mercredi 12 janvier 2011

Chronique(s) d'une mutation - Conversations sur le cinéma (2000-2010)


2010

Auteurs: Collectif
ISBN: 978-2-902516-18-6



Ripopée d'interventions bourrées de ces habituelles geignements auxquels se livrent des professionnels quand on les interroge sur le présent et de devenir de leur profession. Il n'empêche que c'est toujours aussi frappant de constater que des gens qu'on a en haute estime, pour qui même parfois on nourrit une grande admiration pour leur intelligence ou leur clairvoyance artistique soient aussi prompts à déblatérer une certain nombre de lieux communs et de conneries en tout genre. Entre les "ah c'était mieux avant" et les "mais où va-t-on?", le cinéma est quasiment voués aux gémonies. Rares sont ceux qui prennent un peu de recul et acceptent l'évolution du monde et donc du cinéma comme une donnée, ni bonne ni mauvaise, juste naturelle.

Il est vrai que les questions que posent les journalistes de L'Annuel du Cinéma" sont incroyablement peu intéressantes et invitent les interviewés à une cogitation de comptoir très orientée. Les étiquettes et le rangement en cinémathèque semblent motiver l'essentiel des interrogations qui chatouillent les réflexions : cinémas de genre, fiction/documentaire, films d'auteur/films populaires, nouvelles technologies et médias sont au centre des préoccupations.

Alors forcément quand les artistes pas trop nombrilistes parviennent à prendre de la distance avec ces questions superficielles, cela fait plaisir à lire.

Et ce qui m'a surpris c'est que ce genre de souffle bienfaisant vienne d'Arnaud Desplechin, de Virgine Despentes et de je ne sais plus qui... Sur la trentaine d'intervenants, les quatre ou cinq personnalités qui aèrent un peu le livre en parlant véritablement de cinéma et non de pognon ni de genres sont finalement denrée rare.

Alors on s'énerve, on vitupère. Et à bien y regarder, cela n'est pas plus mal : la connerie et l'étroitesse d'esprit activent les neurones et forgent une contre réflexion.

Je suis sans doute un peu trop vindicatif, la lecture est-elle trop chaude encore... car peut-être que le bât blesse dès le départ : vouloir construire avec si peu de recul une histoire de la décennie est en soi une entreprise vaine, d'une arrogance ridicule et finalement d'un intérêt plus que médiocre.

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