dimanche 1 mai 2016

Boutographies 2016



2016

Photographes: Eli Hoffman - Kamel Moussa - Stefanie Moshammer - Pietro Masturzo - Ina Schoenenburg
Lieu d'exposition : La Panacée

Chaque année, les rencontres photographiques de Montpellier (boutographies) sont l’occasion pour les incultes comme moi de se colleter à la photo, un art trop méconnu je le crains. Mais je peux me tromper, avec une vision sous le prisme étroit de ma propre absence de connaissances sur le sujet.
Cette année, ces boutographies sont accueillies par La Panacée, centre de culture contemporaine située en plein écusson montpelliérain. Je n’y avais jamais mis la rétine, honte sur moi et ma famille jusqu'à la 17ème génération ! Entrée libre, en ce dimanche de 1er mai; l’affluence va grossir durant l'après midi , mais quand nous arrivons la visite commence avec une latitude de mouvements Très agréable.

Je ne connais pas grand-chose à la photo. Pardon, je ne connais RIEN à la photo. Il y a sûrement des pans entiers de l’œuvre de ces artistes qui m’auront échappé, ne serait-ce que sur le plan technique tout simplement, mais encore plus certainement sur la façon dont ces artistes se positionnent dans l’histoire de leur art. M’enfin, comme pour tout art, on peut se contenter du ressenti qui prime. Et là, pas besoin de culture, on ouvre son œil, on écoute son émotion, on goûte sa pensée.

Or, je n’ai pas été à proprement parler époustouflé, sauf par deux ou trois photographes. Ce qui est déjà formidable à vivre ; je ne regrette pas ce déplacement ; j’en suis heureux même. Ici, je n'évoquerais pas ceux que je n’ai pas aimé ou qui m’ont laissé indifférent. Je vais me contenter de souligner mes coups de cœur.

Encore que je voudrais commencer par un artiste dont le travail ne m’a pas plu, mais m’a toutefois interpellé. Il s’agit du suédois Eli Hoffman. Son “Fading” est un ensemble de photos très sombres, étouffées, verdâtres ou brunes, essentiellement morbides. Je n’ai pas aimé ces photos, néanmoins j’ai bien conscience du travail que cela représente, de la réflexion qui préside à leur création. Je salue aussi la recherche, l’invention dont il fait preuve, même si le thème ne m’enchante guère.

Si je devais n'en retenir qu’un, le mettre sur un piédestal, Kamel Moussa serait celui-là. L’équilibre instable, titre que le photographe tunisien donne à son groupe d’images, est particulièrement parlant. Par sa simplicité, il arrive à insuffler quelque chose de très puissant. Certaines photos sont des coups de poing, très expressives. J’ai été cueilli, ému. Elles disent toutes le malaise, l’ennui, le désarroi, la peur, la lassitude, l’aspiration déçue de la jeunesse tunisienne.

J’ai bien aimé le travail d’Ina Schoenenburg. L’allemande traite de l’intime avec une apparente simplicité. C’est touchant, troublant. Et surtout plus complexe que ça en a l’air. J’ai peu de mots pour bien exprimer ce que je ressens sur certaines images. Je suis ému sans trop savoir par quoi. Sans doute parce que cela touche à l’intimité familiale, un truc compliqué pour moi. Certaines de ses photos sont étrangement plus académiques et trop construites pour me plaire.

Pour finir avec la sélection officielle, je retiens quelques photos de Stefanie Moshammer. Cette artiste autrichienne m’intrigue dans le sens où son “I can be her” me semble partir dans des sens très divers. On a des photos très re-travaillées. Celles qui me plaisent étudient l’espace, le cadre, les paysages, notamment américains. D’autres se veulent futées, mais me déplaisent parce que leurs effets me paraissent faciles, voire un peu grossiers, comme ce doigt dans l’orange, pas vraiment subtil.


Je terminerais sur le travail remarquable “Facts on the ground” de l’italien Pietro Masturzo qui ne fait pas partie de la sélection mais a reçu le prix Échange. Ses photos ont été prises dans les colonies israéliennes. Celles qui me touchent le plus sont celles qui montrent des paysages saisissants et d'une grande force évocatrice. Le travail sur la lumière est juste stupéfiant de beauté, de précision. Très cinématographique aussi : c’est certainement pour cette raison que j’ai accroché. Ce sont des photos qui doivent absolument êtres vues en exposition car je n’ai pas réussi à trouver sur le net de reproductions aussi nettes et précises.

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