vendredi 29 août 2014

Sur écoute Saison 4



2006

Titre: Sur écoute
Title: The wire

Season 4
Saison 4
13 épisodes

Réalisateurs: Joe Chappelle - Christine Moore - Seith Mann - Jim McKay - David Platt - Daniel Attias - Anthony Hemingway - Agnieszka Holland - Alex Zakrzewski - Ernest R. Dickerson - Brad Anderson
Comédiens: Clarke Peters - Andre Royo - Robert Wisdom - Seth Gilliam - Michael K. Williams

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd

Saison 1

Saison 2
Saison 3
Saison 5




Au sortir de la saison 3, je me demandais sur quoi les auteurs allaient bien pouvoir causer. Hé bien, cette année, ils nous font retourner sur les bancs de l'école! Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le niveau a baissé à Baltimore!

Si l'on avait la secrète envie d'un poil de légèreté ou d'une petite respiration, d'un rai de lumière dans le portrait au vitriol de cette Amérique que la série nous a dépeint jusqu'à maintenant, il faudra faire une croix dessus cette fois-ci encore : la saison est tout aussi noire, peut-être même davantage que les trois premières. Et ce sont les gamins qui prennent cher cette fois. Dès le plus jeune âge, entre les couloirs du collège et les coins de rue, le combat semble perdu d'avance pour la plupart.

Et la série montre parfaitement la déliquescence du système scolaire acculé à de basses manœuvres statistiques pour mettre la poussière sous le tapis. Les profs blasés essaient de faire comprendre aux débutants l'inanité de toute tentative de rébellion face à cet abandon pédagogique. Il n'y a pas que la police qui ne vit plus que pour le chiffre.

Par son écriture toujours aussi fine, la série prend un grand soin à exposer son propos. Elle montre très bien comment l'enseignement et la sécurité sont en quelque sorte gangrenés par les contingences politiques, que ce soit en terme de compétences, de budgets, d'ambitions électorales ou de magouilles entre les différents échelons représentatifs de la société complexe de la ville. Je craignais de la redite, or, une nouvelle fois, les scénaristes parviennent à renouveler leur discours.

Épatants, ils le sont également dans leur liberté et leur capacité à prendre leur temps. Dans une série lambda, un problème comme Marlo Stanfield aurait été réglé en une saison. Ne serait-ce que la mise en retrait de McNulty, ou bien l'explication de l'absence de cadavres, ce genre de "problème" aurait été résolu en une demi-saison, voire moins. Ici, cela prend du temps, le temps du quotidien, celui de ces flics, de ces dealers, de ces profs et de ces politiciens pour vivre les événements, presque en temps réel si je puis dire. Pour le téléspectateur, ce parti pris qui respecte un rythme naturel, ultra-réaliste est un bonheur. C'est le signe d'une qualité, d'une prise de distance avec les formats traditionnels des séries d'antan, donc également d'une appropriation, d'une maîtrise totale du récit, comme du genre. Très compliqué à mettre en en place, car il faut absolument rendre tout cela à la fois crédible et surtout pas emmerdant. Et ils mettent dans le mille, encore une fois!

Bien entendu, le trait a beau être le plus délicat possible, notamment en ne dépeignant pas des personnages trop ceci ou pas assez cela, en nous préservant de la caricature, il n'en demeure pas moins vrai que ce spectacle est très noir. Après, peut-on dire que l'exagération romanesque de la trame nuit à la description ou à la réception du public? Y a-t-il une sorte d'outrance, d'abus dans le pathétique? Je ne crois pas. Je pense au contraire que ce que nous montre cette série est très proche de la réalité, même si elle condense évidemment sur 13 épisodes un certain nombre de trajectoires marquantes.

A ce propos, on est comme d'habitude subjugué par l'aptitude des scénaristes à jongler avec autant de personnages, tout en maintenant une cohérence éclatante de l'ensemble. Au risque de la redite par rapport aux critiques des saisons précédentes, je clame bien haut mon admiration pour ce travail d'écriture. Ça me sidère à chaque fois qu'ils arrivent à tisser ce réseau de personnages sans qu'il s'en dégage un quelconque sentiment de confusion ou d'excès.

Sur le plan de la distribution, les grandes nouveautés sont à chercher chez les petits jeunots. C'est plutôt bon, efficace. On n'est pas trop gêné par les petites maladresses de jeu des gamins. Mais évidemment, ce n'est pas aussi jouissif que le jeu des adultes. Sur les saisons précédentes, on est souvent impressionné par de nouveaux personnages grâce à la richesse des acteurs. Là, ce n'est pas trop le cas. Par contre, les anciens s'offrent quelques très beaux moments.

Michael K. Williams par exemple, voit son rôle d'Omar briller de mille feux. Omar est toujours et plus que jamais dans la place! Le King de Baltimore représente l'atout romanesque n°1, sorte d'Arsène Lupin, grande classe, intelligence au-dessus de tout le monde et au fond très bon gars.

Dans un autre registre, chez les flics, Clarke Peters (Lester) est un de mes chouchous, un Sherlock élégant et indécrottable flic moral.

Seth Gilliam dans le rôle de Carver fait prendre du galon, humainement parlant, à son personnage.

Je suis très heureux de retrouver Robert Wisdom en un Bunny Colvin qui s'essaie à la pédagogie musclée.

Comme à son habitude, Andre Royo incarne un excellent Bubbles, il a même quelques scènes difficiles et très bien exécutées sur la fin de saison.

Surprise du chef avec les dons comiques de Robert F. Chew (Proposition Joe)!

Et puis pour finir, je m'en voudrais d'oublier J.D. Williams dans le rôle de Bodie, dont la relation avec McNulty prend un tour étonnant et finalement fort utile. L'acteur est plutôt bon dans la représentation de la fidélité au clan Barksdale et donc à une certaine éthique en perdition.

Voilà les noms que j'ai retenu pour cette très belle saison, très riche. Elle promet une ultime saison succulente. J'ai hâte, même si je vais prendre un peu de temps pour bien la siroter.

Trombi:
Aidan Gillen:

Wendell Pierce:

Lance Reddick:

Sonja Sohn:

Jim True-Frost:

Domenick Lombardozzi:

Reg E. Cathey:

Jamie Hector:

Jermaine Crawford:

Maestro Harrell:

Julito McCullum:

Tristan Wilds:

Gbenga Akinnagbe:

Dominic West:

John Doman:

Frankie Faison:

Deirdre Lovejoy:

Chad L. Coleman:

Glynn Turman:

Felicia Pearson:

Delaney Williams:

Marlyne Barrett:

Isiah Whitlock Jr.:

Hassan Johnson:

Corey Parker Robinson:

Susan Duvall:

Richard Hidlebird:

Christopher Mann:

Megan Anderson:

Brandy Burre:

Sam Coppola:

Joilet Harris:

Anwan Glover:

Cleo Reginald Pizana:

Tyrell Baker:

Nathan Corbett:

Benjamin Busch:

Edward T. Norris:

Michael Salconi:

Tamieka Chavis:

Thuliso Dingwall:

Michael Willis:

Jay Landsman:

Brian Anthony Wilson:

Dravon James:

Rashad Orange:

Al Brown:

Frederick Strother:

Sandi McCree:

Jonnie Brown:

Eugene R. Little:

Alfonso Christian Lover:

Ramon Rodriguez:

Amy Ryan:

Melvin Williams:

Dan DeLuca:

Boris McGiver:

Gene Terinoni:

Stacie Davis:

Jeffrey Lorenzo:

Doug Roberts:

Gregory L. Williams:

Richard DeAngelis:

S. Robert Morgan:

Rick Otto:

Sheila Cutchlow:

Tyreeka FreamonKatherine Schmoke?

Taylor King:

Denise Hart:

Michael Kostroff:

Susan Rome:

Dion Graham:

Larry Andrews?

Cyrus Farmer:

Melanie Nicholls-King et :

Tray Chaney::

Eric G. Ryan et Antonio Cordova:

Callie Thorne:

Method Man:

Kelli R. Brown:

David E. Goodman?

Marvina Vinique:

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