vendredi 27 novembre 2015

Penny dreadful saison 1



2014
Saison 1
épisodes

Réalisateurs: J.A. Bayona - Dearbhla Walsh - Coky Giedroyc - James Hawes
Comédiens: Timothy Dalton - Eva Green - Harry Treadaway - Josh Hartnett - Rory Kinnear

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd

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De prime abord, la série m'a un peu décontenancé. Il faut commencer par dire que je ne savais rien de cette série. Je ne connaissais rien de ses degrés d'humour, de réalisme, d'horreur. Difficile de savoir alors sur quel pied danser.

Très vite, on se rend bien compte évidemment que le ton est plutôt sérieux. Certes, quelques dialogues bien sentis laissent apparaître un certain humour froid par moments, mais la plupart du temps, la série campe dans le champ du fantastique, voire de l'horrifique avec le plus grand sérieux. Certaines scènes sont bien flippantes d'ailleurs ! Pour aller vite, on est plus du côté de Lovecraft que de la famille Adams.

Assise sur une écriture sûre, assez fouillée, la série n'est pas avare en thèmes profonds, grâce notamment à ces personnages principaux. Les deux pieds bien ancrés dans la mythologie fantastique du XIXe siècle, entre vampires, lycanthropes, tables tournantes, satanisme et positivisme dérapant, elle brasse large même.

Pourtant, malgré cette générosité a priori foutraque, le récit se tient relativement bien. Un petit miracle en soi que l'on doit à la bonne écriture scénaristique, mais pas seulement. Je crois que le plus impressionnant de cette série est à trouver dans la performance de la distribution. Il y en a deux ou trois qui font un travail colossal.

Hors de question pour moi d'aborder cet aspect sans commencer par celle qui, de ses petits bras musclés, soutient tout le poids de la série à elle seule. Personnage axial, incontournable, elle est l'étoile autour de laquelle tous les autres se satellisent. Eva Green
est incroyable. N'ayons pas peur des mots. Son rôle exige des écarts extravagants, passant de la jeune fille jalouse à la démoniaque insatiable. Médium habité par des esprits maléfiques, elle se transforme en furie hyper sexuée. L'actrice se déforme le visage, gesticule, se contorsionne, grimace. Des jolis yeux s'enflamment en gros yeux ronds à la Barbara Steele. Eva Green
 devient vraiment effrayante : ça marche! Il y a un truc qui s'allume et vous prend au bide. Je suppose que la série s'appuyant sur ce personnage exubérant peut se révéler rebutante si jamais vous ne mordez pas à l'hameçon greenien. Pour ceux comme moi qui acceptent ce jeu grand-guignolesque, alors le spectacle est au rendez-vous, la tension vous gagne et vous vous cramponnez à votre canapé, vous voulez savoir où tout cela mène. La comédienne fait montre de tout son talent en ne jouant pas seulement sur ces tonalités démoniaques. Elle peut jouer la jeune femme encore adolescente, pimpante et un peu puérile, ou bien la femme moderne, en pleine possession de sa sensualité. Le va-et-vient entre les personnalités qu'elle endosse est proche du grand écart parfois et pourtant, elle parvient à donner du liant à son jeu, et ainsi à le rendre tout à fait crédible. Peu d'actrices sont capables de faire ce qu'elle fait dans cette série, je vous le répète, elle fait une forte impression. Jusqu'à maintenant, Eva Green
représentait pour moi une jeune actrice très belle, assez douée pour tirer la quintessence des mystères qui émanent de sa personnalité. Aujourd'hui, à cela s'ajoute une vraie palette de jeu, beaucoup plus complexe et riche. Eva Green est une comédienne très talentueuse. Ya d'la caisse!

Autour d'elle, les hommes ne sont pas mauvais. Je ne connaissais pas Harry Treadaway,
mais son jeu m'a intrigué. Je le trouve très juste. Peut-être pas aussi varié que celui d'Eva Green, son personnage est moins exigeant sur cette saison.

Au contraire, Timothy Dalton
incarne un homme mûr confronté à ses contradictions et de violents regrets. Aussi l'acteur shakespearien trouve-t-il ici matière à développer cet amour du jeu qui se lit, qui se partage. Je ne le connais pas suffisamment pour en faire des tartines. À vrai dire, je ne me rappelle que de  son James Bond, très intériorisé, grave, qui me laisse plutôt froid. Avec ce rôle, j'ai l'impression de vraiment voir un comédien dans toute sa splendeur.

Concernant Josh Hartnett,
je suis encore indécis. Plutôt monolithique dans cette première saison, son rôle se résume à un américain (gros muscles, gâchette facile) un peu trop simpliste à mon goût (le gros dur au cœur tendre qui cache un terrible mais évident secret). Je ne sais pas pourquoi, mais son regard de chien battu m'assoupit. À voir si cela déraille dans la saison suivante ?

Pour cette première saison, Rory Kinnear
joue lui aussi sur une ou deux tonalités : la violence ou la détresse née de l'exclusion. A la fin, on peut espérer pour la suite des événements que son personnage s'étoffe. On a bon espoir en tout cas.

Celui qui m'a le plus surpris est sans doute Alex Price.
 Il a un rôle très compliqué a priori : celui d'une créature de Frankenstein qui découvre la vie petit à petit, comme un gamin émerveillé ou effrayé selon le monde qui l'entoure. Il est très juste, touchant.

C'est bel et bien une série anglaise : ils sont foutus de nous sortir d'on ne sait où des acteurs formidables mais pour des rôles secondaires. Alors, question essentielle : on rempile? Oui-da ! Je suis bien évidemment partant pour une deuxième saison.
Trombi:

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