mercredi 30 décembre 2009

Les mystères de l'ouest : La nuit des ténèbres



1965

Titre original : Wild wild west : The night of the inferno
Titre francophone : Les mystères de l'ouest : La nuit des ténèbres

Saison 1, épisode 01

Réalisateur: Richard C. Sarafian
Comédiens: Robert Conrad - Ross Martin - Suzanne Pleshette - Victor Buono - Nehemiah Persoff - James Gregory

Notice Imdb

Vu en dvd




Je retrouve cette série avec une bave abondante et dégoulinante à la commissure des lèvres, tant elle est chargée de souvenirs d'enfance merveilleux. Passé le léger trouble à découvrir que la première saison est en noir et blanc, passé celui injustifiable de découvrir que le dvd de TF1 est de médiocre qualité (je ne parle même pas du packaging foireux qui fait immanquablement valser les galettes, quant à mettre quatre épisodes par dvd c'est forcément économique, certes, mais la médiocrité de la compression se fait cruellement sentir sur les contrastes, notamment dans les mouvements de caméra), passés donc tous ces vilains désagréments, je retrouve avec un plaisir enfantin les deux personnages principaux James West et Artemus Gordon,

la superbe musique de Richard Markowitz, le génial générique,

les décors kitschissimes in-studio bien entendu, les scénarii farfelus, excentriques et les jolies pépées. Westerns et enquêtes policières aux limites du fantastique, un monde quasi james-bondien avec ses gadgets à gogo et sa mythologie fortement sexuée.

Ce premier épisode se révèle intéressant par sa galerie de personnages pittoresques qu'il propose. La distribution vaut le coup d’œil. Malgré le grimage à la Fu-Manchu, on peut reconnaître Victor Buono (le méchant Dr Schubert de "L'homme de l'Atlantide" ou le pianiste de "Qu'est-il arrivé à Baby Jane?") un acteur fascinant, à la carrière plus féconde à la télévision,

une bouille, une corpulence et une adaptabilité à jouer d'amples caractères. De Suzanne Pleshette, j'avais le souvenir d'un rôle ultérieur dans Columbo (Poids mort). On l'a vu également dans "Nevada Smith" et "Les oiseaux" notamment. Là, elle apparaît toute jeune et d'une fraîcheur troublante.

Pas étonnant que Jimmy West ne reste pas insensible à la beauté et au charme de cette femme solide et dynamique. On reconnait également Nehemiah Persoff en général mexicain, son faux accent espagnol dérange un peu. Sa tête est connue de tous, on l'a déjà vu lui aussi dans maintes participations aux séries télé américaines des années 60-70.

L'histoire de ce premier épisode est pleine de rebondissements, pas vraiment surprenants, mais qui ont le net avantage de donner au récit une dynamique bien réjouissante. Enlevé, un peu futile et joyeux. Je suis content d'avoir rempilé après toutes ces années.

Mini trombi:
Robert Conrad:

Ross Martin:

Suzanne Pleshette:

Victor Buono:

James Gregory:

Nehemiah Persoff (gauche):

The innocents



1961
alias : Les innocents

Cinéaste: Jack Clayton
Comédiens: Michael Redgrave - Deborah Kerr - Peter Wyngarde - Megs Jenkins

Notice Imdb
Vu en dvd


Très bon film d'ambiance, très axé sur un effroi latent mais soutenu avec une tension qui monte progressivement. Les apparitions spectrales ne sont pas trop effrayantes, c'est bien plus dans l'implicite, les regards des comédiens qui scrutent l'obscurité et cherchent à en déchirer le voile, en vain, les jeux d'ombres et lumières et l'aspect glacial des enfants, de la demeure victorienne, immense, désespérément vide. Quelque chose de morbide parait envahir tous ces éléments pour créer un fort tonique suspense.

La mise en scène cherche pendant longtemps à rester vague, allusive, à suggérer. Quand les fantômes se font trop présents, le film perd de sa force. Ils ne font plus peur.

La réalisation est très soignée, la photographie de Freddie Francis y est pour beaucoup dans la qualité spectaculaire des images. Certains pourront arguer que la direction d'acteurs est un peu lache dans les moments dramatiques. Megs Jenkins et Deborah Kerr partent souvent dans les aigus et les pauses mélodramatiques surjouées, peut-être pour se rapprocher de la pompe moraliste de l'époque très romantique et ampoulée.

Au final on a un film très divertissant et intéressant à la fois, belle métaphore sur les dégats et les traumatismes que provoquent les non-dits et la rétention d'information au sujet de la sexualité dans les familles. Les cadavres qui sont dans le placard finissent toujours par faire grincer les meubles et claquer des dents.

Rapt



2009

Cinéaste: Lucas Belvaux
Comédiens: André Marcon - Françoise Fabian - Anne Consigny - Yvan Attal

Notice Imdb

Vu en salle

Mon premier Belvaux. Ce n'est peut-être pas le meilleur semble-t-il. M'enfin il faut bien commencer un jour. Ni désagréable, ni très émouvant. Preuve en est : j'ai failli complètement oublié de le chroniquer. Cela fait donc plusieurs jours, voire plusieurs semaines que je l'ai vu et l'impression majeure qu'il m'a laissée c'est celle d'avoir vu un bon film raté. Comme si la cible n'était pas atteinte.

Des deux parties du film, les conditions de vie de l'enlèvement et les conséquences du rapt, la première est sans nul doute celle qui me laisse peu de trace. Elle ressemble à un simple film policier, un suspense physique, mais sans douleur, ni sans grand enjeu. D'ailleurs on sait déjà que le baron va s'en sortir, ce qui limite gravement la tension.

Non, le meilleur est à venir : cette libération va laisser le personnage tout seul sur un champ de ruines inattendues. On découvre une famille désunie après la bataille (durant aussi, en ce qui concerne l'épouse). Et l'on s'interroge forcément sur les liens qu'ils ont tissé, la nature de leurs attaches affectives, de leurs sentiments partagés ou non, pour arriver à cet effondrement dû à deux vies séparées avant même le rapt, sans qu'ils le sachent. C'est étonnant. Mais encore plus surprenant, c'est la lourdeur morale dont font preuve les enfants, se plaçant en curaillons sans pitié, ni considération, uniquement obnubilés par l'éraflure faite sur leurs petits nombrils. Au final, le baron ne trouve qu'une seule "personne" pour lui prodiguer les marques de tendresse dont il a besoin, son chien.

A part le moment des retrouvailles dans le café, avec sa femme, enfin d'une intense émotion, le fim fait un constat d'une incroyable froideur, le manque de communication entre les deux individus est aussi large et profond qu'un gouffre. Impassable. Ni l'un ni l'autre ne trouvent la force de dire sa peine, d'écouter celle de l'autre. Et la tristesse qui découle de ce lamentable échec n'est finalement que très peu traitée. Cette seconde partie constitue plus une sorte d'épilogue qu'une partie majeure du film. Malheureux.

Mini trombi:
Yvan Attal:

Michel Voïta et Anne Consigny :

André Marcon:

(Au centre): Alex Descas:

mercredi 9 décembre 2009

Mon nom est personne



1973

Titre original : Il mio nome e Nessuno
Titre francophone : Mon nom est personne
alias : My Name Is Nobody

Cinéaste: Tonino Valerii
Comédiens: Piero Lulli - Jean Martin - Henry Fonda - Terence Hill

Notice Imdb

Vu en dvd




Ce film hybride traverse deux sous-genres du western italien, d'un côté, le mythologique, âpre et sombre qui aborde les questions essentielles, les grands thèmes universels, comme l'empreinte de l'homme dans l'histoire, le temps qui passe et la confrontation avec sa propre déchéance, sa mort et d'autre part, le comique, le spaghetti burlesque qui colle, avec la sauce tomate qui tâche. Le premier est superbe, serein et calme, contemplatif, il est incarné par un Henry Fonda à lunettes.

Le vieil homme est las, veut voir l'Europe avant de mourir, aspire au calme et à la sérénité d'une douce retraite. Bien évidemment, la dureté de son regard bleu n'est pas sans rappeler le Frank d'Il était une fois dans l'ouest. Mais comme ce film est l'inverse parfait des westerns que Leone a inventés (cf les jeux de miroirs, innombrables),


Fonda est un héros plutôt sympathique que bade Terence Hill.

Dans sa panoplie de Trinita, Hill fait le clown, alimente le western comique, il grimace, il gesticule, il met des baffes plus rapidement que le Lucky Luke qu'il incarnera quelques vingt ans plus tard. Comme dans les films qu'il tourna avec Bud Spencer et qui firent les délices des enfants ainsi que sa fortune, les gifles claquent. Le clown n'a pas besoin de nez rouge, ses yeux bleus louchent. C'est un genre de comique physique que je ne goûte guère, je le déplore. J'avais bien meilleure estime de ce film par le passé. Lors de cette revoyure, j'ai été pris plusieurs fois d'un léger ennui devant les numéros de Hill et consorts.

Au contraire, la beauté des cadrages, sur ces magnifiques paysages,

celle de la musique d'un Morricone plus rieur lui aussi mais toujours habité par une sorte de lyrisme chevillé à la partition m'ont fait passer à nouveau de très agréables moments. Je ne sais pas pourquoi. Mais cette histoire d'ouest agonisant, cette thématique récurrente qui semble imprégner toute la filmographie de Sergio Leone reste formidablement palpable derrière cette armée de pantalonnades que Valerii laisse en évidence attaquer le western léonien. L'entreprise de sabotage par le comique est somme toute une tentative un peu ratée de renouveler un genre en perte de vitesse sans doute. Que Sergio Leone ait participé de près ou de loin à celle-ci n'est pas anodine. Ce film-là, cette grosse farce burlesque a quelque chose de très émouvant, comme si le genre se suicidait en fanfare, avec un certain sourire, mi-amusé, mi-triste.

Trombi:
Jean Martin:

R.G. Armstrong:

Leo Gordon:

Steve Kanaly:

Neil Summers:

Marc Mazza:

Antoine Saint-John:
Franco Angrisano: