Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
dimanche 28 juin 2009
Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants
2004
Cinéaste: Yvan Attal
Comédiens: Yvan Attal - Johnny Depp - Alain Chabat - Charlotte Gainsbourg - Emmanuelle Seigner - Aurore Clément - Anouk Aimée - Claude Berri - Ben Attal
J'ai revu il y a peu Ma femme est une actrice, qui m'avait peu emballé. Celui-ci reprend les mêmes thèmes sur le couple, la fidélité, la morale bourgeoise, la famille, la solitude et la peur d'avoir à choisir finalement. Je suis assez surpris par les nombreux changements dans la forme d'abord. "Ma femme est une actrice" était un film assez doux à regarder avec une caméra qui tournait beaucoup autour des acteurs, qui évoluait en travellings lents, délicats, se déplaçait de façon très fluide, caressante. Ici la caméra semble être très souvent à l'épaule, elle tremble, vacille sans arrêt ni sans vraiment de justification. Cela finit très vite par être lassant. Il y a plein de petits détails qui semblent significatifs à première vue, mais qui ne le sont pas vraiment : des secondes en trop dans une ou deux scènes, ou alors un flou sur Charlotte Gainsbourg en pleurs dans un café avec en arrière plan une voiture qui stationne, très nette, à moins que ce soit la bouche de métro? On attend que quelqu'un sorte de cette voiture ou de cette bouche de métro, on attend toujours. Bêtement. S'il s'agit de montrer le trouble du personnage, autant tout flouter.
Il n'y a pas que dans la forme que le film prend de la distance avec son devancier, dans le ton également. Ce film est beaucoup plus sombre. L'humour y est distillé avec parcimonie. Et j'avoue que sur ce point, ce n'est pas plus mal. Un peu de gravité ne nuit pas à l'ensemble.
Néanmoins, je ne suis toujours pas ému par le film, ni même un brin interpellé. Frustrant. J'imagine que les personnages ne me touchent pas vraiment, mais je ne parviens pas à en saisir vraiment les raisons. Je vis pourtant en couple, ces interrogations devraient me titiller un tantinet. Ça aurait pu. Tant pis.
M'enfin c'est toujours très agréable de suivre un film avec Charlotte Gainsbourg qui continue peu à peu de faire son petit bonhomme de chemin, elle joue très très bien cette femme! Sa femme est une actrice, certainement!
J'aime également voir Alain Chabat dans un rôle moins comique, avec des fêlures et des peurs non assumées.
Le dernier réveillon
1998
Titre original : L'ultimo capodanno
alias : Humanity's Last New Year's Eve
alias : Le Dernier réveillon
Cinéaste: Marco Risi
Comédiens: Monica Bellucci - Marco Giallini - Beppe Fiorello - Max Mazzotta
Vu en dvd
Le dernier réveillon est un film foutraque, un film choral délirant, à l'humour gras, qui m'en touché l'une sans bouger l'autre (désolé, j'avais envie d'être vulgaire, là, d'un coup d'un seul). Electrocardio à zéro. Cet ennui s'est installé gentiment, progressivement, sans crier gare. C'est fouillis dès le début. Une ribambelle de scènes et de personnages se télescopent sans cesse. Finalement, on parvient à les situer, on devine même le climax final. On est juste étonné parfois par l'audace de certaines scènes (une scène d'urophilie par ex), sans pour autant en comprendre la nécessité, le sens profond. Mais à la fin, on ne peut s'empêcher de penser que cette audace se confond un peu avec de la complaisance.
Monica Bellucci est filmée sous toutes les coutures, c'est le moins que l'on puisse dire, elle est le plus souvent à poil, sans que cela soit réellement nécessaire.
D'autre part, le crescendo gore vers la fin et la mise en scène exubérante explose dans un delirium pas très mince, au contraire, bien gras, bien provocateur, mais qui au fond se révèle d'un vide et d'une fadeur plutôt navrants.
C'est un humour qui m'échappe. M'enfin l'affiche misant sur les avantages mammaires de la sublime Bellucci finit de me convaincre des ambitions simplistes de la production. Ohhh ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. C'est déjà un réel plaisir de contempler la beauté de cette actrice, qui en plus, est dotée d'un talent certain pour la comédie. Ça tombe bien.
Mais disons que c'est encore mieux quand le film veut dire ou faire éprouver quelque chose. Ici, j'ai du mal à situer tout cela. Et par conséquent, je me retrouve un peu désappointé qu'ils ne soient pas allés au bout de leur démarche en faisant baigner tout le film dans un érotisme gore assumé, au lieu de faire un mélange des genres plutôt terne et indécis.
La véritable histoire d'Abe Sada
1975
Titre original : Jitsuroku Abe Sada
alias : La Véritable histoire d'Abe Sada
alias : A Woman Called Sada Abe
Cinéaste: Noboru Tanaka
Comédiens: Junko Miyashita - Genshu Hanayagi - Yoshie Kitsuda - Hideaki Esumi
Vu en dvd
Aïe. Je ne sais plus dans quelle mesure le fait d''avoir vu et aimé L'empire des sens d'Oshima qui raconte à peu près la même histoire a pu jouer dans l'état attentiste dans lequel je suis resté tout le long du film, espérant cet élan d'enthousiasme qui m'a submergé sur Marché sexuel des filles ou Bondage et qui n'est ici jamais vraiment venu.
Sur le plan esthétique par exemple, les plans et les cadrages intéressants, beaux ou futés, se font rares. La réalisation parait plus sage, plus classique.
Heureusement Tanaka met en scène une actrice de tempérament et de talent indéniables. Junko Miyashita confirme tout le bien que je pensais d'elle depuis que je l'ai "découverte" dans Bondage. D'ailleurs on notera la proximité des deux personnages qu'elle y incarne : une femme très amoureuse, passionnée, au-delà de la raison. On retrouve ce regard perdu ou apeuré par tant de folie qui se déchaîne en elle. Cette actrice est choucardement bien filmée. Ce sont à peu près les seuls séquences qui rappellent que Tanaka est derrière la caméra, qu'il aime filmer les visages et expressions de ses personnages.
Il y a même un plan avec ses fameux changements de lumières et couleurs, un procédé particulièrement tanakien, où l'on voit le front de Junko s'illuminer de réverbérations aquatiques après qu'elle eut émasculé son homme.
Un film qui vaut essentiellement d'être vu pour Junko Miyashita mais qui se prend une méchante droite par la version d'Oshima.
La semence de l'homme
1969
Titre original : Il seme dell'uomo
alias : La semence de l'homme
alias : The seed of man
Cinéaste: Marco Ferreri
Comédiens: Annie Girardot - Anne Wiazemsky - Rada Rassimov - Marco Margine
Vu en dvd
Je me suis profondément ennuyé, ne parvenant jamais à entrer dans cette histoire désorientée. Je me demande si les scénaristes savaient franchement où ils allaient. Je m'interroge sur la portée du film. Que son symbolisme soit élitiste ou de pacotille m'importe finalement peu, il n'en reste pas moins que je n'y adhère en aucune manière. Les personnages et leurs trajectoires forment un tout assez indigeste, c'est bien la seule chose que je trouve à dire. C'est triste parce que j'aime beaucoup le cinéma de Ferreri.
Là, je me suis fait eu, par ignorance, inaptitude ou que sais-je, bref, ne comprenant pas où il voulait en venir. Long, sans queue ni tête, à première vue, j'imagine qu'avec une bonne gesticulation de la cervelle on peut décemment obtenir un discours, avec du sens et de grandes idées.
Hier soir j'ai pas pu. Et des acteurs, à la photo en passant par les dialogues banals et insipides, rien ne m'a interpellé pour chercher à en savoir un peu plus.
Cinéaste: Marco Ferreri
Comédiens: Annie Girardot - Anne Wiazemsky - Rada Rassimov - Marco Margine
Vu en dvd
Je me suis profondément ennuyé, ne parvenant jamais à entrer dans cette histoire désorientée. Je me demande si les scénaristes savaient franchement où ils allaient. Je m'interroge sur la portée du film. Que son symbolisme soit élitiste ou de pacotille m'importe finalement peu, il n'en reste pas moins que je n'y adhère en aucune manière. Les personnages et leurs trajectoires forment un tout assez indigeste, c'est bien la seule chose que je trouve à dire. C'est triste parce que j'aime beaucoup le cinéma de Ferreri.
Là, je me suis fait eu, par ignorance, inaptitude ou que sais-je, bref, ne comprenant pas où il voulait en venir. Long, sans queue ni tête, à première vue, j'imagine qu'avec une bonne gesticulation de la cervelle on peut décemment obtenir un discours, avec du sens et de grandes idées.
Hier soir j'ai pas pu. Et des acteurs, à la photo en passant par les dialogues banals et insipides, rien ne m'a interpellé pour chercher à en savoir un peu plus.
Touche pas à la femme blanche !
1974
Cinéaste: Marco Ferreri
Comédiens: Marcello Mastroianni - Catherine Deneuve - Ugo Tognazzi - Michel Piccoli - Serge Reggiani - Alain Cuny - Darry Cowl - Monique Chaumette - Michel Galabru (voix de doublage)
Vu en dvd
Le tournage de la grande bouffe avait été si joyeusement ressenti par la troupe que les gais lurons ont voulu remettre le couvert le plus tôt possible. Ascona et Ferreri se sont alors attelés à écrire un scénario encore plus foldingue. Démesuré avec des personnages complètement hors norme, rien que pour donner libre cours à la profusion et l'enthousiasme de ces comédiens.
Entrent dans l'étrange farandole un grand nombre de personnes.
A la production, on trouve Jean Yanne.
A la synchro, Michel Galabru double Paolo Villagio.
Et le casting fait rêver : outre les Mastroianni, Noiret, Tognazzi et Piccoli du film précédent s'ajoutent, mesdames Mastroianni et Noiret, respectivement Catherine Deneuve et Monique Chaumette, Darry Cowl, Alain Cuny, Franco Fabrizzi et Serge Reggiani.
Le parti pris du film est gonflé, provocateur à la sauce Ferreri, il s'agit de transposer le génocide des indiens d'Amérique dans le quartier des Halles, à Paris, au moment de la destruction du site. Ce qui donne lieu à des scènes hallucinantes et d'une étrangeté, voire d'une douloureuse mélancolie, qui sert un peu la gorge. Le parallèle entre la destruction systématique et raciste des indiens et celle de ce quartier ô combien populaire et vivant est comme à l'habitude avec Ferreri d'un humour grossier et réducteur mais qui me plait, que voulez-vous on ne se refait pas.
Il me faut avouer qu'ayant eu à subir l'outrage si je puis dire du visionnage de La semence de l'homme (quelle phrase, nom d'une pipe!), j'ai eu quelques craintes et mis une bonne dizaine de minutes à "accepter le postulat" surréel du film.
J'ai surtout fortement été invité à "entrer" dans le film par l'arrivée si délicieusement bouffonne et désopilante de Marcello Mastroianni qui nous joue un Général Custer aux petits oignons, boursouflé de suffisance et d'obsessions, celle de la charge de cavalerie ainsi que celle de la pureté que représente Marie-Hélène de Boismonfrais (Deneuve). Leurs échanges sous une sérénade grossière et sexuelle qu'un chanteur folk ne cesse de roucouler à côté d'eux sont succulents.
Il faut voir aussi Serge Reggiani en pagne et crâne rasé psalmodiant vers les cieux les dieux indiens ou Darry Cowl en empailleur d'indiens finissant par s'embaumer lui même sur le champ de bataille.
Bref une comédie qui ne brille pas par sa finesse mais qui mérite le coup d’œil tant l'euphorie enfantine des comédiens déborde de bonheur.
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