Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
mardi 30 novembre 2010
Asso
1981
alias : Ace
Cinéaste: Franco Castellano - Giuseppe Moccia
Comédiens: Edwige Fenech - Sylva Koscina - Renato Salvatori -Adriano Celentano
Notice Imdb
Vu en dvd
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Comédie fantastique (le genre) italienne qui lorgne maladroitement ou de manière trop éloignée du côté du "Heaven can wait" de Lubitsch. D'ailleurs un personnage y fait allusion, promis à la damnation, il dit "l'enfer peut attendre".
Effectivement, "Asso", un as du poker retiré des jeux après son mariage avec la bellissime Edwige Fenech,
fait une ultime partie contre son adversaire favori, le "Marseillais" et finit criblé de balles dans le fleuve. Décédé, il reste encore visible aux yeux de son épouse. Il se charge alors de lui trouver un successeur et une dot confortable.
Le sujet n'est pas mauvais, a de quoi provoquer de l'intérêt. Ce n'est pas mal filmé non plus. Costumes et décors marquent un certain niveau de moyens. En tout cas, on n'est pas dans une petite comédie nanaroïde qui miserait sur la plastique de sa comédienne. Pas de scène dénudée pour miss Fenech.
Non, on parie plutôt sur le scénario sans doute sur les dialogues et sur le jeu des comédiens. Si les intentions sont très bonnes, il se trouve que j'apprécie que très modérément Adriano Celentano, espèce de Buster Keaton massif, solide gaillard à la mâchoire imposante, le regard méchant, le type même du poseur auto-satisfait..
Renato Salvatori a beaucoup vieilli depuis Rocco et ne joue plus très bien. La comédie ne lui sied pas, du tout. On le voit très mal à l'aise dans le registre de la fanfaronnade.
La participation de Sylva Koscina est encore plus problématique, plus courte et tout à fait ridicule.
Edwige Fenech, toujours immensément belle est un peu faible également je trouve. Je suppose que les deux compères Franco Castellano et Giuseppe Moccia, à la réalisation, ne dirigent pas les acteurs vers les contrées de la retenue et de la justesse mais plus vers celles de la farce et du burlesque. Alors j'avoue que je préfère cette comédienne dans les rôles plus graves où son visage blanc et ses yeux de biche accentuent les tensions dramatiques.
L'histoire n'est pas désagréable à suivre. Je ne me suis pas vraiment ennuyé. C'est juste qu'à la fin je me demande pourquoi on a fait ce film, ou plutôt pour qui. Il y a manifestement quelque chose qui m'a complètement échappé. Mon petit doigt me dit que les dialogues sont peut-être plus savoureux quand on connait la langue italienne. Et puis surtout j'ai comme l'impression qu'il faut au préalable connaitre et apprécier Celentano ou l'humour de Castellano et Moccia. Je découvre tout ce petit monde. Le comique de familiarité n'a pas pu fonctionner pour moi.
Ou alors c'est une merdouille.
Trombi:
Pippo Santonastaso:
Dino Cassio:
Gianni Magni:
Francisco Copello:
lundi 29 novembre 2010
La vengeance du serpent à plumes
1984
alias : The Vengeance of the Winged Serpent
Cinéaste: Gérard Oury
Comédiens: Coluche - Maruschka Detmers - Farid Chopel
Notice Imdb
Vu en dvd
Comédie d'aventure très poussive. Gérard Oury est déjà vieux et Danièle Thompson, brave fille qui suit gentiment son papa, nous pondent un scénario laborieux, ronronnant et surtout pas drôle, accumulant des séquences sans grand liant, des ingrédients majeurs pour la recette du succès (le nichon de Maruschka Detmers,
le cynisme de Coluche, l'exotisme mexicain, une course poursuite,
du suspense, etc.) mais la sauce ne prend pas : on regarde et on s'emmerde.
Le petit (7 ans) a adoré. J'imagine que le singe,
les bombes,
la poursuite, les giclées de sang pour de faux,
la chevelure blonde de Coluche, le quiproquo dans le lit (déjà exploité dans "La grande vadrouille", mais on n'est pas deux ou trois redites près pour Oury),
tout cela l'a fait rire. Un rire d'enfant, c'est déjà ça, vous me direz. On a souvent dit, ici même, que j'étais concilient, mais là j'avoue que j'ai eu du mal. Le petit enfant en moi dormait, du sommeil du juste. Je ne trouve pas d'angle, de brèche pour m'y faufiler. Rien.
Philippe Khorsand,
un comédien que j'aimais beaucoup a un tout petit rôle, c'est pas plus mal d'ailleurs qu'il soit minuscule parce qu'il se limite à un gimmick gentillet. Ged Marlon
et Farid Chopel, acteurs que je n'aime pas trop ne m'invitent pas à changer d'avis.
Coluche a une sale tête, triste, malade, qui m'attriste. Pas de rire. Je le trouve pathétique. Les couches de peinture que Maruschka Detmers se met sur le visage cache sa jeunesse et sa beauté.
Et puis, l'histoire entre elle et Coluche ne me touche pas. Je n'y crois pas. Bref, je me suis royalement emmerdé. Je suis maussade. Alors, passons.
Trombi:
Luis Rego:
Josiane Balasko:
Dominique Frot:
Rodolfo De Souza:
Xavier Maly:
Jackie Sardou:
Jean Lanier (centre) et François Dunoyer (droite):
Jeanne Herviale:
Sacha Briquet:
Hervé Claude:
Philippe Uchan (droite):
Takashi Kawahara:
Jorge Luke:
?:
vendredi 26 novembre 2010
Meurtre d'un bookmaker chinois
1976
Titre original: The killing of a chinese bookie
Titre francophone : Meurtre d'un bookmaker chinois
Cinéaste: John Cassavetes
Comédiens: Robert Phillips - Seymour Cassel - Timothy Carey - Ben Gazzara
Notice Imdb
Vu en dvd
Mon deuxième Cassavetes après le déjà lointain "Opening night", un Criterion qui m'avait bien évidemment interpellé dans un premier temps, puis charmé par la mise en scène du cinéaste.
Cette caméra très libre, qui semble s'émanciper des contingences esthétiques habituelles, de la lumière, des distances etc, plus libre encore que celle de la Nouvelle Vague, une caméra qui colle aux personnages, qui reste parfois statique, attentive aux moindres gestes, à un regard, un sourire, des effleurements de sentiment.
La manière dont les comédiens ont de jouer, comme s'ils oubliaient la caméra, "si une part de gâteau vous intéresse, servez-vous en", semble dire la direction, "faites vous même le trajet vers le gâteau, prenez l'initiative, comme ça vous chante", une mise en scène pour le plaisir de jouer, d'inventer. Ce qui ne cesse de m'étonner, c'est le fait que malgré cette grande liberté, jamais on a la sensation que la caméra ne perd le fil, ne rate un geste, une intention. La prise de risque devrait amener les acteurs et la caméra à faire des erreurs. Que nenni, des nenni partout!
Je suppose que le travail au montage de Tom Cornwell a permis de créer ce bel objet. La lecture, en dépit des apparences d'improvisation, de funambule permanent est finalement d'une fluidité remarquable. Et jamais on ne termine le film avec le sentiment d'avoir vu un film d'amateur un peu foutraque et pas fignolé. Tout au contraire, le diamant finement et patiemment poli domine. L'étonnement laisse ensuite progressivement place à la satisfaction, au plaisir serein, une certaine forme de grâce.
Il n'y a dans ce film qu'une seule séquence où j'ai cru voir les acteurs "jouer" leur rôle, celle où Cosmo Vitelli (Ben Gazzara) vient négocier et finalement "rompre" avec la mère de Rachel. Le jeu de Gazzara, avec son sourire énigmatique derrière lequel il ne cesse de se cacher et qui prend une part d'importance dans son expression, m'a paru forcé, alors que tout le long du film avec les mêmes attitudes, il reste aérien, naturel et par conséquent subjuguant. Étrange que cette scène ne "passe" pas.
Timothy Carey sur une ou deux scènes ne peut s'empêcher de faire le mariole. C'est une maladie chez ce mec, "ça va, cette fois le personnage peut nous le faire admettre, mais n'y revenez pas!"
Je parlais d'étonnement, mais ce n'est pas vraiment une surprise tant Cassavetes dirige ses acteurs comme une troupe de théâtre en répétition, avec une grande part d'improvisation suscitée afin de libérer les mots et les gestes, pour qu'un certain réalisme accompagne le film et impose les enjeux dramatiques avec plus de force. Cosmo Vitelli au milieu des filles, de sa troupe, discute, sourit, encourage, anime et insuffle la vitalité nécessaire pour son spectacle. Sans doute est-il John Cassavetes lui même, son double.
J'avais lu ici ou là des critiques signalant les nombreux liens entre ce film et "Tournée" de Mathieu Amalric. Je suppose que le parcours chaotique et passionné, encrotté d'emmerdes des deux directeurs de troupe, ainsi que les figures princières des deux hommes sont effectivement assez similaires,
la différence venant plutôt de la moindre place des femmes dans le film de Cassavetes. M'enfin, personnellement, il n'y a pas photo : au finish, le Cassavetes, visuellement plus beau, psychologiquement plus intense, tient trois encolures d'avance.
Trombi:
Seymour Cassel:
Morgan Woodward:
Robert Phillips:
Azizi Johari:
Al Ruban:
Meade Roberts:
Virginia Carrington:
Alice Fredlund:
Donna Gordon:
Val Avery:
Soto Joe Hugh:
Miles Ciletti:
Trisha Pelham:
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