1945
Titre: Je sais où je vais
Titre: 'I Know Where I'm Going!'
Cinéastes: Michael Powell - Emeric Pressburger
Comédiens: Wendy Hiller- Roger Livesey
Notice SC
Notice Imdb
Vu en dvd
Ancienne critique :
Que voilà une très belle comédie romantique!
On reconnait là l'ingéniosité et la malice du couple Powell/Pressburger. Dans les plans de transition notamment. Dans la mise en scène légère, subtile et délicate.
De la poésie également qui émane des décors magnifiés par la caméra et la photographie, dans les corps qui découpent les cieux, dans les brumes écossaises superbement maîtrisées, dans la délicatesse des rapports entre les personnages. On pourrait voir dans cet enchevêtrement de douces relations, ou dans les apparitions exaltant le petit peuple écossais, pauvre mais bon, simple et joyeux par exemple un cinéma proche de Capra.
De même que le juste et infaillible amour qui se construit inexorablement sous nos yeux malgré tout le chemin tracé, cette si pénétrante passion qui ne se bâtit que par bonds successifs et savants, tout en goût et suavité fait immanquablement penser à la hauteur d'un Lubitsch par exemple.
Il est vrai que le mérite en revient en grande partie aussi aux deux comédiens principaux et peut-être également à la galerie de personnages secondaires, pittoresques autant que charmants. Roger Livesey n'est pas ici le Colonel Blimp, mais un gentil aristo simple et élégant qui ne peut qu'être un piège pour la pauvre Wendy Hiller et ses idées arrêtées sur son avenir tout tracé et alors complètement brouillé.
La mécanique de cette comédie est parfaitement huilée. Le rythme implacable, ménage des instants de douces respirations, un brin saccadé par quelques montées de chamade. La tempête qui empêche Hiller de retrouver son de plus en plus improbable fiancé est autant dans son cœur que dans le ciel ou la mer.
Le film emporte tout sur son passage.
Ajout du 09/07/2014:
J'ai l'impression, mais je peux me tromper, que ce film de Powell & Pressburger n'est pas aussi cité que d'autres grands films de ces deux cinéastes. Certes, il fait partie tout de même de ces films sur lesquels l'institut Lumière s'est penché pour nous offrir de bien belles éditions. Alors je ne sais pas bien pourquoi j'ai l'impression qu'il fait figure de petit canard.
J'ai pensé que sa distribution peu glamour pouvait être une raison à avancer. Mais d'abord c'est un leurre. Car Roger Livesey est un putain de super bon comédien! Très très grande envergure! Il n'y aurait qu'à évoquer "Le colonel Blimp" que ce serait déjà suffisant.
Ici aussi, il fait preuve d'une simplicité qui me laisse sans voix. Ce type est un de mes acteurs britanniques préférés. Sa voix à nulle autre pareille est envoûtante. Quant à son port de tête, il impose un truc immense qui vous place l'acteur sur un piédestal : il a la classe! J'adore son jeu puissant, qu'il est difficile de caractériser, capable de la plus grande douceur, de beaucoup de délicatesse et d'y insérer un émoi amoureux qui monte lentement mais sûrement et peut finir par éclater dans la tempête d'une colère. Quel choix judicieux de la part de Powell! Roger Livesey endosse son rôle avec une justesse et une force telle que Wendy Hiller est balayée par cet ouragan écossais. Impossible d'y échapper!
Trombi:
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