Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
jeudi 29 juillet 2010
Casino royale
2006
Cinéaste: Martin Campbell
Comédiens: Daniel Craig - Eva Green - Mads Mikkelsen - Judi Dench
Notice Imdb
Vu en dvd
De plus en plus de voix discordantes viennent faire entendre ici et là leurs reproches sur cette nouvelle série de James Bond. Certaines faisant part d'un manque de retenue dans leur réaction je tenais à me joindre plutôt aux concerts de louanges que ce film a suscité à sa sortie. J'en suis à ma 3e ou 4e revisite et le sentiment de voir là un film révolutionnaire ne cesse de se confirmer. Forcément, quand une aussi vieille franchise se voit autant malmenée, les aficionados un peu mal embouchés font la triste mine, un peu comme des vieillards boudant des pâtes au pesto parce qu'ils sont habitués à les manger avec du ketchup. Pour enrichir son sens du goût il est très important de chercher à bousculer ses damnées habitudes.
Cette réforme du genre s'inscrit dans une large mesure dans un heureux processus de modernisation de la franchise "JB". A nouveau visage, nouveau James Bond et nouveau style. Les deux grands Bond qu'ont été Sean Connery et Roger Moore étaient diamétralement opposés dans leur caractère, leurs attitudes aussi bien que sur le plan physique et cette opposition n'a jamais constituer un péril pour la série, bien au contraire. L'arrivée de Daniel Craig et l'application rigoureuse des canons du film noir sont deux options certes périlleuses, également fertiles en désordres amoureux de la part des fans réacs mais garantissent chez les autres un coup de vent que je crois salutaire.
Avec les technologies et les effets spéciaux actuels, la série avait ces dernières années verser dans une outrance que Brosnan n'est jamais parvenu à rendre aussi fantaisiste que savait le faire Moore par exemple. Sans la virilité, ni la violence de Connery, sans même l'humour, ni la malice de Moore, Brosnan n'a pas trouvé une autre place que celle d'intérimaire, élégant, mais académique, bon élève, pouvant mieux faire.
Le pari Craig est osé : son physique à la Charles McGraw, aérobiqué, le prédisposant lus à jouer l'espion russe, on l'aurait presque mieux vu rejouer le rôle de Robert Shaw dans "Bons baisers de Russie".
Finalement, il donne à James Bond une part d'animalité depuis Connery disparue, une explosibilité de violence qui se marie bien avec celle que notre société s'est habituée à voir sur les écrans en ce début du XXIe siècle.
James Bond entre dans une ère plus violente. Il faut s'y résoudre. James Bond n'est plus le bonbon à la fraise qu'on regardait avec les petits nenfants. Il saigne, il sue, il pleure. A la Churchill.
Avec ce premier opus pour Craig, j'évoquais plus haut le film noir. Je maintiens. Bond est un héros triste, seul, voué à l'être toute sa vie. Il tombe amoureux dans ce "Casino royale", mais on le sait condamné. Amours détruites, destinée toute tracée, aliénation à sa fonction et à la solitude. Quand on suivait une aventure de James Bond, on le savait invincible, tout était facile, a piece of cake. Dans ce "Casino royale", pour Daniel Craig tout est arraché dans la douleur. En enfant écorché vif, il traîne une moue presque boudeuse ou arrogante devant une géniale Julie Dench encore plus maternelle qu'auparavant.
Avec toutes ces données, le film entre dans une zone inexploitée. A l'aventure. Il joue avec le codex de l'Aston Martin au Vodka-Martini. Les Bond girls ne sont que deux. Superbe Caterina Murino
très vite écartée au profit d'Eva Green très douée. Green est très belle surtout quand elle est démaquillée dans la salle de bains,
un peu trop amoindrie par ses couches de Ripolin sur le reste du film mais elle fait preuve sur ses scènes d'une présence et d'une force dans le jeu que l'italienne n'a peut-être pas.
Le scénario plus compliqué qu'à l'habitude nous offre plusieurs méchants à voir dérouiller plus ou moins rapidement. Mads Mikkelsen
est excellent dans la froideur comme dans le mystère. Les parties de poker où tells et bluffs se succèdent avec véracité sont palpitantes et mettent en valeur la maîtrise du danois.
Je me suis particulièrement enthousiasmé pour les scènes d'action, très spectaculaires et surtout très lisibles (ce qui est loin d'être le cas sur l'épisode suivant "Quantum of Solace"). La poursuite à pied au début du film est en soi un bijou de maîtrise de la caméra, et des cascadeurs. Admirable. Ébouriffant. Suspense garanti.
Bref, James Bond a mué et ça fait tout drôle. Mais ça fait aussi surtout du bien. Réveil avec électro choc.
Trombi:
Jeffrey Wright:
Giancarlo Giannini:
Simon Abkarian:
Isaach De Bankolé:
Jesper Christensen:
Ivana Milicevic:
Claudio Santamaria:
Sebastien Foucan:
Malcolm Sinclair:
Christina Cole:
lundi 26 juillet 2010
RTT
2009
Cinéaste: Frédéric Berthe
Comédiens: Daniel Duval - Manu Payet - Mélanie Doutey- Kad Merad
Notice Imdb
Vu sur le net
Je suis bonne pâte, bon public et relativement bonne âme mais là quand même, faut pas pousser mémé dans les orties. La tâche est ardue pour rattraper pareil plat. On a rarement vu film aussi bien raté. L'application de bonnes vieilles recettes ne suffit pas pour faire un bon film. Ça manque de talents, indéniablement. J'ai le réflexe de chercher les points forts d'un mauvais film, mais là, je suis bien en peine, c'est tellement mal écrit qu'une espèce de fureur me barre sûrement l'entendement. Aveuglé.
Le pire est à écouter dans les dialogues, insipides au possible, dénués d'une once d'humour, ordinaires, électrocardio zéro. On a beau doper le rythme avec un montage serré (néanmoins lisible il faut le reconnaître), l'aventure reste convenue, jamais trépidante. On attend que le film fasse poindre un début d'intérêt, en vain. Toutes les ficelles sont de gros cordages râpeux, ultravisibles.
Les auteurs ont voulu nous faire une comédie romantique, à la Rappeneau ou de Broca, exotique, ébouriffée, liant un français moyen et une aventurière de haut vol. On songe à "L'africain", au "Sauvage", sans doute aussi un peu à ces comédies romantiques anglo-saxonnes, à "New-York Miami" ou même "Les 39 marches". On y pense avec tristesse tant le résultat en est éloigné, tellement le film est navrant.
La faute à un scénario tout mou, tout vieux, sans verbe, sans corps, sans originalité et sans humour, en toc. La faute à des comédiens sans essence et pas vraiment à leur place. Comment croire une seule seconde à l'amourette entre Kad Mérad et Mélanie Doutey? Dans "Le corniaud", Bourvil s'éprend d'une bombe suédoise qui le rembarre gentiment. Ici le rapport à la réalité est d'une autre teneur, follement. Non que la belle ne puisse s'énamourer de la bête, mais pas à ce rythme, aussi facilement, sans raison. Cela demande autrement plus d'huile de coude dans l'écriture. Ce n'est pas en menottant les deux futurs tourtereaux qu'ils se volent forcément sous les plumes et dans le plumard. Il faut du temps, des regards, des mots et des situations plus subtiles, des dialogues crédibles et une complicité scénique plus percutante.
Je ne pense pas non plus que les acteurs sont mauvais, mais j'ai bien l'impression qu'ils n'ont rien d'autre à faire que de réciter leur texte flasque. Ils livrent de bien fades prestations. Sans âme.
Je n'ai aucune espèce d'antipathie pour Kad Mérad,
bien au contraire, mais jusqu'à maintenant son jeu ne m'a jamais vraiment paru très juste (pas même dans "Je vais bien ne t'en fais pas"). Dans ce film, je le trouve même plutôt mauvais pour tout dire. J'en suis le premier marri, le bonhomme étant assez sympathique a priori.
Manuel Payet est un acteur intéressant, à suivre, malheureusement ici son rôle, secondaire, ne lui permet guère d'exister réellement.
Ses deux acolytes Francis Renaud
et Pierre Laplace
font du bon boulot, mais n'échappent pas à l'étroitesse des dialogues. Quant à Mélanie Doutey,
on se demande comment son personnage peut tomber amoureux de celui de Kad Mérad : pas bon signe, hein? Ça ne fonctionne pas.
Heureusement, on peut au moins se laisser bercer par l'exotisme de la Floride, plages de sable blanc, bleu de la mer, couleurs, rêve de vacances. Mais c'est maigre tout ça et ne sauve pas du tout le film.
Et puis le scope est assez bien utilisé. Mais là encore, ça ne suffit pas.
On croirait un film industriel. Passez votre chemin.
Trombi:
Daniel Duval et Arthur Benzaquen:
Nathalie Levy-Lang:
Arthur Dupont:
Géraldine Nakache:
Laurent Claret:
Eric Naggar:
Philippe Corti:
Jérôme Paquatte:
Jean-Marie Lecoq:
Richard Haylor:
Joe Brunell:
Sorraya Guillaume:
Steve Pomerantz:
Tony Salsberg:
Nicholas Simmons:
Inscription à :
Articles (Atom)