lundi 27 mai 2019

Roma



2018

Titre original : Roma

Cinéaste: Alfonso Cuarón

Comédiens: Yalitza Aparicio

Notice Sens Critique
Notice Imdb

Vu en streaming

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Roma n’est peut-être pas un film accessible à tous dans le sens où son action et volontairement lente. J’ai bien conscience que dans notre société hyperactive cette lenteur peut constituer un a priori négatif pour quelques-uns.

Mais d’une part, cette lenteur est toute relative car la conduite du récit, grâce à un scénario et une mise en scène très maîtrisés, développe un rythme plutôt ascendant. Ainsi, s’il est vrai que le film apparaît lent au début, au premier tiers, il n’en demeure pas moins vrai qu’il prend peu à peu une allure plus soutenue, notamment dans grâce à une tension croissante.

D’autre part, cette lenteur que je ne nie pas, l’ayant ressentie dès le départ et ayant craint pendant un petit moment qu’elle s’impose tout le long du film, cette lenteur donc est nécessaire. Elle assure même la vitalité de tout l’ensemble. Il s’agit à la fois d’une lenteur d’observation ou de contemplation qui est fortement empreinte de nostalgie, un temps d’hommage aux femmes, qui se manifeste avec un traitement réaliste, même naturaliste. Et de ce fait même, tout le film se pare de cette lenteur comme d’un accoutrement, une grande cape de majesté, protectrice, élégante et à la fin on est presque tenté d’y voir l’identité du film, ou pour être plus mesuré, une revendication.

Le film est une ode aux femmes de son enfance pour Cuaron. Souvenez-vous, lorsque vous étiez enfant, la vie n’était-elle pas plus lente? La vie ne vous paraît-elle pas avoir pris un rythme trépidant après vos 20 ans? Bien sûr que le film raconte ce souvenir, cette enfance protégée par cette nounou, cette grand-mère et cette mère, dans une lutte pour la vie a priori très banale mais jamais démentie, justement par sa quotidienneté autant que son abnégation. C’est tous les jours le même schéma, la même insouciance des marmots qui courent partout et la vie parallèle parfois extrêmement douloureuse de ces femmes.

Le train train quotidien pourrait laisser à penser que les liens n’existent qu’en apparence. La nounou (Yalitza Aparicio) n’a pas droit à sa place comme les autres sur le canapé pour regarder la télé en famille. Elle a droit à un petit coussin sur le sol. La nounou ne s’assoit pas sur le banc avec les enfants quand la famille mange une glace. Mais quand les emmerdes déboulent -et la pauvre est bien servie- on se serre véritablement les coudes. Elle a le soutien inconditionnelle des autres femmes.

Je ne sais s’il s’agit d’un souvenir édulcoré, magnifié, fantasmé par Alfonso Cuaron ou s’il s’agit d’un portrait de famille fidèle à la réalité. Peu importe. C’est au moins le regard d’un homme sur son passé, son enfance et des interactions clés entre les personnages qui ont le plus compté pour lui. Le père est à peine esquissé. Son absence est marquante. La nounou joue selon moi pendant longtemps le rôle le plus crucial.

Il y a évidemment un aspect négatif dominant qui émeut aujourd’hui. Outre une, voire deux très grandes scènes à haute intensité dramatiques, Roma offre donc plutôt un long poème où les émotions ne sont pas soulignées à gros traits mais par petites touches qui s’imposent peu à peu pour charmer les spectateurs qui auront su garder leur attention. On comprend qu’il ait marqué aussi positivement les critiques du monde entier. Hymne à l’amour, universel, simple et efficace.
Trombi:
Yalitza Aparicio:
Marina de Tavira: (droite, right)
Verónica García:
Nancy García García:
Jorge Antonio Guerrero:
José Manuel Guerrero Mendoza:

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