Les mondes de Ralph
2012
Titre original : Wreck-it Ralph
Titre francophone:
Les mondes de Ralph
Cinéaste: Rich Moore
Notice SC
Notice Imdb
Vu en dvd

J'ai été plutôt surpris de découvrir la
présence de John Lasseter dans le staff des producteurs exécutifs. Mais
finalement, cela explique bien des choses, notamment cette qualité dans
le scénario. Peut-être même la relation qui relie Ralph et Vanellope.
Elle ressemble énormément à cet attachement ravissant entre Jack
Sullivan et Bouh dans "Monstres et cie".
Ici, c'est bien la thématique de plus en plus courante dans le cinéma
américain des 20-30 dernières années qui voit exposée la richesse de la
"différence". Tous ceux qui dépassent, tous ceux qui dérogent aux règles
sociales élémentaires, qui échouent à entrer dans les petites cases
établies de la communauté, apparaissent comme des monstres. Les freaks
de Ted Browning ne sont plus des êtres difformes mais l'erreur est à
situer plutôt dans le statut social déviant, l'attitude qui fait sortir
du troupeau. Voilà ce qui rend désormais ignoble au yeux de tout le
monde. Or, le cinéma entend démontrer le contraire. Peut-être qu'à force
de voir des freaks prendre des armes et massacrer tout le monde, le
problème apparait aujourd'hui comme une tragédie nationale
incontournable. Rien d'irréprochable là dedans a priori. Mais peut-être
aussi que la structure narrative qu'offre ce genre d'évolution de
personnages devient une ritournelle bien attrayante, correcte et facile,
avec rebondissements et pics émotionnels livrés clés en main? Faudrait
voir à pas non plus s'avachir sur ses acquis, hm! Et c'est vrai que par
moments, on a la nette impression que le film récite une histoire mille
fois vue, qu'on connait maintenant par cœur.
Ce film met en scène un bon gars musclé, qui en a marre d'être le
méchant d'un jeu vidéo et d'être considéré par conséquent comme une sous
merde. Il rencontre dans sa révolte une petite fille qui bugue, qui
pixelise sous le coup de l'émotion et qui connait donc le même problème
d'exclusion. La souffrance qu'ils éprouvent est évoquée avec assez de
délicatesse et de subtilité pour dégager des accents de sincérité qui ne
peuvent pas vraiment laisser indifférent. L'émotion est joliment
dessinée. Les couleurs, les formes, les textures sont suffisamment
attrayantes de maitrise pour que les spectateurs soient charmés. 
Pas sûr que ce soit un grand dessin animé cependant, parce qu'il passe
par des chemins déjà défrichés auparavant avec plus de verve, notamment
par Pixar comme je le disais en préambule. Reste qu'il offre un agréable
moment de cinéma et que les bambins sont émus, c'est bien là
l'essentiel.
Vous avez remarqué que le bonhomme vert un peu maigre avec col roulé et casquette (qui emmène Ralph dans le dark net justement) est inspiré de Michel Audiard ? ;)
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