lundi 8 août 2011

Le sixième sens




1986 

Titre original : Manhunter
Alias: Red Dragon: The Pursuit of Hannibal Lecter

Alias: Le sixième sens


Cinéaste:Michael Mann
Comédiens:
William L. Petersen -Brian Cox -Kim Greist -Dennis Farina


Notice Imdb
Vu en dvd 




Un bon petit film de Michael Mann, période I, avec les éléments caractéristiques du cinéaste sur le plan esthétique, ces cadrages fixes où les personnages occupent différents espaces donnant aux plans des allures parfois picturales très modernes, ces couleurs vives exagérément poussées, dans les bleus métalliques,

ces cieux rougeoyants, violacés,
entre chien et loup, ces effets miroirs dans des glaces mouillées,
ces personnages de dos discutant devant l'immensité d'un océan ou devant les ténèbres de la nuit.
Ajoutons à cela une musique électronique, synthétique ponctuée d'élans pop très datés années 80 et vous obtenez un objet au style de suite identifiable à son auteur.
Une sorte de sécheresse dans la conduite du récit avec de nombreuses séquences presque muettes m'a paru nourrir l'appréhension du spectateur vis à vis d'une histoire prompte à susciter un solide suspense.
Néanmoins, n'étant pas personnellement très friand de ces histoires de tueur en série,
je n'ai pas pris autant de plaisir qu'il se devait, je suppose. Je note que c'est souvent le cas avec les films de Michael Mann : je sirote l'invention et la finesse de la mise en image tout en demeurant à une certaine distance des personnages, peu réceptif aux enjeux. Bizarre.
Trombi: William Petersen:

Kim Greist:

Joan Allen:

Brian Cox:

Dennis Farina:

Tom Noonan:

Stephen Lang:

David Seaman:

Frankie Faison:

Norman Snow:

Paul Perri:

1 commentaire:

  1. Très vite, instantanément même (le dialogue sur plage en un champs/contrechamps ahurissament souligné par un scope de haute tenue), on sait que l’affaire sera plastiquement intense tout autant que laconique, atmosphérique plutôt que farouchement narrative (la structure dramatique originelle - pourtant solide -, est ici sacrifiée au profit d’une sensualité de tous les plans, au point d’en devenir parfois fumeuse, souvent arythmique).
    Car voilà, nous sommes en plein ces 80’s volontiers clippesques, abhorrées par certains, adorées par les ex-abonnés à Starfix: ces 80’s, pleines de tics et de poses, qui pourtant permirent même aux pires d’en tirer leur meilleur (Mulcahy et son Razorbak, Lynne et son Echelle de Jacob, Parker et son Angel Heart) et à l’heure desquelles le récit ne saurait prévaloir, le profit allant à l’emballage, fut-il typé, daté, signé.
    Loin de l’ultra-réalisme (un rien grand-guignol) du Silence des Agneaux, Manhunter joue, dans cet écrin fascinant/repoussant, de l’ambiguïté (pas autant qu’il pourrait mais tout de même), de l’empathie, du fétichisme (tantôt morbide, tantôt homo-érotisant), épuisant avec un poil d'arty- prétention les clichés les plus éculés, accrochant à cette occasion les wagons parfois aux culs des trains 70’s des grands manipulateurs graphiques justement (proposant une sorte d’Argento-MTV (la scène du « guet-apens au jogger »), de DePalma cold wave (l’interminable sortie/fuite de Graham de l’HP de Lektor)) au point d'offrir à l’œil une plongée vertigineuse dans la plus trouble des voluptés (criminelle (les ivresses du profiler impliqué) ou non (la scène du tigre, épatante (n’y a-t-il pas un truc du genre dans l’Entre Ses Mains d’Anne Fontaine ?))), soulignée par une BO immersive et toujours ad hoc (sauf peut-être le final gunfighteux sur fond d’Iron Butterfly ?), aurait-elle vieilli depuis (on notera que l’environnement du tueur Buffalo Bill dans le Demme de 91 est aussi fait de FM 80 (remember le Goodbye Horses de Q.Lazzarus !)), ainsi que le labyrinthe mentalo-pulsionnel le plus excitant qui soit.
    Un casting de goût, faussement cheap et atone (Petersen, sortant de Police Federale LA, en homme de la situation, Brian Cox livrant un intense et économe Hannibal, Tom Noonan abyssalement troublant en tueur sensible, et le toujours au poil (de bacchantes) Dennis Farina, buddy de tous les buddies) se porte au service de l’expérience, parvenant même à ne pas se perdre dans les méandres post-modernisantes du Mann Man et renforcer la fascination occasionnée lors de telle ou telle séquence (le retour flamboyant du reporter Lounds dans le parking du National Tattler m’a hanté 20 années durant).
    Manhunter ? Une baffe autant qu’une caresse dans le froc, une affaire datée autant qu’une persistante fantasmagorie sensuelle morbide... d’où l'hypnotique trouble, intact… méchamment bandant.

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