mardi 20 juin 2017

Mandragora



1995

Titre original : Mandragora

Auteur: Paolo Eleuteri Serpieri
Dessinateur : Paolo Eleuteri Serpieri
Editeur: Bagheera / Glénat

Notice Bédéthèque
Notice SC

ISBN :  2-908406-32-2

Critique Morbus Gravis Tome 1
Critique Druuna Tome 2
Critique Creatura Tome 3
Critique Carnivora Tome 4

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5e épisode en roue libre grâce à son prétexte “onirique”. Puisque Druuna est plongée dans le rêve-cauchemar de Lewis, Paolo Serpieri peut sans état d’âme perturbant laisser libre court à son imagination.

Cette fois, l’option pornographique est totalement assumée. Bien que le volume ne soit pas majoritairement porno, Serpieri ne s’interdit plus quelques cases explicites.

Mais l’axe majeur de l’histoire reste le périple aventureux de Druuna dans un monde étrange. Toujours un peu Alice à la recherche de ses merveilles, toujours jouet de la concupiscence des hommes, un objet sadien un peu simpliste mais qui n’est pas totalement hors-sujet.

Cette fois, c’est une drogue “Mandragora” qui travaille à produire du rêve et la construction d’un récit parallèle au récit initial, plongeant encore et toujours Druuna dans un puits qui semble désormais sans fond, une trajectoire monstrueuse de réalités multiple qui peuvent perdre aussi le lecteur. A ce niveau, je peux même envisager que c’est en fait l’objectif principal de l’auteur. Quitte à suivre un chemin tortueux comme prétexte à mettre Druuna dans des situations dégradantes, autant que cela devienne un signe, une caractéristique même de cette aventure, une chute perpétuelle dans un kaléidoscope d’images de sexe, de monstres et d’univers fracassés décadents.

A ce propos, dans ce 5e album, je suis ravi de retrouver une recherche stylistique aussi bien sur les corps que dans les décors. J’avais été un peu déconfit à la lecture du 4e tome “Carnivora” par l’impression que Serpieri avait un peu moins pris soin à dessiner un monde aussi dégénéré que dans les albums précédents. Avec ce Mandragora, il renoue avec ce plaisir, également très important à mes yeux dans cette série. Insistant peut-être même davantage sur l’aspect vieilli, archéologique des décors, comme issus d’un passé encore un peu protubérant, même si mort depuis longtemps, cela renforce l’aspect “fin de monde” dans lequel baigne toute la série.

Cela dit, à la fin, je suis un peu plus perplexe quant au côté décousu que je retire de la lecture. Un sentiment d’outrance commence à me faire craindre que la série se perde un peu et manque d’invention dans l’écriture, de maîtrise dans l’histoire. A suivre.

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