Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
lundi 7 juin 2010
Tetro
2009
Cinéaste: Francis Ford Coppola
Comédiens: Vincent Gallo - Klaus Maria Brandauer - Carmen Maura - Alden Ehrenreich
Notice Imdb
Vu en dvd
Ce Tetro est un bel objet, indéniablement bien filmé -j'y reviens tout juste après mon bémol- mais dont l'histoire demeure par son style baroque trop éloigné de mes goûts.
Sur le plan formel, on aurait bien des difficultés à trouver matière à redire. Le travail photographique sur les lumières et les ombres donne au noir et blanc de forts contrastes, une finesse de trait qu'on voit de moins en moins. Cet admirable attachement à façonner ainsi une pièce de qualité très supérieure à la normale est en soi une préoccupation à applaudir. Je n'ai pas regardé à l'heure où je tape ces lignes la nature du matériel utilisé mais j'ai la forte conviction qu'il s'agit d'une caméra numérique. Pourtant le résultat laisse une impression de pellicule.
Quoiqu'il en soit, s'il s'agit bel et bien de photographie numérique, ce Tetro est l'une des plus belles réalisations que j'ai vues jusqu'à aujourd'hui sur un tel support. J'ai évoqué le noir et blanc mais les couleurs rendent un vif hommage au velouté chromatique des "Contes d'Hoffman" de Powell et Pressburger (au travail sur la photographie s'ajoutant ceux du décorateur comme du chorégraphe).
Et l'on comprend aisément alors la parti pris de filmer en noir et blanc l'action présente et de laisser ainsi les couleurs au passé : difficile d'imaginer un hommage en noir et blanc à la vision onirique et cinématographique des Archers.
L'histoire de non dits est si énorme en fin de compte que je la reçois placidement. On se doute qu'il y a beaucoup à cacher pour que Tetro soit à ce point violemment et constamment en train de rejeter son petit frère mais c'est tellement gros qu'on se refuse à en imaginer le détail. Pour moi c'est un peu trop gros, ça ne passe pas la porte, ça coince aux entournures. Jusqu'à la dernière partie en Patagonie, le film allait bon train, marqué par une certaine cohérence et un rythme serein, régulier. La noirceur des personnages et de la situation dans laquelle ils se retrouvent au festival apparaît un peu trop grossièrement. Là encore, les traits sont gras, soulignés, quand de l'italique aurait amplement suffi.
La résonance de l'histoire est amoindrie alors que les acteurs ont été tout le long du film à un niveau plutôt élevé. J'avais peur de Vincent Gallo.
Son goût immodéré pour la provocation, pour la charge, en dehors des plateaux -voyez cela comme un exemple flagrant d'un a priori à la con- me faisait craindre une sorte d'indiscipline dans le jeu. Or, il n'en est rien.
Physiquement, dans le regard, même dans le ton et le texte, il fait preuve d'une souplesse et d'une aisance qui m'ont très agréablement surpris. Son jeune frère, le "Di Caprio-like" Alden Ehrenreich impressionne également.
De même pour la jolie Maribel Verdú.
Ce trio gagnant assure au film une lecture agréable que la bande musicale, latina, argentina rend encore plus plaisante.
Ce bon film de Coppola aurait certainement gagné à un peu de retenue sur la fin. Dommage.
Trombi:
Klaus Maria Brandauer:
Carmen Maura:
Sofía Castiglione:
Rodrigo De la Serna:
Leticia Brédice:
Mike Amigorena:
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