samedi 26 novembre 2011

Le malin



1979

Titre original: Wise blood
Alias: Le malin

Cinéaste:
John Huston
Comédiens:
Ned Beatty -Harry Dean Stanton -John Huston -Brad Dourif

Notice Imdb
Vu en dvd


Deux fous se rencontrent. De quoi parlent-ils? Ils se racontent des histoires de fous. Voilà, je vous ai résumé le film. Mais au lieu de voir s'égosiller deux fous, c'est aux échanges de quatre, six, huit fous que nous sommes confrontés. C'est un film de fous qui se percutent, se racontent, ne se rencontrent réellement jamais. Chacun essaie d'imposer sa vision aux autres, en vain bien entendu. Mais difficile pour le spectateur d'y comprendre quelque chose. On n'y voit goutte. La brume que représentent tous ces prêches, tous ces galimatias, ces monologues abscons et interrompus s'épaissit sans discontinuer. Les personnages n'en finissent pas de se couper du monde et personnellement, j'attends encore de comprendre où veut en venir ce scénario.
John Huston filme un monde délabré d'handicapés mentaux et sociaux. Les personnages sont déliquescents, les maisons s'effritent, les rues pissent la misère, les voitures suintent et couinent. Un monde qui s'écroule où seule la religion est donnée comme planche de salut. Or, il s'avère qu'elle est peut-être le moteur le plus actif de cette dégénérescence, aussi éclatée que les frontières mentales de cette pauvre engeance. Elle apparait aussi vieille et moisie que cette société racornie, abandonnée aux mauvaises herbes. Huston filme une société américaine déchue, aux rides aussi profondes qu'encrassées, où le sentiment religieux est perverti par un cynisme marchand. In God we trust. C'est assez schématique comme analyse, j'en conviens, ne m'en veuillez pas trop, je ne peux pas faire mieux.
Je note que je n'ai pas tout compris du film. Je me demande même ce qui a pu passer par la tête de John Huston quant à certains personnages, à certains morceaux de musique burlesque complètement loufoques et hors de propos.
Bref, je suis aussi paumé que les personnages et je me suis un peu ennuyé.
Trombi:Brad Dourif:

Dan Shor:

Harry Dean Stanton:

Amy Wright:

Mary Nell Santacroce:

John Huston:

Ned Beatty:

William Hickey:

vendredi 11 novembre 2011

Faites sauter la banque




1963
Alias: Rob the Bank


Cinéaste:
Jean Girault
Comédiens:
Louis De Funès -Yvonne Clech -Jean-Pierre Marielle -Anne Doat -George Wilson

Notice Imdb
Vu en dvd
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Dans ma cinémathèque personnelle, il y a pas mal de petits films, souvent décriés -voire pire... oubliés- et que j'adore voir et revoir pour des raisons diverses. "Faites sauter la banque" est de ceux-là, un film de Jean Girault, un réalisateur que j'aurais toutes les peines du monde à qualifier d'artiste. Je m'interrogerais même sur la légitimité de l'appeler "artisan". Non, clairement, j'aurais du mal à nourrir quelque admiration pour ce type. C'est peut-être injuste. J'en sais rien, je ne connais pas assez le bonhomme. Toutefois, l'inverse est aussi vrai : je ne le déteste pas non plus. Je ne le connais pas et cela me convient bien finalement.
Or, il se trouve qu'il est le réalisateur de cette adorable petite comédie familiale qui ne paye pas de mine et propose un divertissement très réussi, à mon sens, à la fois paisible et riant, équilibré et bien joué à quelque exception près. Je le placerais volontiers dans la famille des petites comédies françaises qui, à l'époque de leur sortie, ne devaient pas attirer l'œil mais ont su avec le temps se faire une petite place au soleil. Des comédies à deux balles, il s'en tournait à la pelle jadis, dont beaucoup paraissent aujourd'hui poussiéreuse, voire irrémédiablement crétines.
Comme "Poisson d'avril" de Grangier que j'aime beaucoup également, "Faites sauter la banque" est toujours propre et net, malgré les revoyures et le gouffre du temps qui est passé. Toujours aussi dynamique et bien structuré, le scénario est très bien foutu, classique certes, mais parfaitement huilé. Le mécanisme fonctionne encore sans anicroche. L'unité de lieu garantit peut-être une certaine sécurité et donne à l'action un bon rythme essentiel au genre. Mais cela ne suffit pas à expliquer la bonne tenue de l'ensemble. Le montage assure aussi par ailleurs le tempo.
Et plus encore, le film trouve dans sa distribution de joyeux lurons qui font bien plus que le boulot.
Le "jeune" Louis de Funès

est déjà au meilleur de sa forme, dans l'extraordinaire, le sublime, l'excellence de l'art comique. Je suis amoureux de sa justesse, de son impeccable capacité à épouser le rythme de la comédie, toujours millimétrique à tomber. C'est un plaisir constant en tant que spectateur : il n'y a pas la moindre faute, la plus petite fausse note dans son jeu.
Pour l'accompagner les seconds rôles ne manquent pas.
La belle voix de Jean-Pierre Marielle

est un délice. Il n'a pas encore sa grande gueule, cette envergure souriante, mais une espèce de regard que j'oserais qualifier de "lagaffien". Oui, je trouve qu'il ressemble au premier Gaston Lagaffe, du temps des coupes courtes, des premiers dessins de Franquin, une insolence benoîte dans le regard... Mais sa présence est déjà l'occasion de goûter une belle performance.
On pourrait dire la même chose de Georges Wilson

qui a une participation très remarquée.
Celle de Jean Lefebvre

est plus courte mais toujours sympathique.
L'habillage familial est peut-être un peu moins marquant. Yvonne Clech est efficace.

Michel Tureau est plutôt moyen.
Par contre, j'ai un faible pour le sourire et les grands yeux d'Anne Doat.
Seul acteur au jeu plutôt déplaisant, Jean Valmont
joue souvent très mal dans ce film mais, à sa décharge, c'était là son tout premier (la trouille des débutants?). Z'ont pas dû trouver de beau gosse plus mature, dommage. Il semble comme un intrus dans la troupe. Les scènes auxquelles il participe sonnent malheureusement très faux.
J'aime aussi ce film pour son décors fifties. Comme pour "Poisson d'avril", un film qui dessine parfaitement son époque sans grand fracas mais avec une subtilité qui m'émerveille toujours autant, j'adore revoir cette vieille France, totalement disparue aujourd'hui (et c'est heureux!), celle des "surprises parties",
des vieilles bagnoles ou bicyclettes, celle du temps des transistors. Mon regard se fait nostalgique, sans trop savoir pourquoi au juste. M'enfin, c'est là, un peu réconfortant, surtout très amusant, notamment ce décalage avec la société actuelle. Encore un de ces films qui témoignent d'une histoire, très ordinaire, mais toujours attendrissante et qui ne subsiste que dans les souvenirs ou quelques pages jaunies.

Mais bien entendu, le point fort de ce film reste la performance de Louis de Funès, prometteuse, ultra précise, jubilatoire.
Trombi:
Catherine Demongeot:

Claude Piéplu:

Alix Mahieux et Michel Dancourt:

Georges Adet (barbu) et Johnny Monteilhet (à droite toute):

Louis Viret, Nicole Chollet, Dominique Marcas et Florence Blot:

Yves Elliot, Louis Viret et André Badin:

Guy Grosso:

Jean Droze:

Myriam Michelson:

(à droite) Dominique Zardi et Henri Attal:

Max Desrau:

Colin Drake:

Philippe Dumat(une grande voix de doublage de mon enfance):

Robert Favart

Nicole Vervil (non créditée sur imdb, c'est pô bien):

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