Jane, je retiendrai essentiellement l'ambiguité de ce personnage mystérieux.

Trombi:
Maidie Norman:

2 commentaires:

  1. Je suis d'accord avec vous. Mais "policier" n'est pas le mot juste, "gothique"
conviendrait mieux peut-être. A l'agreg d'anglais il m'a fallu disserter sur
"Guignol et Grand Guignol" dans le roman de Flannery O'Connor, « Les Braves gens ne courent pas les rues" ("A good man is hard to find).
C’est à cette catégorie (s'il en est une) qu'appartient ce film. "Hush, Hush… Sweet Charlotte" d’Aldrich encore, peut-être aussi.

    Le talent de l'icone Davis est indiscutable, mais je ne l'aime jamais autant que dans « L'Insoumise » (Jezebel) deWyler et « Eve » (All about Eve en français !).

    Ce film ne rend pas davantage justice à Crawford qui a elle aussi, plus d'un tour dans son sac (du western au mélo de Mildred Pierce).
Si l’on songe (avec plaisir) que le film préféré d'Hitchcock — dans sa propre production — est "Shadow of a Doubt". On peut se demander le parti qu’il aurait pu tirer de
cette démonstration vulgaire de la psychanalyse?


    Roxane, Paris

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  2. P.S.

    Vous n'avez rien écrit sur "Psychose", je reviens ici sur ce que j'ai dit plus tôt : "Psychose" (horreur, fantastique, le squelette dans un fauteuil) c'est`Grand Guignol chez Hitchcock : il en est donc capable, mais
    c'est, j'en suis presque sûre, une concession au public américain.
    J'ai souvent lu et apprécié vos critiques : je les commenterai à orésent et m'efforcerai de ne pas "déborder"

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