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vendredi 3 décembre 2010
Diary of beloved wife : naive
2007
Titre original: Dôshin
Réalisateur : Tadafumi Tomioka
Comédiens: Shôko Nakahara - Ayumu Saitô
Notice Imdb
Vu en dvd
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Je situe mal la naïveté du titre. Preuve s'il en est que cette série est très étonnamment plus profonde qu'elle en a l'air, en dépit de ses quelques scènes érotiques poussées. Derrière le vernis de sensualité "pinku-eiga" ou de porno-soft, typiquement japonais, dans la tradition du "roman-porno", se cachent des études de mœurs plus ou moins bien troussées.
Celle-ci est remarquablement composée par un scénario qui encore une fois prend son temps et scrute avec attention ses personnages, eux même finement pensés. L'histoire part d'un cas banal d'éjaculation précoce qui mine un couple. Et la caméra de se focaliser sur le parcours de l'épouse. Toute la cellule familiale est étudiée.
Perturbée par la découverte de la sexualité de leur fils, la mère cherche à comprendre le problème de son mari avec une attention amoureuse et sans jamais le juger. Elle fait preuve d'un joli pragmatisme et d'une ouverture d'esprit sidérante. Volontaire, elle suit son mari lors d'un week-end "retour aux sources" chez les parents de celui-ci. Elle y découvre les revues pornographiques qu'adolescent il compulsait d'une main et accepte enfin cette pratique, passage normal de l'adolescence où la libido, nouvelle et fascinante compagne, prend le dessus sur pas mal de choses afin de permettre l'acceptation de soi, de ce corps soudain si étranger, de ces changements physiques et psychiques si perturbants.
Elle comprend qu'il s'agit d'un pallier naturel dans l'évolution d'un homme. Cette découverte éveille en elle bien plus : elle lui permet de retrouver sa mémoire. Les souvenirs de sa propre lutte avec son corps si nouveau, si sensible, lorsqu'elle était adolescente, de la découverte de sa masturbation et de l'appétit de son propre corps sont abordés avec beaucoup de justesse.
Évidemment, légitimement les scènes érotiques nous montrent le bout de leur pellicule qu'après une bonne moitié du film. C'est pour cela que j'insistais sur le caractère particulier du scénario comme si l'érotisme était une séquelle de l'histoire principale, une conséquence naturelle. Cela fait plaisir ce type de téléfilm qui prend son thème au sérieux et le traite avec le plus de soin possible ancrant les personnages dans une réalité objective, à mille lieues de la production complaisante habituelle du genre érotique.
Ajoutez à cela des acteurs impressionnants, au jeu assuré, dense et multiface. Cela donne un petit téléfilm intimiste chouette à regarder où, tout de même, la scène dans l'école apparaît comme une intrusion un peu forcée, un peu curieuse dans le monde pornographique. Cette scène est très étrange, à l'image de cette série, entre intimités de l'âme et du corps, une série réellement déroutante.
Trombi;
Ayumu Saitô:
Shôko Nakahara:
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