lundi 6 mars 2017

Victoria



2016

Cinéaste: Justine Triet
Comédiens: Virginie Efira - Vincent Lacoste

Notice SC
Notice Imdb

Vu en blu-ray

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Comédie romantique surprenante dans le sens où elle n'hésite pas à casser certaines règles communément établies pour le genre. Peut-être le fait-elle tellement brutalement que cela devient un poil trop criant ?

M'enfin, ce bémol est à considérer avec des pincettes, vu l'ensemble des bénéfices qu'on a par ailleurs à goûter ces originalités. D'abord, la comédie axe les enjeux à résoudre, à savoir une certaine immaturité, une inaptitude à s'impliquer réellement sur un personnage féminin, Victoria (Virginie Efira).
 Dans ce canevas traditionnel, on s'attend à ce que ce soit un mec qui soir en difficulté au moment de construire une histoire d'amour sérieuse, censée durer. La fameuse fuite du “commitment” anglo-saxon est plutôt “mâle” que féminine d'habitude. Premier coup de genou dans les roubignolles, donc.

De plus ici, elle est mère de famille. Boum, on renverse les rôles, mais on ne verse pas non plus dans l'excès inverse et la caricature. Deuxième attaque sur les sempiternels attributs masculins : il ne s'agit pas d'une célibataire endurcie, sans attache. Elle n'est pas non plus une femme dépendante d’un monde d’hommes. Enfin un film dont le renversement d’image ne s'entend pas comme une revendication féministe, ne cherche pas à se justifier : tout cela est acquis, va de soi pour les personnages! Pas non plus de regards masculins l'interrogeant sur cet état de fait, surtout pas de jugement : c’est ainsi, posé comme naturel, on n'a pas à en discuter, c’est un fait. Point. En cela, le film me parle immédiatement. Aussi bien dans le cadre professionnel qu'affectif, Victoria est libre, ou du moins exerce une grande part de liberté, celle accordée à tout être humain (sans que son genre vienne interférer), liberté qui n’est pas mise en danger par le monde extérieur, mais par la difficulté de Victoria à grandir, jusqu’à se faire souffrir au-delà de la raison avec une belle petite dépression. Tout le long du film, elle garde les rênes, même si elle en exerce l'usufruit avec l'immaturité que j'évoquais plus haut.

Les enjeux sont donc ailleurs. Et restent malgré tout liés à une certaine tradition du genre. Par définition, une comédie romantique parle d'amour, de deux êtres essayant de bâtir une relation, de cette soudaine obligation irrationnelle, ce besoin de l'autre qui échappe à toutes les autres logiques qui gouvernent nos vies. Sur ce schéma, le scénario élabore une histoire qui a d'évidence le souci de la vraisemblance. Entre Virginie Efira et Vincent Lacoste, on peut raisonnablement comprendre que se nouent des liens amoureux.

À ce titre, la performance de Vincent Lacoste
est étonnante. J'étais plutôt sceptique au préalable. Cet air ahuri, accentué par cette paire de lunettes, cet engagement soudain foutaient presque la trouille : le personnage reste longtemps limite, pas net. Mais au fur et à mesure, l'acteur parvient à lui donner beaucoup de naturel et cet attachement qu’il a pour cette femme à la dérive est tout à fait crédible.

Et l’on comprend très bien aussi qu’elle puisse trouver reposantes ces épaules finalement incroyables de stabilité. Qui l'eut cru, au départ ? D'improbable ce duo finit par aller de soi, par former une relation logique grâce à une bonne complicité entre les acteurs et la direction de jeu proposée par Justine Triet, ainsi que grâce à une écriture scénaristique intelligente et efficace.

Victoria est un film en fin de compte plein d'originalité, malgré le postulat habituel des comédies romantiques. Entre les scènes où Victoria souffre de sa dépression et celles où l'humour décalé, voire absurde prend le dessus, le film sert un cocktail détonnant. Le spectacle est agréable, surprenant et souvent touchant.

Trombi:
Melvil Poupaud:

Laurent Poitrenaux:

Laure Calamy:

Alice Daquet:

Julie Moulier:

Elsa Wolliaston:

Sophie Fillières:

Hector Obalk:

Pierre Maillet:

Aurélien Bellanger:

Claire Burger:

Arthur Harari:

Vincent Dietschy:

Anthony Paliotti:

Marc Ruchmann:

Philip Vormwald:

Etienne Beurier:

Antoine Bueno:

Georges Sauveur:

Vincent Sornaga:

Noémie Veissier:

Sabrina Seyvecou:

Thomas Lévy-Lasne?

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