jeudi 6 juillet 2017

Bande à part



1964

Titre original : Bande à part

Cinéaste: Jean-Luc Godard
Comédiens: Anna Karina - Claude Brasseur - Sami Frey

Notice SC
Notice Imdb

Vu à la télé

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Jean-Luc Godard se cherche encore. Il essaye de faire un film somme toute classique, un polar mêlant son côté noir et le rose romantique, la teigne et l’ange, les petites frappes merdeuses et la petite fleur des champs.
Dans sa linéarité comme dans sa thématique sur la jeunesse qui se fourvoie dans le crime, Bande à part ressemble fortement à À bout de souffle. Le triangle amoureux a remplacé le duo originel, mais au fond le canevas est similaire. L’oie blanche est un peu plus impliquée.
a sans doute un rôle plus complexe, plus dense que celui de Jean Seberg. Quelle merveille d’actrice! Bande à part vaut d'être vu au moins pour elle ! Son visage très expressif est d'une rare émotion. Ses grands yeux ronds expriment la crainte, la fascination, l'amour, l'excitation, la mélancolie avec une très belle précision. Difficile de ne pas tomber amoureux.
Claude Brasseur fait une très belle prestation. Qu’il ressemble à son père à cette époque ! Tout jeunot, déjà il fait la démonstration d'un jeu sûr. Sami Frey
reste quelque peu en retrait, sauf sur la fin. J'avoue n'avoir pas été véritablement attiré par son jeu, ni rebuté non plus. Il ne m'a pas marqué.
J'ai beaucoup aimé les petites notes de “musique” de Jean-Luc Godard, ses petits moments où le récit traditionnel déraille et pendant lesquels Anna Karina, ange tombé du ciel, personnage central en communication avec la transcendance, traduit l'amour par quelques mots de chanson ou de poésie. Ce film est d'abord et avant tout un poème, camouflé derrière le paravent des petites vanités humaines, l'inaptitude des êtres à ne pas s’amalgamer, comme dit Odile (Anna Karina).
La jeunesse, sa fougue, son inexpérience semblent le miroir le plus évident de ces fourvoiements, une matière plus à même d'être façonnée par Godard dont c'est semble-t-il une des obsessions favorites. C'est le cas de toute la Nouvelle Vague, Alli, voyons, une de ses caractéristiques fondamentales ! Oui, c'est juste, excusez cette ouverture de porte ouverte.

Un rythme doux, un joli travail d'attention de la caméra sur les visages et les expressions, les grands yeux tristes d’Anna Karina, le visage dur de Claude Brasseur, un numéro de danse à trois, autant d'images et de sensations que je retiendrai de ce joli film.

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