Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
mercredi 24 septembre 2014
L'espion noir
1939
Title: The Spy in Black
Titre: L'espion noir
Cinéastes: Michael Powell - Emeric Pressburger
Comédiens: Valerie Hobson - Conrad Veidt
Notice SC
Notice Imdb
Vu en blu-ray
J'ai vu ce film à la télé il y a une bonne douzaine d'années je crois. C'était mon 2ème Powell et Pressburger après une insipide "bataille du Rio de la Plata". Autant dire que je commençais petits bras.
Cependant, je n'avais pas mal accueilli cet espion noir. Celui-là n'est pas insipide! Il fait partie de ces films de propagande que le couple Powell Pressburger a produit avec ferveur pendant la guerre. Certains plus que d'autres offrent quelques aspérités intéressantes qui permettent de dépasser le simple message politique sur la capacité toute patriotique des Britanniques à devancer les plans machiavéliques de l'ennemi.
D'abord, les auteurs ne dessinent pas des Allemands monstrueux. Ils sont même très humains. Les premières scènes pourraient fort bien décrire de sympathiques Britanniques. Or, ce sont bel et bien des Allemands sympathiques qui rêvent de manger du beurre en temps de privation, qui blaguent, qui sont enjoués, de bons camarades en somme, des types qui n'ont rien d'extraordinaires, le commun des mortels. Jamais au cours du film on n'entendra de discours agressif ou raciste à l'égard de quiconque. Powell et Pressburger décrivent des hommes qui font la guerre par devoir patriotique, non par haine.
La guerre est une aventure merdique qu'il faut gagner, quelque soit la nationalité du personnage. C'est sans doute ce qui touche dans ce film, les larmes de Valerie Hobson, la relation ambiguë qui se noue entre elle et Conrad Veidt.
Et c'est aussi ce qu'on aime chez Powell et Pressburger qu'on retrouvera dans bien de leurs films, cette vision humaniste et d'aucuns diront "réaliste" qui présente un monde complexe, plein de nuances et où les humains jouissent d'une certaine liberté, celle de ne pas s'arrêter aux conventions simplistes. On est très loin d'Hollywood dans ce sens.
Le formalisme du cinéma de Powell, fait de l'habileté technique de ses collaborateurs et bien plus du lyrisme qu'il entend insuffler à son récit, fait de beauté autant naturelle que fabriquée, ce formalisme n'est peut-être pas des plus flamboyant sur cette production. Cette collaboration entre Powell et Pressburger est la toute première, si je ne m'empapaoute. Les Archers n'existent pas encore, la production est encore signée Alexandre Korda. Powell n'a pas totalement trouvé sa voie, son cinéma n'a pas encore abouti à la brillance et l'inventivité auxquelles il aura accès avec de plus grands moyens et une plus grande liberté créatrice.
Aussi, ce film n'est-il sans doute pas à classer parmi ses tous meilleurs. Cependant, il en émerge par moments cette poésie qu'on lui connaîtra, cette capacité à faire du simple et du naturel des éléments caractéristiques et puissants dans son récit. Le film est par instants plutôt bon. Il intrigue souvent, il n'ennuie jamais.
Reste ce petit mystère non résolu, ce lien qui se tisse entre les deux personnages principaux, peut-être un lien amoureux, oui, un amour impossible, un romantisme de guerre, c'est bien dans la veine des Powell et Pressburger !
Rushmore
1998
Cinéaste: Wes Anderson
Comédiens: Jason Schwartzman - Bill Murray - Olivia Williams
Notice SC
Notice Imdb
Vu en dvd
Voilà le premier film de Wes Anderson qui ne déclenche pas en moi les bulles d'effervescence enthousiastes habituelles.
Je ne sais pas trop pourquoi mais comme ça, de prime abord, je dirais que le personnage de Max Ficher ne me touche pas vraiment. Pourtant, il a tout pour plaire : une tête d'Harold Lloyd, une étrange façon d'aborder son existence, bizarrerie qui devrait être touchante, qui l'est systématiquement chez les personnages des autres films de Wes Anderson, mais là, il m'indispose. Je n'ai pas envie de dire qu'il m'énerve, cela ne va pas jusque là, mais je n'en suis pas loin. Sa ténacité apparaît d'abord comme une charmante incongruité, une distinction amusante, mais quand les événements se corsent, elle devient progressivement lassante, comme une sale obsession. De plus, d'habitude, j'aime bien Jason Schwartzman.
Heureusement, et là je retrouve l'humanisme de Wes Anderson, Max grandit et s'éloigne d'un égocentrisme qui le liait jusque là fortement à l'enfance, thématique chère au cinéaste. Bref, je devrais adorer ce film, mais je ne sais si c'est le personnage de Max ou l'acteur qui l'interprète, mais je reste plus attaché à ceux de Bill Murray
et d'Olivia Williams.
Ces deux là sont même excellents. Leur trouble devant la violence des sentiments de Max m'a semblé décrit avec beaucoup de finesse. Retenue, précision. Ils font preuve d'un grand talent.
Comme ce sont des qualités de jeu que l'on retrouve chez la plupart des comédiens de film en film avec Wes Anderson, le doute n'est plus permis : sa direction d'acteurs est très bonne, mettant en valeur les plus talentueux comédiens. À première vue, on pourrait croire qu'elle est un peu sèche, ou du moins minimaliste, mais cette impression est en trompe l'œil. J'aime beaucoup cette simplicité.
Du point de vue formel, on voit déjà dans ce 2ème film les procédés techniques sur lesquels Anderson va bâtir son univers visuel. Les travellings et les plans fixes soigneusement cadrés explorent le CinémaScope dans toutes sa "générosité", mais l'on sent également que le cinéaste n'a pas encore pris toutes ses aises avec le format. De même le travail sur les couleurs n'est pas aussi éclatant que dans ses prochains films. Un peu comme si Wes Anderson n'était pas encore tout à fait libéré, par manque de confiance en lui même. Son style n'est pas totalement assumé bien que ses caractéristiques soient en partie déjà présentes.
Rushmore est par conséquent pour moi un bon film et non un très grand film. J'adore Wes Anderson, je suppose que si je l'avais découvert avec ce film-là, j'aurais été au mieux intrigué, mais guère secoué.
Trombi:
Seymour Cassel:
Brian Cox:
Mason Gamble:
Sara Tanaka:
Stephen McCole:
Luke Wilson:
Connie Nielsen:
Ronnie McCawley et Keith McCawley:
Kim Terry:
dimanche 14 septembre 2014
Weeds saison 2
2006
Saison 2
12 épisodes
Réalisateurs: Craig Zisk - Bryan Gordon - Lev L. Spiro - Tucker Gates - Chris Long - Christopher Misiano -
Comédiens: Mary-Louise Parker - Romany Malco
Notice SC
Notice Imdb
Vu en dvd
Ayant vu la saison 1 il y a bien 3 ou 4 ans et n'en ayant pas été bouleversé outre mesure, le visionnage de cette 2ème saison s'est décidé un peu de façon inattendue. Comme un lapin qui jaillit d'un chapeau, une idée bizarre, sans explication apparente, phénomène assez fréquent chez moi il est vrai. Mais à bien y réfléchir, la première saison avait laissé le souvenir d'une série assez déjantée, pas désagréable même. Et puis cela fait 7 ou 8 saisons d'affilée que ça tient le coup, ce qui est plutôt bon signe.
Donc 12 ou 13 épisodes ne dépassant pas la demi-heure, c'est du gâteau! La saison 2 a été expédiée rapido, soulignant l'aspect ultra dynamique de l'histoire qui part dans tous les sens. Une boule de flipper. Le personnage de Nancy Botwin jouée par Mary-Louise Parker
semble ballottée par des événements qui ne cessent de déclencher emmerde sur embrouille. Effet boule de neige plutôt alors? Oui, à chaque solution semble correspondre un nouveau problème. Et ça s'accumule!
Pendant ce temps, les personnages qui gravitent autour d'elle sont des hurluberlus tous plus mabouls les uns que les autres. De fait, très vite on a l'impression d'être devant un cartoon, sous acide. Quelques fois j'ai pensé à Californication qui peut laisser échapper de ces bouffées d'absurde, des outrances jouissives à suivre si l'on aime bien les personnages. Mais Weeds dépasse de loin la furieuse folie de Californication. Elle est quasiment omniprésente. La filiation n'en demeure pas moins évidente.
Seule donnée à peu près arrimée au réel et qui fait sans doute qu'on n'a pas envie de décrocher, c'est cette véritable question de la mère célibataire avec deux moutards sur le dos, la nécessité vitale de survivre dans un quartier sinon huppé au moins un peu au-dessus de la classe moyenne. Femme et mère face à l'adversité, Mary-Louise Parker incarne un personnage à l'esprit libertaire. Loin de la tradition doloriste christo-américaine, ce portrait est redoutablement frais et tolérant.
Pour ma part, se développe alors aisément pour cette femme une grande sympathie en même temps qu'une espèce de fascination pour ses deux billes rondes que sont ses yeux. Je sais qu'il m'arrive souvent d'être un peu prisonnier (quel délice!) d'une libido aveuglante, mais pour Mary-Louise Parker je ne crois pas qu'il s'agisse de cela. Je ne comprends pas bien, je ne suis pas du tout ému par la beauté de cette actrice, mais pourtant elle m'intrigue. Il y a quelque chose dans son physique, pas uniquement ce regard, ces yeux grand ouverts à la moindre émotion. Je ne sais pas. Peut-être qu'elle a un visage d'enfant qui cadre pas tout à fait avec ce qu'elle vit et que cette dichotomie crée une interrogation, un drôle de mystère?
En tout cas, cette saison 2 se boit comme de la bière blanche, c'est très agréable, souriant, léger, divertissant, incapable de donner mal à la tête, ça va vite. Pour couronner le tout, la satire politique se révèle pas conne du tout. Pourquoi s'en priver?
Trombi:
Romany Malco :
Elizabeth Perkins:
Tonye Patano:
Justin Kirk:
Hunter Parrish:
Alexander Gould:
Kevin Nealon:
Meital Dohan:
Allie Grant:
Andy Milder:
Becky Thyre:
Maulik Pancholy:
Indigo:
Martin Donovan:
Shoshannah Stern:
Renee Victor:
Vincent Laresca:
Page Kennedy:
Ron Canada:
Arthur Darbinyan:
Franc Ross:
Zooey Deschanel:
Daryl Sabara:
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