Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
dimanche 30 juin 2013
Voyage au centre de la terre
2008
Titre original : Journey to the Center of the Earth
Alias: Voyage au centre de la terre
Cinéaste: Eric Brevig
Comédiens: Brendan Fraser
Notice Imdb
Notice SC
Vu en dvd
Je ne voulais pas voir ce film, je sentais le navet venir à gros pas de mammouth. Mais j'ai un bambin de 9 ans qui ne m'a pas laissé le choix. Et ce à quoi je m'attendais est arrivé : un faible film, inexcusablement ordinaire, sans aucune surprise, sans esthétique digne de ce nom.
Il faut dire que j'ai une admiration (nostalgique peut-être?) pour le film de Levin, vieillotte mais plus percutante sur la photo, tout aussi libre par rapport au roman de Jules Verne, mais si inventive et colorée production des années 50 qui reste donc un très bon film vernien.
Cette nouvelle mouture est d'abord fondamentalement hideuse. Chuck Shuman, spécialiste des effets spéciaux, s'improvise directeur photo... et ça se voit. Il livre une image ipéca, terne, plus proche d'un téléfilm que d'un véritable film de cinoche. Les effets numériques adoucissent à l'extrême le grain, les couleurs s'affadissent, les textures se gomment. Il y a un aspect estompé tristounet qui inspire une lassitude très rapide au cours du visionnage. L'image ennuie.
En cela, notons qu'elle est grandement assistée par un scénario très balisé, mille fois vu ailleurs, sans aucun début d'invention, ni le moindre risque. L'insipide côtoie le grotesque et roule des pelles à l'excès le plus imbécile. L'emmerdement est garanti.
Mais le pire est ailleurs, dans la distribution : la pire que j'ai vue depuis belle lurette. Outre la photo télévisuelle, le casting fait penser à celui d'une série Disney Channel, propre, irréellement lisse, sans aspérité, sans odeur. C'est fou, ils ont pensé à tout pour ne pas heurter la sensibilité des culs coincés : on a même droit à une ellipse pour éviter de montrer un mort!
Le choix des comédiens participe de ce spectacle édulcoré à outrance. Brendan Fraser
n'a guère évolué. Ses yeux de crapaud roulent toujours sous la surprise, le courroux, l'effroi ou la réflexion. Bref, c'est égal, et toujours sans profondeur. Un acteur sanex, dermo-protecteur, tout net et doux. Les deux petits jeunes font l'exploit d'être effroyablement mauvais. Il est vrai que le scénario qu'on leur a mis dans les pattes leur a refilé des personnages particulièrement quelconques. Difficile de briller dans ces conditions, mais tout de même, certaines séquences sont de véritables catastrophes scéniques. Pathétique.
J'ai donc détesté ce film. Sûr que si je l'avais vu en 3D, cela n'aurait strictement rien changer. Et dire qu'il faut que je me farcisse le suivant! Heureusement, cette fois, ce sera en blu-ray, j'aurais peut-être une image un peu plus buvable? Faut-il aimer son beau-fils et Jules Verne pour oser la récidive!
Trombi:
Josh Hutcherson:
Anita Briem:
Seth Meyers:
Jane Wheeler:
Frank Fontaine:
Giancarlo Caltabiano:
samedi 29 juin 2013
Diamants sur canapé
1961
Titre original : Breakfast at Tiffany's
Titre francophone: Diamants sur canapé
Cinéaste: Blake Edwards
Comédiens: Audrey Hepburn - George Peppard - Patricia Neal - Mickey Rooney
Notice SC
Notice Imdb
Vu en dvd
Ils sont nombreux les films qui vous font tomber amoureux d'Audrey Hepburn.
Celui-là est maousse costaud. Elle y est irrésistible. Tellement bien filmée par Blake Edwards, ce grand amoureux des femmes, elle irradie et fait passer le pauvre George Peppard
pour un demeuré à qui l'on voudrait mettre des torgnoles. "Réveille toi George, prends les choses en main, tombe amoureux, fais le job!". Propre d'une comédie romantique, son personnage met des plombes à réaliser qu'on ne peut pas décemment laisser Audrey Hepburn sur le palier.
C'est là vision d'hétérosexuel, j'en conviens, mais Audrey Hepburn est tellement belle, sa féminité tellement exacerbée que je me demande si tous les autres, tout le monde, tout l'univers n'est pas dans l'obligation de tomber sous son charme.
Blake Edwards réussit la gageure d'associer un délicat équilibre entre deux types d'humour diamétralement opposés a priori.
D'un côté, il maitrise un certain humour dandy, légèrement ironique, très classieux, que l'on attribuera sûrement en grande partie à Truman Capote et George Axelrod et pour lequel les dialogues jouent un rôle important, donnant aux personnages la hauteur de vue nécessaire pour développer une certaine philosophie de vie qui n'est pas sans lien avec l'aventure moderne des bourgeois qui rêvent de bohème.
Il n'est pas exclu que Holly Golightly, le personnage d'Hepburn, et Paul Varjak, celui de Peppard ne soient un brin enfermés dans des poses, des images où il faut aller chercher la vérité. Au delà du masque social.
C'est ici qu'Edwards intègre cette part de folie qu'on retrouve dans nombre de ses films, celle qui explose dans l'alcool, le sexe et la musique, une folie toute vouée à la brièveté de l'existence, l'insouciance de la jeunesse. Cette effervescence destinée à faire oublier les maux de la vie fait le lien avec l'autre type d'humour qui plait à Edwards, un humour plus bas de caisse, enfantin, plus physique. La grimace n'est pas bien loin dès lors.
Mickey Rooney
en japonais sur-excité et ronchon m'ennuie un peu. On voit bien où veut en venir le scénario avec ce personnage exhausteur de saveur pour Holly, mais pas sûr que cela soit finement abouti ici. M'enfin, il n'est pas très envahissant et Blake Edwards a su ne pas en abuser.
De toute façon, l'étoile qui aspire tout, attire à elle toute l'attention reste Audrey Hepburn.
A elle seule, elle fait du film un objet précieux, un diamant que l'on peut admirer sur son canapé. Je me répète mais tant pis : il fallait tout de même un regard particulièrement méticuleux et intelligent pour savoir comment capter cette magie et mettre en valeur cette femme. Comme Wilder avant lui, comme Donen après, Blake Edwards excelle à souligner la grâce qui se dégage de chaque geste, de chaque moue de ce petit bout de femme, en garantissant au spectateur une relation peu commune avec l'actrice. En effet, elle n'est pas qu'une belle plante, bien habillée par Givenchy, qui dit des bons mots et chante admirablement Johnny Mercer et Henry Mancini, elle parvient à incarner une femme complète, avec ses fêlures, son armure peut se cisailler.
Derrière le nez rouge de clown perce le regard apeuré face à l'inconnu, face à la mort, à l'amour qui bouscule, peur de la douleur sous toutes ses formes. Et comme souvent avec Blake Edwards, à l'ombre du rire, la tragédie, la pesanteur de l'absurdité est toujours là, tapie, prête à vous sauter à la gorge. L'émotion n'est jamais bien loin, du rire aux larmes.
Et forcément, un film comme ça vous marque au cœur.
Trombi:
Patricia Neal:
Buddy Ebsen:
Martin Balsam:
José Luis de Vilallonga:
John McGiver:
Alan Reed:
Dorothy Whitney:
Elvia Allman:
Claude Stroud:
Fay McKenzie:
Beverly Powers:
Stanley Adams:
Henry Beckman:
Hanna Landy? Marian Collier? Sue Casey?
Janet Banzet?
Boule et Bill
2013
Cinéastes: Alexandre Charlot - Franck Magnier
Comédiens: Franck Dubosc - Marina Foïs
Notice Imdb
Notice SC
Vu en dvd
Quand on voit cette adaptation à mon âge (40), on se dit que la tâche était tout de même trop difficile. Lorsque j'étais petit, je lisais avec sourire cette bédé. Elle dégage une joie, une allégresse simple, encore toute remplie de cet esprit guilleret que l'école franco-belge a porté avec talent pendant tant d'années. D'évidence, les 30 glorieuses ont favorisé ce type de vision rassurante où l'enfant vit son age tendre entre un père et une mère, dans un jardin avec tortue et chien espiègles.
L'image est ordinaire et c'est bien plus sûrement le coup de crayon de Roba, tout en rondeur et tendresse, qui a fait le succès de la bédé, plutôt que l'histoire proprement dite de cette famille somme toute banale. Et les dernières images du film, tirées de la bande dessinée viennent le corroborer cruellement, rappelant combien le trait du dessinateur était sympathique et caressant.
Le contraste avec ce film tristement ordinaire fait mal à l’œil. Le film ne parvient jamais à incarner les personnages de la bédé. Les acteurs Franck Dubosc et Marina Foïs ne sont pas mauvais, ils font beaucoup d'efforts pour rester dans la ligne, avec sérieux, mais n'atteignent pas vraiment l'objectif. Ils ne sont pas attachants, n'intéressent guère, prennent même l'ascendant sur les deux personnages principaux qu'auraient dû être le gamin et le clébard.
Problème : comment faire de ces deux-là les personnages principaux? Impossible avec Charles Crombez
trop limité, une bonne bouille mais pas un acteur convenable. Impossible avec un vrai chien qui n'atteindra jamais l'humanité expressive et irrévérencieuse du chien dessiné. A partir de là, comment réussir cette adaptation? Pas possible.
Alors Alexandre Charlot et Franck Magnier, auteurs eux aussi limités (on leur doit les déplorables guignols de l'info et Astérix aux Jeux olympiques, c'est dire!) ont essayé d'équilibrer leur scénario en détournant l'attention sur les parents et leur relation fragilisée par un déménagement en HLM. Bref, on s'en fout.
Alors il est clairement indispensable d'avoir moins de 10 ans pour apprécier. Et encore...
Trombi:
Nicolas Vaude:
Franck Dubosc:
Marina Foïs:
Jean-François Wolff?
Lionel Abelanski:
Claire Lombard?
Alain Cerrer, Géraud Thomas et Jean-Jacques Domingues:
Inscription à :
Articles (Atom)