2017
Titre original : Call me by your name
Cinéaste: Luca Guadagnino
Comédiens : Armie Hammer - Timothée Chalamet - Michael Stuhlbarg
Notice SC
Notice Imdb
Vu en dvd
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Le film dure plus de deux heures. Et semble en durer le double lors de la première heure. Attention donc, gros danger de laisser tomber au bout d’une heure! Ce serait bien dommage parce que la dernière heure est très belle, forte en émotions. Aussi émouvante que la première est chiante.
La première partie montre deux hommes se découvrant, se reniflant, sans oser se dire et se révéler. Le savent-ils eux-mêmes? Ils sont comme nous dans une longues attente. On sait que cela va déboucher sur une relation concrète, eux ne le savent pas du tout. C’est un peu exaspérant, mais c’est un cheminement logique, très réaliste, respectant les degrés, les temps du réel, comme si la convention cinématographique n’avait pas son mot à dire.
Alors, nous, public, attendons que les atermoiements amoureux se dissipent et laissent place aux affaires sérieuses. Au bout d’une heure, cela se corse enfin avec, au delà du désir de l’autre, des sentiments, d’abord confus, puis de plus en plus nets et francs, jusqu’aux déchirements, les doutes, la séparation, l’amour costaud, celui dont l’addiction reste douloureusement souveraine. Le scénario est très délicat, tellement attentionné aux petits détails.
La caméra est à la fois proche et réussit à garder la distance nécessaire. C’est très juste. J’ai peut-être un peu plus de mal avec le jeu ampoulé et parfois trop grimacier du juvénile Timothée Chalamet,
mais finalement, cela colle parfaitement avec le personnage et la recherche qui s’opère chez lui à cet âge compliqué.
Armie Hammer
est très bon, tout en justesse, plus en adéquation avec l’expérience du personnage.
Michael Stuhlbarg
a un petit rôle, tout comme Amira Casar,
mais il a la chance d’avoir une scène capitale, fantastique qui marque le film d’une note encore plus émouvante. D’une redoutable intelligence, son discours qu’on aimerait naturel échappe encore de nos jours à de trop nombreux parents, malheureusement. C’est un plaidoyer pour la liberté d’être ce que l’on est, quelque soit son identité. Magnifique !
Si ce n’est sa première partie laborieuse, Call me by your name est une très belle étude de mœurs, touchante et fine.
Esther Garrel:
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