1931
Titre original : City lights
Titre francophone : Les lumières de la ville
Cinéaste: Charles Chaplin
Comédiens: Charles Chaplin - Virginia Cherrill
Vu en dvd
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Séance ciné-club hebdomadaire à la maison pour le bambin. On commence piano avec “City lights”. Je ne l’avais pas revu depuis une éternité.
Je redécouvre un très joli film. Sa structure de film à sketchs, traditionnelle et cohérente malgré tout est évidente. Le fil conducteur de l’idylle de Charles Chaplin peine à en cacher la nature réelle.
Mais cela n’a strictement aucune importance car les sketchs sont plutôt bien foutus et ne font pas perdre au film ni son rythme, ni son équilibre général. C’est assez épatant de fluidité. Le rythme reste soutenu également par les univers que traverse le personnage principal, que ce soit celui de la fête ou celui de la boxe. Le monde qu’il partage avec la fleuriste aveugle apparaît comme un hâvre de paix, beaucoup plus serein et délicat, en dépit de la misère continue. L'alternance entre ces deux espace-temps donne au film une respiration finalement très naturelle qui rend la lecture facile.
Légère jusqu’au dénouement extrêmement percutant sur le plan émotionnel. Personnellement je n’échappe jamais à cette bouffée d’émotion quand le clochard tourne la tête et reconnaît sa fleuriste. Les yeux de Charles Chaplin sont paralysés et ses doigts se portent à la bouche, dans un geste d’enfant à la fois heureux et effrayé, honteux, soulagé aussi, en tout cas d’une pudeur intense. C’est joué à la perfection, une des plus grandes scènes de cinéma qu’il m’ait été donné de voir.
Ce qu’on retient aussi de ce film est la maîtrise des corps, la chorégraphie des mouvements, pas uniquement pendant ce mythique combat de boxe, mais également dans la marche du clochard, ivre ou sobre, dans la rue, dans les escaliers, ses gesticulations sur une statue ou ses acrobaties sur une piste de danse trop bien cirée. A la fin, quand il sort de prison, manifestement atteint par l’injustice dont il est victime et la perte de celle qu’il aime, au bord du précipice, du désespoir, sa démarche claudiquante traduit un mal-être évident. L’acteur, avec une savante capacité d’adaptation, parvient à vous bouleverser par ses attitudes, ses gestes aussi bien que le jeu et les expressions de son visage. Bluffant d’efficacité au delà du temps et des modes, c’est là qu’on mesure la magie du cinéma, magie primaire, directe et qui recèle une grande part d’éternité, cette aptitude transcendante à créer des émotions avec le mouvement, l’image, la théâtralité. Et quand les acteurs sont aussi talentueux, alors cela n’en est que plus criant de vérité. J’ai bien conscience d’enfoncer des portes ouvertes en écrivant que Charles Chaplin est un génie, mais il m’apparait encore plus improbable de ne pas le répéter après revu ce film en particulier.
Trombi:
Virginia Cherrill:
Harry Myers:
Al Ernest Garcia:
Hank Mann:
Henry Bergman:
Harry Ayers:
Florence Lee:
Eddie McAuliffe?
Albert Austin:
James Donnelly?
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