samedi 27 mai 2017

Style wars



1983

Titre original : Style wars

Réalisateur: Tony Silver

Notice SC
Notice Imdb

Vu sur le net

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Le mois prochain, cela fera donc un an que j’aurai découvert le monde artistique propre au streetart. Depuis, il a pris une part importante dans ma vie. Avec ma femme, nous avons trouvé là un prétexte à nous balader un peu partout dans la région pour écumer les spots de streetart (Montpellier, Nîmes, Sète, Grau du Roi, Sauve,  etc). Mon compte instagram à 99% consacré au streetart (sebray34) ne désemplit pas de nos découvertes et m’a permis de deviser avec certains artistes locaux, notamment Honck qui, devant mon inculture et mon intérêt pour le streetart m’a conseillé de voir ce documentaire, alors que nous parlions du wild style.

Très bon conseil. Certes, il est question d’esthétique, de parti pris et de l’histoire stylistique du graffiti et du tag, mais bien au delà de ça, le film de Tony Silver évoque le streetart dans sa globalité, comme un fait de société, une histoire de la pratique, de la philosophie des graffeurs new-yorkais de la fin des années 70 au début des années 80.

Il traite des regards divergents, passionnés ou rebutés à l’égard de cette expression, les clivages spatiaux, sociaux, culturels, politiques qui ressortent, les conflits d’intérêts, l’engouement, le rejet viscéral, les concurrences presque tribales, etc. C’est foutrement intéressant.

D’autant plus qu’en France aujourd’hui, on retrouve certaines de ces problématiques, le plus grand écart sera sans doute trouvé dans l’appartenance sociale au quartier, propre aux USA, mais pour le reste, l’acceptation de cette forme d’art de plus en plus développée n’est pas encore tout à fait aboutie. Nombreux sont ceux qui voient dans le graffiti ou le tag une dégradation de l’espace public urbain alors que les autres y voient de l’art, un embellissement évident. Cette fracture est palpable dans le quotidien de nombreux artistes, sur le plan judiciaire notamment.

L’aspect “vandal” est également toujours revendiqué par un grand nombre d’artistes qui y voient là une forme d’expression de leur liberté aussi. Bref, le documentaire a plus de 30 ans et il est encore d’actualité, tant le streetart est devenu un objet de fascination, entre exclusion et embourgeoisement.

Tony Silver interviewe des artistes plus ou moins jeunes, dont certains sont aujourd’hui l’incarnation de l’histoire de cet art (comme Seen par exemple) et ces entretiens dynamiques, simples, intimes et intelligents assurent à la lecture une belle lisibilité. C’est fluide, jamais ennuyeux, superbe, équilibré et structuré par un montage astucieux. J’ai adoré.

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