jeudi 30 juin 2016

Le voyage d'Arlo



2015

Titre original : The good dinosaur
Titre francophone : Le voyage d'Arlo

Cinéaste: Peter Sohn

Notice SC
Notice Imdb

Vu en salle

-----------------


La physionomie des personnages principaux, la crainte d’un excès de mielleux depuis que Disney a gobé Pixar, la légère déception depuis Vice & Versa et la fréquence un poil trop rapide ces derniers temps des productions animées ont quelque peu éteint mon enthousiasme pour celles-ci. Peut-être que le bambin pour qui on allait voir ces films, devenant un adolescent qui s’émancipe de ce cinéma là, une espèce de lassitude pour le genre me gagne peu à peu. Possible.

Reste que le travail formel aussi bien que narratif proposé par Pixar généralement a gagné presque toutes ses batailles et donc la curiosité a finalement remporté la sienne : on s’est mis le simple dvd.

Et d'entrée de jeu, l’extraordinaire réalisme des images nous montre ses biscoteaux. Et ce, jusqu’aux derniers plans. Le film est en tout point remarquable en ce domaine. Il faut absolument souligner l’avancée considérable que constitue par exemple le travail sur l’élément aquatique, ses reflets, ses mouvements, sa densité.

Mais cela ne s'arrête pas là. À peu près tous les éléments ont gagné en couleurs, en détails, en finesse de mouvement, de représentation : il y a de très nombreux plans de paysages hyper réalistes dont il est difficile, voire impossible de déceler la fausseté. On remarque très vite l’extraordinaire progrès dans les nuances, la graduation de l’intensité et la diversité des couleurs, et ce, même sur le dvd (je n’ose pas imaginer les effets explosifs visuels sur le Blu-ray).

À certains moments, on a même un peu l’impression que l’on s’attarde sciemment pour bien faire une démonstration de pouvoir, que Pixar roule des mécaniques, insistant sur l’eau qui ruisselle sur les corps ou les rochers, le vent dans les hautes herbes, le dégradé de couleurs sur un lac, etc. Ça a pu carrément me faire sortir du film parfois, l’ostentation manquant de subtilité.

Du point de vue de l’histoire, rien d’extraordinaire. À peu de choses près, on est dans un canevas classique, déjà bien débroussaillé par un film comme Dragons notamment : au sein d’une famille de dinosaures, l’histoire d’un fils manquant de confiance en lui, en regard du courage du père et qui trouve dans l’adversité la force nécessaire pour devenir un dinosaure, “mon fils”. Le voyage d’Arlo est simplement initiatique.

C’est sans doute pour cette raison de “déjà vu” que le studio a fortement misé sur le travail visuel pour nous en mettre plein les mirettes. Attention, je ne dis pas que le parent que je suis n’a pas été remué par les scènes où la fibre paternelle et familiale est sollicitée. Mais là encore, ce n’est pas une nouveauté, ni une surprise. Sur une large partie du film, les ¾ disons, le récit suit son petit bonhomme de chemin, sans grande originalité, ni aspérité notable. En cela, il peut paraître commun avec la plupart des productions de ce type. Deux ou trois scènes viennent rehausser l’ensemble de façon sporadique, rappellent la finesse psychologique made in Pixar.

Dommage que cette absence de constance perturbe le visionnage : on ne peut s’empêcher d’être  un poil déçu. Mais je sais aussi que ce sentiment a pu déjà m’envahir à la première lecture d’un Pixar pour s’envoler totalement à la seconde me permettant de mieux comprendre ce que les créateurs avaient voulu exprimer (c’est le cas pour Wall-E notamment). Peut-être en sera-t-il de même avec celui-ci?

mercredi 22 juin 2016

La grande évasion



1963

Titre original: The great escape
Titre francophone: La grande évasion

Cinéaste: John Sturges
Comédiens: Steve McQueen - James Garner - Charles Bronson

Notice SC
Notice Imdb

Vu à la télé


------------
Vu en version française (merde, pas de vost sur France 5 : ils ont pas honte?!), un peu par hasard, j’ai pu cependant apprécier. Ces voix françaises d’antan me sont familières. Quand j’étais môme, tous les films populaires étaient doublés à la télé. Et à vrai dire, cela faisait tellement longtemps que je ne l’avais revu que je me demande même si je l’ai déjà vu en version originale. Je parierais que non. J’ai même oublié la majeure partie du film, jusqu'aux différents dénouements que connaissent tous les personnages.

J’ai été très étonné de ne pas ressentir de lassitude devant la longueur du film, d’autant plus qu’il évolue sur un rythme pas spécialement enlevé, mais le scénario est suffisamment touffu et vivant pour ne pas ennuyer. C’est bien ce qui fait la force de ce film, sa magistrale mise en place des éléments et l’habileté à en dérouler le fil sans heurt ni ennui. Rien d’étonnant avec John Sturges aux manettes. Il est passé maître dans cet art d’équilibriste à raconter ses histoires avec une fluidité remarquable et une efficacité continue : grand cinéaste en somme.

Bien entendu le traitement édulcoré de l’histoire propre à ce que les studios pouvaient se permettre à l’époque pour ne pas trop heurter la sensibilité apparaît aujourd’hui un brin vieillot : on se rit de la facilité avec laquelle les prisonniers organisent leurs projets d’évasion sous l’oeil naïf des allemands. Mais je suppose que cela participe du choc final quand les SS prennent les choses en main. Il est semble-t-il nécessaire de limiter les responsabilités de la Luftwaffe dans la gestion barbare des prisonniers de guerre.


Sur son rythme faussement nonchalant, le film présente le portrait d’une armée d’alliés anglo-américains courageux, ne renonçant jamais et allant au-delà de leurs peurs pour s’échapper et continuer la guerre. Le spectateur est donc ravi par la flopée des personnages qui lui est proposée. Le défilé des comédiens impressionné encore de nos jours.

Steve McQueen évidemment fait étalage de sa grâce, de son naturel, de cette aisance féline qui reste fascinante. Indéniablement, il a le beau rôle, ou du moins il fait ce qu’il faut pour imprégner sa marque sur chacune de ses apparitions à l’écran, grandiose! Y a des types, comme lui, qui sans rien faire prennent la lumière, captent l’attention. McQueen prouve ici qu’il est de ceux-là.
Un long film qui parvient à se laisser regarder sans ennui, c’est déjà un bel exploit, mais en plus, il se permet d’avoir une belle distribution ; un spectacle qui a marqué son temps et qui peut encore toucher juste.

Mini trombi:
James Garner:

Richard Attenborough et Charles Bronson:

James Coburn;

samedi 18 juin 2016

Nico



1988

Titre original : Above the law
Titre francophone : Nico

Cinéaste: Andrew Davis
Comédiens: Steven Seagal - Henry Silva - Pam Grier - Sharon Stone

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd

---------------



Premier film de Steven Seagal, si je ne m’abuse. Et déjà toutes ses dents, toutes ces caractéristiques piquantes, nanaroïdes.

Vu avec le petit qui devient grand et aiguise enfin son sens critique en se confrontant à ce genre de cinéma. Le film est toujours aussi plaisant de par son ridicule, son scénario grotesque, mêlant mille influences, de Serpico à French Connection en passant par la blaxploitation ou Rambo. Seagal co-écrit ce scénario ramasse miettes et tente en vain de dessiner un film réceptacle de son auguste personne, entre grand sage zen et parrain mafiosi.

À l’évidence il s’agit d’un piédestal d’où sa majesté doit irradier : intelligence, intégrité, puissance, sagesse sont les maîtres mots qui doivent illustrer la figure du héros. Toute sa filmographie sera bâtie sur ce canevas pédant. En effet, le fat personnage que représente Steven Seagal, au delà de son nombril sur-dimensionné, aura au moins l’avantage de la constance. En écolotoc ou countryman du dimanche, la pacotille gominée promènera son faciès d’épagneul vexé de film en film dans une course vers le bas tout aussi continue jusqu’à se voir échouer sur les étagères les plus reculées dees vidéos-clubs, sortant même du cinéma bis pour un cinéma ter de plus en plus confidentiel et pathétique.

Or, que voyons-nous avec ce Nico? Qu’il y inscrit d’ores et déjà tous les éléments qui vont dans un premier temps faire sa fortune, puis ensuite l’enterrer dans le nanar. De sorte que ses films forment un ensemble finalement très cohérent où s’amalgament la violence, l’humour ras du bulbe, l’auto-vénération du héros et les recettes traditionnelles du film d’action. Peut-être pourra-t-on toutefois noter quelques améliorations de forme dans “Piège en haute mer”?

Dans Nico, la mise en scène n’a strictement rien de remarquable. On s’amusera de la prestation de Sharon Stone,
chouinante de bout en bout, en potiche apeurée et aimante de son sur-homme de mari. Les grimaces de certains comédiens sont manifestement trop exploitées. Henry Silva
en fait des tonnes, mais il n’est pas le seul. Je suppose que le metteur en scène a estimé qu’il fallait que tous les personnages fassent les clowns pour que Seagal puisse passer pour un moine flegmatique?
Comme il convient à la définition du nanar, le ridicule du film produit alors ce spectacle involontairement comique : les répliques crétines, les comportements prévisibles, la pensée d’une insondable bêtise deviennent de savoureux ingrédients pour une bonne rigolade. L’effort permanent de tout ce petit monde à faire leur travail avec inébranlable sérieux facilite tellement la tâche du spectateur à s’en moquer! Au bout du compte, on s’amuse, on rigole et la farce se révèle succulente, agréable spectacle de marionnettes très proche du grand Guignol… avec peut-être la subversion et l’humour en moins.

Trombi:
Pam Grier:

Gene Barge et Ron Dean:

Daniel Faraldo:

Nicholas Kusenko:

Chelcie Ross:

Joe Greco:

Jack Wallace:

Danny Goldring:

Thalmus Rasulala:

Henry Godinez et India Cooper:

Cheryl Hamada:

Joseph F. Kosala:

Ronnie Barron:

Joe D. Lauck:

Michelle Hoard et Christopher Peditto:

Miguel Nino:

Nydia Rodriguez Terracina:

Juan Ramírez?

Treme saison 1



2010

Saison 1
10 épisodes

Réalisateurs: Agnieszka Holland - Jim McKay - Ernest R. Dickerson - Anthony Hemingway - Christine Moore - Brad Anderson - Simon Cellan Jones - Daniel Attias
Comédiens: Khandi Alexander - Melissa Leo - Clarke Peters - Wendell Pierce - Steve Zahn - John Goodman - Lucia Micarelli

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd

--------------




Gros changement par rapport à “The wire” : le ton relativement léger et comique de cette série. Je m’explique. D’abord, j’écris bien “relativement”. Bien entendu, Treme n’est pas à proprement parler une série comique ; le sujet ne s’y prête pas. Mais les auteurs ont voulu et ont réussi à évoquer la situation misérable dans laquelle s’est retrouvée La Nouvelle Orléans quelques semaines après l’ouragan Katrina.

La série est tout de même positive, affronte la mort avec courage. Elle est partout à chaque coin de rue. On commence par un cortège funèbre, en musique, dans une danse macabre, et l’on termine la série de même. L’acceptation de la mort fait partie de la culture du sud. Sans doute que la revendication des plaisirs comme armes de vie massive permet à la population de lutter pour survivre. Question d’identité pour résumer.

Ce que je voulais dire au départ et qui pourrait passer difficilement après ce laïus sur la mort, c’est que paradoxalement sur ce terreau fertile en larmoiement pathétique, ils ont plutôt opté pour un discours combatif, dans un élan vitaliste où la culture hédoniste de la ville, qu’elle soit gastronomique ou musicale joue un rôle de bouée de sauvetage, ou mieux encore de locomotive.

De fait, alors que “The wire” était plutôt une série noire, où les personnages étaient collés à la fange d’un bout à l'autre, entre drogues, misère et corruption, “Treme” ne heurte pas autant ses personnages. La violence entre les hommes n’est pas au cœur de la problématique de Treme. Cette saison 1 panse les plaies de l’ouragan. Peu à peu, la vie reprend ses droits, ou du moins s’y essaie. Ce n’est qu’à la toute fin que la réalité assène de nouveau de rudes coups à certains. Mais la majeure partie de la saison préfère davantage dresser le portrait volontaire et festif d’une communauté qui entend résister culturellement à la tentation du désespoir ou de l’abandon.

La série exprime donc cette fierté dont font preuve les habitants et qui les porte à continuer de vivre coûte que coûte. Le caractère historique de la culture locale imprègne la série à chaque épisode qui nous le rappelle comme un leitmotiv transcendant, battant au rythme d’une musique continue, énergisante, constitutionnelle pour ainsi dire. Les personnages sont alors très vite attachants.

De revoir les têtes familières de Clarke Peters
et Wendell Pierce m’a mis dès le début dans les meilleures dispositions. Les autres personnages apportent également leurs sympathiques parcours de vie.
Wendell Pierce
Peut-être que celui de John Goodman
m’a finalement plus intrigué. On ne sait trop sur quel pied danser avec lui. Sa déprime, compréhensible, prend des proportions plus discutables, qui ne cadrent pas bien avec ce que veut démontrer le personnage. Décevant, il apparaît naturel que son épouse (Melissa Leo) exprime une colère vis à vis de lui. Dans une certaine mesure on la partage.
Melissa Leo
Concernant le rôle de Steve Zahn, on est d’abord inquiet. Un brin hystérique, le personnage de Zébulon aurait pu vite devenir lassant, mais en fin de compte, il trouve plutôt rapidement une sorte d’équilibre entre passion et tendresse.
Steve Zahn
Pour ma part, dans le casting, celle qui m’a tapé dans l’oeil, que je découvre à cette occasion est Khandi Alexander.
Son physique à nulle autre pareille, avec ce regard de chien battu, mais dont la puissance est cependant évidente reste pour le moins fascinant. Je ne vois pas d’actrice équivalente. En tout cas, elle envoie du bois sur pas mal de scènes. Impressionnante !

Cette saison fort satisfaisante est bâtie sur une intrigue somme toute pépère. Et de fait, à la fin de saison, sans cliffhanger particulier, on n’est pas pour autant avide de voir la suite. Vraiment pépère. Reste que je ne cracherais pas sur la saison 2, mais je ne ressens pas la grande hâte habituelle pour mes séries préférées. C’est curieux.

Trombi:
Rob Brown:

Kim Dickens:

Michiel Huisman:

Lucia Micarelli:

Elvis Costello:

India Ennenga:

Edwina Findley Dickerson:

Ntare Guma Mbaho Mwine:

Davi Jay:

John McConnell:

Phyllis Montana LeBlanc:

Kermit Ruffins:

James DuMont:

Allen Toussaint:

Venida Evans:

Anwan Glover:

Lance E. Nichols:

Tim Bellow:

Jen Kober:

Gary Grubbs:

Susan Parker:

Marco St. John:

Casey McMurrayIan Hoch et Stephanie Honoré:

David Jensen:

Deacon John Moore:

Coco Robicheaux:

Roger J. Timber:

Dr. John:

Marc John Jefferies:

Tarra Riggs:

Ameer Baraka:

Vernel Bagneris:

Danny Ladmirault et Carl J. Walker:

Henry Griffin:

Louis Herthum:

Danai Gurira:

John Boutte:

Jim True-Frost:

Steve Earle:

Jeffrey John Carisalez:

David Morse:

Tatsuo Ichikawa:

Tim Reid:

Donna Duplantier:

Ann McKenzie:

Jaqueline Fleming:

Al Johnson:

Shauna Rappold:

Jon Cleary:

Aurora Nealand:

Jasmine Adams?, Sara Beth Mayer? et Gabrielle Shuff?:

Daryl Williams: