dimanche 27 septembre 2009

Jusan-nin renzoku bokoma

 

1978
alias : Le démon de la violence
alias: Serial Rapist


Cinéaste : Kôji Wakamatsu
Comédiens : Mayuko Hino - Emi Yamashita - Tensan Umatsu - Kumiko Araki

De prime abord, je me suis inquiété de la relative médiocrité de compression et d'édition du dvd. Cela ressemble à une vhs. Et puis le souci constant de créer un bel objet chez Wakamatsu, sa recherche d'angles et d'une certaines picturalité console en partie le spectateur.

Néanmoins, il apparait clairement que le bon vieux scope noir & blanc fait tout de même défaut. Le passage au 4/3 n'est pas dû à un recadrage comme le prouvent plusieurs jolis plans exploitant le format. Je ne connais pas l'histoire de ce film mais je suppose que les temps sont durs pour Wakamatsu et qu'il s'agit avant tout d'une donnée budgétaire. Malgré un aspect un peu cheap, vidé, délavé, le cinéaste s'en sort parfois fort bien.


Sauf peut-être sur les scènes de nuit.

L'histoire est l'antienne wakamatsienne du jeune garçon mal dans sa peau qui, dans un environnement pollué et oppressant de HLM et de terrains vagues, promène son oisiveté et son malaise jusqu'à ce que des rencontres lui permettent de laisser exploser son amertume, son aigreur dans des bouffées de violence criminelle. A noter que tous ses crimes sont accompagnés dans leur paroxysme des sons et cris de la modernité (sirène de police, de bateaux, hurlements des moteurs à réaction des avions, circulation, etc.). Là dessus s'ajoute une inaptitude à affronter ses peurs sexuelles, à accepter la sexualité, les femmes, le passage à l'âge adulte, les engagements et ses propres pulsions morbides.





On suit donc pendant un peu plus d'une heure l'errance criminelle de ce personnage joué par un jeune acteur rondouillard,

au jeu plutôt correct mais pas extraordinaire. Femmes et couples sont violés, trucidés jusqu'au moment où il rencontre une jeune aveugle qu'il épargne enfin

et qu'il se fasse ensuite descendre à coups de mitraillette (rien que ça!) par on ne sait qui.
C'est le gros reproche que je ferais au film : une fin abrupte et insensée qui tombe comme un couperet injustifié. On a le sentiment que le scénario ne sait pas comment clore ce récit et a choisi cette fin prématurément, de manière un peu absurde, précipitée, dans une urgence non réfléchie et puis pour absolument livrer le serial killer à une fin aussi violente que son parcours. Sorte de morale à deux yens.


Au détour d'une scène on est juste cueilli par la poésie dans ce monde de brutes que Wakamatsu tient à insufler à son personnage monstrueux. Tout comme il semble ne pas concevoir un de ses films sans au moins une allusion politique à l'histoire de son pays.

Une rengaine wakamastienne qui ne m'étonne plus beaucoup.

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