vendredi 14 septembre 2018

Madame est servie - L'arrivée



1987

Titre original : Who's the boss - Pilot
Titre francophone : Madame est servie - L'arrivée

Réalisateur:
Comédiens : Judith Light - Tony Danza - Alyssa Milano - Katherine Helmond

Notice Imdb
Notice SC

Vu en dvd

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J’ai le souvenir d’une sitcom sympathique, forcément avec des personnages attachants et un ton volontiers moraliste, mais écrite avec une belle justesse parfois, au moins lors des premières saisons (les toutes dernières étaient vraiment laborieuses malheureusement). Impossible de mettre la main sur d’autres saisons qui je crains n’ont tout simplement pas été éditées en dvd, ce qui ne me laisse pas d’être surpris. Alors, comme j’aimais beaucoup cette série lorsque j’étais enfant ou pré-ado, je vais faire l’effort de la chroniquer épisode après épisode.

La revoyure de ce pilote ne permet pas tout à fait d’apprécier la justesse d’écriture de la série. Les épisodes suivants seront beaucoup plus chiadés, mieux structurés, équilibrés. Le pilote n’est pas totalement nul pour autant (il met en place les enjeux avec clarté), mais il manque de dynamisme et de propreté dans la mise en scène. Les enchaînements entre les différentes scènes paraissent un peu secs, sans grande subtilité dans les liaisons.

Surtout, les comédiens ne possèdent pas encore leurs personnages. On les sent empruntés par moments. La direction d’acteur n’est pas au point : ils grimacent trop, forcent le trait. Au final, la subtilité de certaines scènes ne sont pas encore au rendez-vous.

Judith Light apparaît un peu fade, quand Tony Danza en fait des tonnes. Alyssa Milano joue très mal (elle n‘a que 13 ou 14 ans à sa décharge). Danny Pintauro

joue aussi mal, mais ce sera constant pour lui qui ne fera pas vraiment carrière. Seule Katherine Helmond sait déjà prendre parti de ce fabuleux rôle de grand mère iconoclaste, sexy et rock’n roll.

Bref, on voit bien que les efforts majeurs sont dans la mise en évidence des éléments caractéristiques de l’éventuelle série (fonction même d’un pilote) qui pourraient donner peut-être de jolis fruits. Pour le moment le pilote n’a qu’un but : convaincre les décideurs de donner une chance à cette production. Le tout est par conséquent rudimentaire, mais se laisse regarder a posteriori avec curiosité.

C’est un épisode bien entendu marquant dans la mesure où il introduit les personnages et donne tout de même deux ou trois avant-goûts des thématiques abordées prochainement : les statuts sociaux chahutés par la modernité, la société américaine bousculée et la famille traditionnelle bouleversée. Avec cette histoire de femme grande patronne d’agence publicitaire qui embauche un homme à tout faire, les rôles sont inversés.

Il ne s’agit pas non plus de faire une représentation révolutionnaire : on est dans un schéma de sitcom très classique, dans sa forme comme dans le fond, avec systématiquement un problème plus ou moins moral qui touche un ou des membres de la famille. Il est résolu par les valeurs traditionnelles qui restent fondamentales : l’amour, la famille, l’honnêteté, la fidélité, la tolérance, etc. Et le tout est enrobé dans un humour de sitcom, toujours présent, percutant sans être trop incisif, jamais méchant.

Même s’il s’agit d’un pilote, où l’on doit donc brasser le plus large possible, on aborde ici l’ascension sociale d’Angela Bower (Judith Light)

 et les conséquences du flirt qu’elle entretient avec son supérieur hiérarchique. Elle y met fin pour ne pas suspecter une promotion canapé. Comme quoi, d’entrée, le problème de la femme au pouvoir est posé comme sujet à caution. Au moins la série affronte-t-elle ce cliché sans détour.

De son côté, que Tony Micelli (Tony Danza)

soit homme à tout faire chez une femme célibataire est de suite l’autre préoccupation centrale que la série met en avant. Pour Tony Micelli, le regard qu’il porte sur lui-même, mais plus encore par le regard que la société pose sur un homme subalterne, au service d’une femme, la série se penche de suite sur une certaine forme de malaise. Cela reviendra également à de nombreuses reprises dans la saison.

Nous voilà donc avec deux personnages qui ont des rôles à l’époque encore considérés comme a priori pour l’autre sexe. Au milieu d’eux, les deux enfants et la grand-mère viennent faire lien et vont permettre d’enrichir les trames essentielles, les enjeux et les relations entre les protagonistes principaux.

Pour conclure sur ce pilote, la série démarre doucement, prudemment, mais sûrement. Les meilleurs épisodes sont à venir, le temps que les acteurs comme les scénaristes soient sûrs de pouvoir donner libre court à leur créativité.

Trombi:
Dennis Holahan:
Rhoda Gemignani:

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