Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
jeudi 31 juillet 2014
Maigret et le port des brumes
1996
Episode 20
Réalisateur: Charles Nemes
Comédiens: Bruno Cremer - Jean-Claude Dauphin
Notice Imdb
Vu à la télé
Episode sympathique mais pas ébouriffant non plus. L'intrigue est intéressante, bien pensée, avec beaucoup de mystères, de quoi se perdre en conjectures et admirer le travail de reconstruction auquel Maigret semble se livrer avec une certaine lassitude, ou du moins un mécontentement accentué par l'arrivée d'un subalterne sans expérience de terrain.
Sur le plan formel, le manque de moyen est évident : la photo est marquée par son temps, sommaire, sans grand éclat, le travail sur les lumières est basique, sans épice non plus.
Chez les comédiens, ce n'est pas non plus la fiesta. Rien de choquant dans le jeu à déplorer, mais rien non plus de bien enthousiasmant. Un mitigé qui ronronne.
Sentiment de mollesse qu'on retrouve également dans la mise en scène de Charles Nemes qui essaie de traduire ces fameuses atmosphères simenoniennes, si particulières, presque magiques qu'elles font le sel de ses romans. Malheureusement, c'est tout aussi plat que la direction d'acteurs. Peu de mouvements de caméra, peu de mouvements des personnages. Il se dégage un sentiment d'inertie qui aurait pu servir le propos mais qui, hélas, plombe bel et bien le récit.
Ça se suit, sans être ennuyeux ni vraiment désagréable, mais pour autant sans éveiller grand chose non plus. Un épisode moyen en somme.
Mini trombi:
Jean-Claude Dauphin et Luc Thuillier:
Jeanne Marine:
Delphine Rich et Frédéric van den Driessche:
Bruno Cremer, Frédéric van den Driessche et Jean-Marie Cornille:
Albert Delpy (droite, right):
Maigret et le fou de sainte Clothilde
2002
épisode 39
Réalisateur: Claudio Tonetti
Comédiens: Bruno Cremer- Alexandre Brasseur - Chrystelle Labaude - Philippe Khorsand
Notice Imdb
Vu à la télé
Je suis très frustré par la fin. La très belle distribution ainsi que la subtile mise en place de l'atmosphère de cet épisode m'avaient bien plu, bien intrigué. Le mystère qui pèse littéralement au-dessus de ce petit bourg lorrain est véritablement bien monté. Et cela finit en eau de boudin, avec un Maigret qui ne va pas au bout de son enquête. Oui, je suis déçu de ne pas avoir des réponses claires aux questions que l'enquête pose. Et Maigret de se contenter de supputations qui nous apparaissent probables à peu près à mi-épisode, mais on s'attend à un dénouement un peu plus dynamique, à ce qu'il mette les points sur les i. Ce n'est pas le cas, il refile le bébé à d'autres. Dommage!
Heureusement j'ai pris beaucoup de plaisir grâce aux comédiens, très bons, parfois très intenses.
Michel Vuillermoz
a un jeu très pur, très sûr, très agréable à écouter.
Philippe Khorsand
avec l'âge (et peut-être déjà à l'époque la maladie) avait considérablement modifié son jeu. Auparavant plus percutant, et vif, il est ici tout en nuances, en douceur. Pour le personnage qu'il incarne, c'est formidable car très inquiétant.
Dans la dureté et l’ambiguïté, celui de Dora Doll
est pas mal du tout. L'actrice fait fort. Elle en impose avec un tout petit rôle.
J'aime bien la voix de Philippe Magnan.
Son jeu apparaît apathique. Mais là aussi cela fonctionne très bien pour son rôle de médecin ronchon et cynique.
Et enfin, Chrystelle Labaude, que je ne connaissais pas du tout, est vraiment jolie, mais surtout arrive à incarner un personnage très mystérieux et classieux à la fois.
Comme cela faisait longtemps que je n'avais pas vu d'épisode de cette série, et du reste que je n'en ai pas vu des masses, je découvre la présence d'Alexandre Brasseur
en acolyte de Maigret. Il a un très beau brin de voix, mais il lui faudrait un peu plus d'assurance pour mieux la poser. Ça fait bizarre de le voir jouer auprès de Bruno Cremer, un copain de son père.
Donc malgré une fin en eau de boudin, j'ai quand même bien apprécié cet épisode, formellement bien fait, avec de délicats mouvements de caméras, une photo pas dégueulasse et surtout une flopée de bons comédiens. Et puis c'est toujours un grand plaisir de retrouver l'univers du génial Georges Simenon.
Reste du trombi:
Philippe Dormoy:
Anne Kreis:
Jean-François Gallotte:
Sonia Vollereaux:
Béatrice Michel:
mercredi 30 juillet 2014
Le canard à l'orange 1979
1979
Titre: Le canard à l'orange
Auteurs: William Douglas-Home - Jean Poiret - Marc-Gilbert Sauvajon
Metteur en scène: Pierre Mondy
Comédiens: Jean Poiret - Corinne Le Poulain - Annick Alane
Notice Imdb
Vu sur le net
J'ai déjà dit tout le grand bien que je pensais du canard à l'orange de 1993 avec Michel Roux. C'est avec ce dernier que j'avais découvert et été séduit par cette pièce, ce personnage et cette écriture stylée, percutante où il est bien difficile de savoir ce que l'on doit à l'auteur originel William Douglas-Home ou bien aux adaptateurs Marc-Gilbert Sauvajon et Jean Poiret. J'ai dit également par ailleurs tout le bien que je pensais de cet homme. J'ai beaucoup d'admiration pour le comédien. Je suis même sans aucun doute un peu fasciné par cet anxieux, son parcours et surtout ce maladif appétit de rire. Aussi, voir cette première version de 1979 est une occasion à ne pas rater, à première vue.
Elle n'est pas déplaisante, loin s'en faut, mais il faut dire qu'elle ne devance aucunement celle de 1993. Par bien des aspects, celle de Michel Roux semble très supérieure. Dans le rythme, dans le jeu, dans le fabuleux équilibre entre pathos et rire.
Celle de Jean Poiret n'est que très rarement émouvante. Jean Poiret ne donne pas trop l'impression d'être ravagé par par la perspective de perdre sa femme.
Du reste, l'émotion a peu de temps pour s'installer, tant le rythme est échevelé. Le texte est dit avec beaucoup trop de rapidité, mais également avec beaucoup moins de force. Le ton est un tant soit peu atténué par un débit trop pressé donc. La version de Michel Roux parait prendre son temps à dire des mots ronds, comme on sirote un bon vieux whisky dans la campagne anglaise. Ici, on a presque l'impression parfois que les comédiens ont un rendez-vous capital après la pièce et se dépêchent de réciter leur texte de peur de louper le dernier métro. Tout cela contribue à saluer par conséquent le travail effectué entre les deux versions par la mise en scène de Pierre Mondy.
Autre bémol, sans doute effet de la mise en scène : il semblerait que les comédiens soient moins bons, moins présents.
A part Annick Alane qui m'a bien plu, j'ai trouvé Christiane Minazzoli
totalement absente, de même que Corrine Le Poulain. Pour cette dernière, il lui manque surtout ce côté ultra sexy que Rachel Genevin avait en 1993. Peut-être que Corinne Le Poulain joue mieux, mais elle dégage paradoxalement moins de sensualité.
Pendant un instant, j'ai songé que la mauvaise qualité sonore et visuelle de la VHS pouvait altérer le jugement ou du moins le rendre plus sévère. Mais Alain Lionel joue dans les deux versions et peut de fait constituer une sorte de point référentiel. Or, il joue de façon totalement identique. La nature des autres comédiens y est pour beaucoup dans la différence d'appréciation, c'est sûr!
Ce parti pris de prendre plus de temps à jouer fait le reste. Alors question : est-ce vraiment délibéré? Y a-t-il une différence d'expérience vis à vis de la pièce? Les captations ont-elles été effectuées avec le même acquis pour les comédiens? J'ai effectivement aussi cette impression que les comédiens de 1993 l'ont mieux en bouche, connaissent mieux la pièce que les comédiens de 1979. Comme s'ils avaient plus de représentations dans les jambes pour s'y appuyer le cas échéant. La force de l'habitude. Ceci pourrait expliquer cela.
lundi 28 juillet 2014
France société anonyme
1974
Titre: France société anonyme
Cinéaste: Alain Corneau
Comédiens: Michel Bouquet - Roland Dubillard - Michel Vitold - Francis Blanche - Daniel Ceccaldi
Notice SC
Notice Imdb
Vu en dvd
Grosse déception que ce 1er film d'Alain Corneau, dans la mesure où d'abord, j'aime bien ce réalisateur et ensuite, j'étais avide de découvrir ce film d'anticipation noir. Or, je me suis ennuyé, assez nettement.
Fort heureusement, il est doté d'une belle distribution. Je n'en savais rien, j'avais vu qu'il y avait Michel Bouquet, mais je n'avais pas fait gaffe pour le reste, donc je suis allé de surprise en surprise. Agréables mais sans plus.
Il y a bien Michel Vitold
que j'ai trouvé très bon. Francis Blanche
a un rôle de pervers plutôt amusant. On imagine facilement sa jubilation à jouer ça. Daniel Ceccaldi
toujours très propre. Et puis bien entendu, gros plaisir de revoir cet acteur étrange et plein de mystères qu'est Roland Dubillard.
Pour Michel Bouquet je suis un peu plus partagé. Je n'arrive toujours pas à être séduit par ce comédien si loué par ailleurs surtout pour ses prestations théâtrales. Encore réfractaire, je ne suis pas non plus dérangé par le jeu de l'acteur, c'est juste que je m'attends à des monts et merveilles qui n'apparaissent jamais à l'écran. Frustrant donc.
Ce qui me gêne le plus, c'est l'histoire et son traitement. Sur le papier, cette histoire de lutte politique entre les tenants de la dépénalisation des drogues (au profit de l'Etat et des multinationales) et les trafiquants qui y perdraient leurs prérogatives et les bénéfices afférents a tout de la belle promesse scénaristique. Mais le discours est asséné avec bien trop peu de force.
Parfois même, cela semble proche de la caricature, de la comédie. L'anticipation ou la politique fiction présentée n'est pas vraiment crédible, ne paraît pas bien sérieuse dans tous les cas. D'autant plus que les visions politiques, économiques, philosophiques ne sont pas toujours très fines. Bref, ça fait un peu bâclé.
Sur le plan technique surtout, on voit qu'Alain Corneau réalise là son premier film. Il prend des risques pas toujours heureux, c'est un peu maladroit par moments, avec cette sensation d'improvisation qui émerge dans l'action.
Les cadrages sont étranges. Cette réalisation met mal en scène certains comédiens qui pour quelques-uns n'ont même pas droit à un vrai gros plan. Pierre Maguelon n'est pas pris une seule fois de face par exemple ou alors de très loin (voir trombi). Il faut attendre au moins une heure pour que le personnage principal (Michel Bouquet) soit filmé en gros plan ou plan poitrine. C'est dire le tâtonnement du réalisateur!
Il y a un aspect amateur qui ne produit pas de résultat satisfaisant. Pas de poésie à la Mocky ici. Cela aurait pu déboucher sur une forme d'humour mais en fait cela contribue à enfoncer le film dans une sorte de marasme.
Du point de vue du rythme, le film est très long à se mettre en route. Sinon progressivement, sans pour autant être vif, le tempo s'énerve un chouïa.
Donc un coup d'épée dans l'eau pour Corneau. En tout cas je n'ai pas aimé.
Trombi:
Allyn Ann McLerie:
Roland Bertin:
Ann Zacharias:
Pierre Maguelon: (centre)
Claudine Beccarie :
Gérard Desarthe:
Yves Afonso:
Philippe Brizard:
Joel Barcellos:
Marcel Imhoff:
Nadia Vasil et Georges Staquet:
Jacques Van Dooren et Pierre Frag:
Pierre Frag et Philippe Clévenot ou Claude Richard?:
Jacques Rispal: (gauche, left)
Raphaël Delpard: (droite, right)
Dominique De Keuchel:
Pauline Larrieu:
Gérard Zimmermann:
Frédérique Barral?
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