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lundi 10 novembre 2014

Le bourreau

 

1963

Titre original: El verdugo
Titre français: Le bourreau

Cinéaste: Luis García Berlanga
Comédiens: Nino Manfredi - José Isbert

Notice SC
Notice Imdb

Vu en salle Cinémed 2014




Aïe ! Petit accident à l'opéra Berlioz du Corum (Montpellier). J'étais tout heureux de finir le festival Cinémed 2014 par la découverte d'un cinéaste. En effet, je connais mal le cinéma espagnol. La perspective de découvrir Luis García Berlanga dans un film co-signé du génial Rafael Azcona, avec la présence au casting de José Isbert
que j'ai beaucoup aimé dans "El cochecito" et avec l'étonnante participation de Nino Manfredi (pas si surprenante puisqu'il s'agit d'une co-production hispano-italienne), cette séance était une promesse d'acidité, de provocation, d'humour caustique. On eut droit à une copie restaurée non censurée, photographiée par Tonino Delli Colli... Hum, ça allait forcément me plaire. J'avançai les bras ouverts.

Or, je n'ai pas été conquis, du tout. Là où j'attendais du peps, du mordant, je n'ai vu qu'une gentille et très prudente effronterie. Elle consiste essentiellement à montrer un type devenu "bourreau officiel" malgré lui pour garder un appartement de fonction confortable, et qui fait tout son possible pour ne pas avoir à faire la sale besogne de tuer un criminel au nom de la Justice de son pays.
On assiste à une très longue présentation de cette situation absurde jusqu'au climax évident, mais drôle, qui nous montre un condamné aller dignement et calmement vers la mort alors que son bourreau est amené de force, tiré, poussé, retenu, qui crie, qui vomit, qui pleure.

Nino Manfredi est très bien. Étrangement lors de ce Cinémed 2014, j'ai vu trois films, deux italiens, un espagnol mais tous avec Manfredi. Hasard total qui me permet de parfaire ma piètre connaissance jusque là du comédien. Heureuse Providence ! J'aime de plus en plus la personnalité du bonhomme que j'ai cru percevoir dans les trois rôles. Ici, il est plus dans un comique d'urgence, effrayé par l'idée d'avoir à tuer un homme. C'est donc un jeu à la fois drôle et touchant.

La situation dans laquelle il est plongé est ubuesque. Je suppose que c'est là l'outrecuidance que le pouvoir franquiste n'a pas permis à Berlanga d'exposer, censuré. Aujourd'hui, cette démonstration de réticence paraît presque innocente. On mesure alors le gouffre qui nous sépare de l'époque franquiste, si besoin s'en faisait sentir.
Mini trombi:
Emma Penella:




José Luis López Vázquez et María Luisa Ponte:

 Guido Alberti: (droite, right)
Ángel Álvarez: (centre, center)

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