mardi 26 juillet 2016

Very bad trip



2009

Titre original : The hangover
Titre francophone à la con: Very bad trip

Cinéaste: Todd Phillips
Comédiens: Heather Graham - Bradley Cooper - Zach Galifianakis

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd

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Beaucoup de bruit pour rien. J’insiste sur le mot “rien”. Rien de bien, mais rien de mauvais non plus. Rien, quoi. Rien à dire sur ce film. Honnêtement, je me trouve sans mots, sans idées. Un film moyen vous met quelquefois dans ce genre d’embarras. Celui-ci plus les autres, en ce qui me concerne et me voilà dans une position délicate.

Essaye tout de même, feignassou! Au départ, je n’avais aucune idée préconçue bien précise. Je savais que le film avait eu des suites, donc du succès. Comme son titre l’indique, qu’il s’agissait d’une histoire de beuverie ou plus précisément de ses conséquences. Je connaissais deux acteurs Zach Galifianakis et Bradley Cooper. Et puis c’est tout. Pas d’avis positif ni négatif a priori. Ah si quand même, je trouve incroyablement con le titre français en anglais. Celle-là, elle est quand même forte! Faut-il être aussi demeuré?

Comme on est en vacances scolaires, on est fortement tributaires des désidératas du bambin familial (ne faites pas d’enfant). Allons-y donc, risquons-nous à subir les affres de la paternité, regardons cette oeuvre.

Or, elle est passée relativement vite, sans aucune douleur. La comédie est très classique, plutôt pépère, pas méchante. Pas vraiment drôle non plus, ça c’est plutôt décevant. Je m’attendais à quelques dialogues ou bien des situations mieux troussées. En fait, malgré les nombreux détours étonnants que prend le récit, il n’y a guère de véritable surprise au rendez-vous. On pourrait s’attendre à un joyeux délire, quelque chose qui tourne à la virée festive et absurde, mais il n’est rien qu’on n’ait déjà vu ailleurs en fin de compte. Le scénario manie des gags, des situations, des personnages très convenus, beaucoup de stéréotypes. Vouloir faire croire que ce “Very bad trip” est le summum de l’impertinence, de l’exubérante liberté morale de l’Amérique est une entreprise mensongère. Au contraire, tout est gentiment propre, avec de bons sentiments, des personnages corrects qui ne dépassent jamais les limites. On est très loin de ce qu’on appelle la “Nouvelle comédie américaine” bien plus frappa-dingue et subversive. “Very bad trip” reste un film mainstream qui ne fait surtout pas de vague.

De cet inoffensif film, je ne retiendrai que deux comédiens. Le premier, Zach Galifianakis,
 est intéressant. Pas vraiment pour son personnage lui aussi très ordinaire dans sa fausse impertinence, mais par sa façon décalée de le jouer. J’ai cru apercevoir une forme de dégagement, de distance de l’acteur par rapport à son personnage, comme s’il n’était pas dupe. Une sorte de cynisme et de clownerie associés, comme chez un Bill Murray. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, c’est difficile à traduire. Bref, je l’ai trouvé un peu à part, singulier et il m’a plu.

L’autre est une comédienne dont la compétence en matière de jeu est peut-être moins évidente. Je ne l’ai vue que dans deux ou trois films, me semble-t-il. Je manque par conséquent de matière pour bien la juger sur ce point. Mais j’ai l’impression qu’elle maîtrise l’essentiel, surtout qu’elle dégage quelque chose de frais. Un enthousiasme communicatif. Il y a fort à parier que je suis abusé par un jugement motivé par la chaleur du bas de mon ventre. Probable, elle est si belle. Je n’arrive pas à la trouver mauvaise comédienne. En tout cas, je considère même Heather Graham
comme l’une des plus belles actrices des deux dernières décennies. Elle affiche encore un visage lumineux, des yeux ronds qui vous captent l’âme et son corps est une merveille. Sa seule présence justifie largement le visionnage de ce film (faites des enfants, à Heather Graham si possible). Quelle ravissante surprise de la voir apparaître dans ce film! Malheureusement, son rôle est trop secondaire.M’enfin, ce peu m’émeut déjà.

Voilà, un film assez plat, classique, pas très drôle, dont la présence de la splendide Heather Graham ne parvient pas à relever la saveur.

Trombi:
Bradley Cooper:

Ed Helms:

Justin Bartha:

Sasha Barrese:

Jeffrey Tambor et Chauntae Davies? :

Ken Jeong:

Rachael Harris:

Mike Tyson:

Mike Epps:

Rob Riggle et Cleo King:

Jernard Burks:

Katerina Moutsatsou et Bryan Callen:

? et Matt Walsh:

Sondra Currie:

Nathalie Fay:

lundi 25 juillet 2016

Point break - Extrême limite



1991

Titre original: Point Break
Titre francophone: Point break - Extrême limite

Cinéaste: Kathryn Bigelow
Comédiens: Patrick Swayze - Keanu Reeves - Gary Busey - Lori Petty

Notice SC
Notice Imdb

Vu en blu-ray

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Oh la vache! J’ai vu ce film quand j’étais ado. C'était à l’époque un film culte dès sa sortie, parce que la mode du surf battait son plein, parce que Keanu Reeves et Patrick Swayze incarnaient le summum de la coolitude californienne. Déjà à l’époque je n’étais pas réceptif de ces conneries. Je gardais le souvenir d’un film qui m’était passé au-dessus de la tête. Il m’avait un peu ennuyé et je ne comprenais pas le barouf qu’il suscitait.

Aujourd'hui, je tombe littéralement des nues : le film est très mauvais ! La direction d'acteurs est nullissime ; ils sont tous puants ; la réalisation est également dégueulasse ; le propos est d’une rare médiocrité. Il se place royalement en tête des films définissant selon moi le vieillissement prématuré. A la limite du nanar : je n’ai pas pu m'empêcher de pouffer à plusieurs reprises. Ce n'était pas assez systématique pour qu’on parle sérieusement de nanar, mais on n’est pas si loin.

D’abord, l’histoire aurait pu être excitante, même si elle est d’un grand classicisme : un policier infiltre une bande de surfeurs afin de découvrir l’identité des braqueurs qui dévalisent les banques de la région. Mais tous les poncifs du film testostéroné dégoulinent les uns après les autres, tout le long du film : les collègues antipathiques, le boss colérique éructant son mépris en permanence, les donuts et les sandwichs en planque, les seniors qui serinent aux rookies qu’ils exerçaient déjà quand ces derniers étaient encore en couche-culotte (on a droit deux fois à cet ultime argument d’autorité), les “fuck” remplaçant les virgules, etc.

Je passe les innombrables et non moins irrésistibles faiblesses scénaristiques dans l’évolution de l'enquête, la façon dont les flics font par exemple le lien entre surfeurs et braqueurs, hautement improbable, dont la scientificité est à mourir de rire. Toute l’intrigue est peu réaliste, surtout avec des personnages aussi limités.

Le manque de crédibilité de l’histoire pose forcément des problèmes dès lors qu’on essaie de s’attacher aux protagonistes. Or, ces derniers n’ont pas grand chose pour eux, pour les rendre un tant soit peu sympathiques. C’est tellement mal écrit ! Des caricatures sur pattes.

J’avais déjà remarqué le goût de Kathryn Bigelow pour l’image simpliste de la virilité dans Démineurs. Dans Point break, elle atteint le paroxysme de la vulgarité. Sa mythologie masculine confère à ces messieurs des pouvoirs très communs : ils se mesurent la bistouquette en permanence. Entre les parties de foot américain sur la plage, les bastons pour refus de priorité sur une vague, les rixes entre flics, les confrontations torse contre torse sont légions et ponctuées de râles gutturaux en guise de paroles. Les orgueils couillus remplissent le film ad nauseam.

Kathryn Bigelow aime les hommes qui sentent sous les bras. Soit, mais en plus, il faut que ces coqs restent sans cervelle, fascinés par le danger. Comme s’il définissait leur virilité. Cette tentation suicidaire est partout présente dans ce film, surtout avec les deux héros principaux. Cette obsession est sans aucun doute pour beaucoup dans la fascination que le film a suscité chez les adolescents à l’époque. Mais ses limites se font sentir très vite. L’enrobage pseudo-philosophique sur le sens de la vie, style écolo-new-age, anarcho-surfiste, contre la société de consommation, le danger faisant sens à la vie, etc… tout ce charabia ras du bulbe correspond finalement bien à l’infantilisme plombant du film.


DEBUT SPOILER

Et du coup, quand Patrick Swayze essaie de justifier la violence, le crime et le risque qu’il fait prendre à ses copains, son personnage se noie dans une incohérence imbécile. Son air de benêt attendant la grande vague, comme on attend le Père Noël, fout en l’air le peu d’estime qu’il avait pu suscité jusque là. Il était sans doute le personnage le mieux incarné. Mais à la fin, il semble tout aussi crétin que les autres.

FIN  SPOILER


Les deux pires restent Keanu Reeves et Gary Busey. Concours de tanches : difficiles à départager. Mon cœur balance. Je préfère nettement un Keanu Reeves sobre, à la Matrix. Ici, le tout juste post-pubère roule des mécaniques et nous sort une voix de stentor pas très bien maîtrisée, forcée. On sent qu'il a mué il y a peu. Il appuie pour faire plus viril. Gary Busey n’a jamais fait dans la dentelle. Pas de surprise. Je me demande s’il a jamais joué autrement.

L’ensemble du casting est mauvais, surjouant, se reposant, que ce soit avec la gestuelle ou les tonalités, sur des stéréotypes. A la fin, on a le sentiment d’avoir avalé un gros gloubiboulga de clichetons.

Jeux indigestes que la réalisation très près du corps, caméra à l'épaule, rend encore plus nauséeuse. Le montage très serré fait empirer la sensation d’asphyxie parfois. On manque de respiration, de plans larges, de secondes pour mieux situer l’action. Résultat des courses : on s’ennuie, même pendant les courses poursuites. Certes, depuis on a connu pire, mais c’est déjà le début de la mode épileptique dans le montage, qui me fait déjà suer.

Entre la médiocrité du propos, les acteurs calamiteux et la réalisation cradingue, il y avait peu de chances que ce film puéril trouvât grâce à mes yeux.

dimanche 24 juillet 2016

Les 8 salopards



2015

Titre original: The hateful eight
Titre francophone: Les 8 salopards
Alias : Les huit salopards

Cinéaste: Quentin Tarantino
Comédiens: Samuel L. Jackson - Kurt Russell - Jennifer Jason Leigh - Walton Goggins

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd

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Ah, bin merde alors! Un Tarantino qui me plaît bien ! Ça me rend tout chose : l’événement est on ne peut plus exceptionnel.

Et pourtant, on retrouve toujours cette tendance à jacasser pour pas grand chose et à rallonger des scènes déjà longues. Cependant, Quentin Tarantino a, me semble-t-il, considérablement allégé sa mise en scène (moins tape à l’oeil, moins chargée). Pas complètement allégée, mais tout de même de manière plutôt nette.

L’ensemble se tient bien, forme un tout cohérent, assez intelligent. Peut-être que le huis clos qui s’installe au premier tiers du film donne une couleur théâtrale plus carrée, plus ramassée et donc plus sérieuse à ce western?

Il n’y a guère de morale ni de portée tranchée à cette histoire, toutefois elle fait penser à ces histoires qu’on pourrait se raconter autour d’un feu. Oui, il y a un aspect “contes et légendes “ du Far-West qui est plutôt réjouissant. Une fois qu’on l’a vu, je ne suis pas sûr qu’il y ait un grand intérêt à le revoir. Un film comme “Usual suspects” dont la fin illumine tout le reste peut se revoir pour le jeu des comédiens, la très belle mise en image et surtout pour l’extraordinaire mécanique de situations que le scénario élabore de façon magistrale. Ici, je ne crois pas qu’il y ait place pour ces mêmes plaisirs : pas d’exploit dans l’écriture ; pas de grands numéros d’acteurs (à l’exception d’un superbe crescendo narratif de l’impeccable Samuel L. Jackson,
 très fort) ; pas plus de belles images.

À propos, sur le plan visuel, le film peine à être comparé à un film tout aussi récent, “The revenant”. Les deux westerns se situent dans des paysages similaires, champêtres, forestiers et enneigés. Or, la claque visuelle du film d’Inarritu, sa franche supériorité ne souffre d’aucune discussion face à l'honnête film de Tarantino. Pas photo. Pourtant, la panavision des 8 salopards était alléchante.

Je me rends compte que j’ai plus de bémols à mettre en exergue que de points positifs, alors que je maintiens que je ne me suis pas ennuyé, que j’ai eu véritablement envie de connaître le fin mot de l’histoire et surtout, qu’une fois le film terminé, j'étais agréablement surpris d’avoir pris du plaisir à en suivre les méandres. Et comme c’est la première fois que ça m’arrive sur un film de Tarantino, je ne boude pas.

Trombi:
Kurt Russell:

Jennifer Jason Leigh:

Walton Goggins:

Demián Bichir:

Tim Roth:

Michael Madsen:

Bruce Dern:

Zoë Bell:

Dana Gourrier (droite, right):

Gene Jones (gauche, left):

Lee Horsley:

Channing Tatum:

Keith Jefferson:

Belinda Owino:

Craig Stark: