dimanche 26 juillet 2009

Rendez-vous avec la mort




1988
Titre original : Appointment with death
alias : Rendez-vous avec la mort
1988

Cinéaste: Michael Winner
Comédiens: Peter Ustinov - Lauren Bacall - Carrie Fisher - John Gielgud




Cet "appointment" m'a désappointé. Rendez-vous raté. Oui, c'est facile, mais c'est vrai. La distribution avait pourtant de quoi faire saliver à première vue. Mais quand on gratte un peu la couenne, on se rend compte rapidement que l'os n'est pas loin, sec et sans moelle. Peter Ustinov, pour qui j'éprouve le plus profond respect, cabotine dans le vide. Tout maître de son personnage qu'il est, il n'en demeure pas moins tributaire d'un scénario et d'une mise en scène qui se révèlent ici presque indignes.
La réalisation de Michael Winner est une faillite complète. Sa mise en image est des plus fades. Combien de fois ai-je été consterné par le manque de finesse des échanges entre les personnages ou bien par la manière insipide de les filmer? Trop souvent, on a la détestable impression d'être en face d'un téléfilm ou une série télé très cheap, avec une frilosité de la caméra (tout juste Winner essaie-t-il quelques obliques et deux ou trois filtres). Ces impressions, tristes, mornes, sont appuyées par une photographie plus que médiocre, sans aucune espèce de début de personnalité, sans saveur, jamais et également par quelques comédiens auxquels ces mêmes reproches pourraient être faits mot pour mot. Je pense ici surtout à John Terlesky dont le jeu ferait peut-être mouche pour AB productions mais ici, face à Bacall, Carrie Fisher

ou Peter Ustinov fait une tâche indélébile.

Dans les adaptations d'Hercule Poirot, il y a cette série où Ustinov incarne le détective belge, avec un "Mort sur le Nil" plutôt agréable, assez bien balancé, un "Meurtre au soleil" encore regardable et une petite floppée de téléfilms. Je n'en ai vu qu'un, "Dead Man's Folly" ("Poirot joue le jeu") qui était plus moyen qu'autre chose. Je pensais que ce "Rendez-vous avec la mort" vaudrait mieux. Manquate! Outre l'inconsistance de la mise en scène de Winner, je crois que le bât blesse surtout au niveau du montage. Le manque de rythme m'a presque donné envie de pleurer. On peut sereinement conseiller de ne pas voir ce film. Peu de chance qu'on lui trouve quoique ce soit d'excitant.

Trombi:
Lauren Bacall:

Piper Laurie:

Jenny Seagrove n'est pas sans charme:


David Soul:

John Gielgud:
Hayley Mills:
Nicholas Guest:

 John Terlesky?
 
Valerie Richards?

1 commentaire:

  1. Réalisé pour la Cannon (les israéliens Menahem Golan/Yoram Globus), c'est la sixième et dernière incarnation d'Hercule Poirot par Peter Ustinov, qui semble fatigué à 66 ans après deux films au cinéma (le bien réputé "Mort sur le Nil", huis-clos sur un bateau -comme le premier tiers de ce film-ci- de John Guillermin en 1978 et le regardable "Meurtre au soleil"/"Evil Under the Sun" en 1982) et trois téléfilms aux budgets évidemment plus réduits (dont le meilleur serait en 1986 "Meurtre en trois actes" de Gary Nelson, réalisateur de "Le trou noir".)

    Pas grand chose à sauver dans ce pesant whodunnit exotique sans surprise, poussif et dépourvu de rythme. La réalisation est fade et insipide, quasiment digne d'un téléfilm. Les fouilles archéologiques sont, par exemple, mal mises en valeur. Peut-être que quand même Michael Winner apporte une touche à cet univers très codifié : un peu de légèreté, de fraîcheur, de nonchalance, de quasi-parodie ?

    La musique médiocre au synthétiseur est typique des années '80. Les images font carte postale (Londres, Florence, Jérusalem et Israël) sans saveur, avec abondance de figurants qui gesticulent artificiellement. On visite l'Esplanade des mosquées vide (on suppose que juifs ont interdit l'entrée des musulmans), on se moque plutôt gentiment de l'Islam (on entendra avec un certain respect deux appels à la prière), puis mur des lamentations (avec plein de fidèles) où l'on se moque plutôt gentiment des juifs orthodoxes, visite également l'extérieur de l'église du Saint-Sépulcre. Une petite justification sioniste, mine de rien. Également des musiciens arabes et une danseuse du ventre. Les beaufs sont servis. Le roman se déroulait à Petra, pas à Jerusalem.

    Concernant l'intrigue, elle est bien sûr inutilement compliquée (et énervante, comme souvent ces Hercule Poirot -J'avais détesté le pourtant très bien coté "Murder on the Orient Express" de Sidney Lumet 1974-). Prévisible, aux deux tiers, on peut facilement deviner le coupable, non grâce à un indice, mais à une très simple déduction de la logique scénaristique. Les personnages manquent d'épaisseur, il est difficile de les distinguer.

    Côté casting, on remarque Carrie Fisher (qui a déjà beaucoup vieilli... Ou alors elle n'est pas mise en valeur), David Soul (Hutch) et une Lauren Bacall de 63 ans (en paraissant plus) que le réalisateur laisse surjouer, comme il laisse Peter Ustinov cabotiner. Un certain John Terlesky a vraiment une tronche eighties tête à claque, une sorte de Tom Cruise avec plus de mâchoire et l'air benêt. À signaler la présence de Piper Laurie (qui en 1976 jouait le rôle de la mère de "Carrie") et de John Gielgud, un vieil habitué des seconds rôles anglais. En 1974, il jouait déjà dans "Murder on the Orient Express" de Sidney Lumet, comme Lauren Bacall. La boucle est bouclée.

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