Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
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mercredi 20 mai 2009
Le gendarme de Saint Tropez
1964
Cinéaste : Jean Girault
Comédiens : Jean Lefebvre - Geneviève Grad - Michel Galabru - Louis De Funès - Daniel Cauchy - Maria Pacôme - Claude Piéplu - France Rumilly - Gabriele Tinti - Christian Marin - Jean Droze - Patrice Laffont - Guy Grosso - Michel Modo - Fernand Sardou - Henri Arius
Notice Imdb
Vu en dvd
alligatographe : Le gendarme se marie
alligatographe : Le gendarme à New-York
Pour quelqu'un comme moi, qui a grandi devant la télé, une série comme le gendarme participe à la construction d'une cinéphilie populaire avant d'être plus exigeante et complexifiée. Mais quoiqu'elle en soit mûrie, enrichie par des ambitions personnelles, ma cinéphilie n'a en aucune façon altéré mon goût pour un cinéma simple. C'est vraiment dommage que l'on en soit encore à faire un préambule de la sorte avant d'écrire quelque chose sur une comédie populaire. Je ne devrais pas avoir à me justifier. A la limite... non ce n'est pas une limite, on est en plein dedans, c'est un problème, une préoccupation personnelle et peut-être... j'ose espérer que je suis seul à encore subir cette sorte d'irrépressible besoin de me justifier, de ne pas assumer complètement la variété de ma cinéphilie, de l'élite à la basse-cour.
Sans doute, pour me trouver une quelconque excuse, je pourrais tout de même souligner que le plaisir que j'éprouve d'une part à revoir ce film, d'autre part à tapoter mon clavier à son propos, réside pour une très large part dans la régression nostalgique à laquelle il est une belle invitation. Et que commencer ma critique à contextualiser cette approche n'est pas sans légitimité. Mais je suis certain que le succès continu de ce film et de ses suites ne s'explique pas uniquement sur son appartenance à un temps, si loin qu'il en parait doux. Il y a sûrement autre chose, un langage particulier toujours compréhensible, plus ou moins universel et éternel.
Louis de Funès n'est pas encore Fufu. C'est ce film qui va le faire exploser. D'ailleurs, s'il est au centre du film, son jeu n'est pas encore pleinement exploité. Peut-être lui même est-il encore un peu sur la retenue. On le connaitra plus tard beaucoup plus sûr et exploitant à plein régime l'étendue de son talent comique. L'extrême rigueur de son jeu est déjà bien présente, indéniablement et sans doute n'a-t-il pas encore suffisamment confiance en lui pour pouvoir lâcher les chevaux? Quelques scènes ici ou là font entendre le jeu spécifique (dans le dit et dans le faire) de ce comédien génial. Retrouvons la définition littérale du terme "génie" pour évoquer cette essence, ce talent à nul autre pareil, que l'acteur révèle prudemment. De Funès est un inventeur qui va devenir -grâce au succès public car il était d'une nature inquiète sur ce point- beaucoup plus sûr de son savoir-faire.
La collaboration avec Jean Girault n'est au moment de ce film que balbutiante, deux ou trois gros films, mais suffisante pour que Girault ait d'ores et déjà acquis la conviction qu'il devait se mettre au service de cet artiste majuscule. Au moins ce réalisateur lambda a-t-il eu l'honnêteté et la clairvoyance de reconnaitre où se trouvait le talent.
Le film montre bien que Girault ne propose rien de très sophistiqué dans sa réalisation. On se contente du minimum syndical, un classicisme incolore, manouvrier et sans arête qui coince dans la gorge, afin de tirer parti de la furie comique du comédien principal. Ce qui ne sera pas forcément le cas chez Molinaro ou Oury par exemple, qui essaieront d'insuffler un discours cinématographique, plastique pour le premier, rythmique pour le second, en étayant les propositions physiques et scéniques de De Funès.
On doit saluer en Girault le mérite de ne pas avoir pété plus haut que son cul. Ses ambitions simples se marient très bien au scénario lui aussi très simple, tout au service également de l'acteur. En fait, on peut se demander si cette simplicité, d'aucuns diront simplisme, n'est pas l'une des circonstances qui expliquent la longévité de la série. Sur le canevas du père qui élève seul sa fille (quid de la mère? Elle n'est pas évoquée à ma souvenance), les scénaristes bâtiront plusieurs films s'axant sur une même litanie : le petit chef, méchant avec ses inférieurs, lèche-cul avec ses supérieurs, les rapports de force hiérarchiques faisant l'essentiel du comique supporté par la santé incroyable du comédien. A la fin de ce premier film, qui n'espérait pas le succès qu'il allait connaitre, le maréchal des logis chef Cruchot accède au rang suprême de général et défile sur le vieux port de Saint Tropez ; sa fille est devenue mère, brune et mariée. Il s'est casé, sa famille s'est assuré un avenir conjugal, convenable, bourgeois. L'ordre moral est sauf. L'extraordinaire succès populaire change la donne, fair voler en éclat tout ce petit schéma pépère.
Entre autres ingrédients qui firent le succès du film, outre De Funès, c'est sûrement la farandole de comédiens plus ou moins doués qui l'entoure. Il y en a quelques-uns qui valent certainement le détour. Le pauvre Galabru, oublié de la Comédie Française (l'institution théâtrale) continue de trainer sa carcasse bedonnante en même temps que sa croix d'éternel cancre pour remplir la marmite familiale. Il le fait lui aussi avec un talent certain, surtout une dose de discipline et de respect à l'égard de son métier qui en impose. Peut-être lui aussi ne tient-il pas encore totalement son personnage. Il ne fait que l'aborder.
J'aime particulièrement les deux ou trois apparitions déconnectées et superbes de Claude Piéplu en bobo d'avant-garde, snobinard flamboyant, à l'accent parisien sur-aigu. Voilà une interprétation qui ne cesse de me faire rire.
J'ai une affection pour le jeu ô combien atypique de Jean Droze. Son corps maigrichon le fait ressembler à un pantin désarticulé. Sa diction faubourg-parigote en rajoute au pittoresque très marqué du bonhomme.
En parlant de traits soulignés, le jeu des jeunes comédiens est d'une médiocrité sans bornes.
L'image que les auteurs se font de la jeunesse dorée des années soixante n'aide pas les comédiens. Les rôles sont artificiels, dénués complètement de crédibilité. Seuls trois d'entre eux ont survécu à cette expérience. Daniel Cauchy a une tête qu'on reconnait, plus encore une voix peut-être...
Il n'est pas sans talent d'ailleurs, projetant un certain naturel par moments. Patrice Laffont est un "fils de" qui a bien fait de se tourner vers l'animation télé. Mais dieu qu'il est jeune! Son manque d'assurance explique sans doute la médiocrité de son jeu dans ce film-là. J'ai envie de croire ce que je viens d'écrire.
Geneviève Grad est essentiellement connue pour son rôle de fille de gendarme et quelques-uns dans le cinéma bis italo-péplumique. Dotée d'une fort jolie plastique, elle ne manque pas de me laisser perplexe. D'une scène à l'autre, elle passe d'un jeu assuré et efficace à celui d'une casserole percée. C'est vraiment pas évident de la suivre. Là encore je dirais qu'elle n'est définitivement pas aidée par la caractérisation grotesque de son personnage.
Pour se faire une idée sur ce point, il n'y a qu'à savourer la discussion sur la plage entre elle et Laffont quand celui-ci à demi mots parvient à lui demander d'aller tirer un coup dans la garrigue. Seul réel moment où la sexualité entre en jeu de manière quasi frontale. Parce que le film est ainsi asexué et ne fait jamais un début de vague, il a pu dans la France pré-soixantehuitarde paraitre comme une bande dessinée innocente. Effectivement, le scénario est presque une sorte de scketchs, plus ou moins ordonnés, qui viennent se structurer à deux squelettes, deux trames, l'intégration de la jeune campagnarde dans la jet set locale ainsi que le vol d'un Rembrandt.
Il est étonnant de voir Jean Lefebvre être d'entrée de film le jouet des vexations de Fufu.
"Regardez-moi dans les yeux, là!". Les deux doigts célèbres sont là dès la première scène entre eux, à l'arrivée du bus sur le port. J'aime beaucoup ce comédien. Son regard de cocker triste est pour énormément dans l'affection que l'enfant que j'étais a dû mettre sur une trogne pareille. Je n'en dirais pas autant de Michel Modo
Guy Grosso
et Christian Marin (de loin le plus mauvais). Je le préfère sans problème dans Pouic Pouic. Sa grande taille, son oeil placide y font merveille. Les personnages un peu hautains lui conviennent bien mieux.
Pour finir, je crois, je suis même certain que l'aspect ensoleillé et carte postale a fini par emporter la décision sur le public. Le film encadre parfaitement ses personnages dans l'environnement provençal. Saint Tropez n'est pas encore ce village surpeuplé et clinquant. Il a encore une authenticité qui fleure bon les vacances et la dolce vita méridionale. Un "film vacances" à la française en somme, exploitant des ingrédients qui titillent le peuple délicieusement, de manière à peu près consciente. Plus tard, d'autres encore plus inspirés par la facilité et les gros sous potentiels suivront avec moins de chance le filon de ce film d'été. Le gendarme ouvre le bal de son propre succès mais également de tout un cinéma français grossièrement honorable.
Quoiqu'il en soit, qu'on le veuille ou non, ce petit film, aux ambitions mesurées (comme le raconte Galabru qui apprit son engagement en entendant les producteurs dire qu'il fallait trouver des ringards pour mettre en valeur De Funès) est une ébauche pas si mauvaise que ça, qui compte pour deux ou trois comédiens, deux ou trois scènes rigolotes et surtout pour l'immense De Funès.
Oh la tricheuh! Même pas foutu de faire tourner de vrais naturistes!
Trombinard:
Fernand Sardou, délicieux:
Gabriele Tinti, doublé, jeune, un peu transparent ici:
Première apparition de France Rumilly en nonne chauffarde, Soeur Clothilde, un gimmick très célèbre:
Henri Arius:
Claude Piéplu :
Maria Pacôme:
Jean-Pierre Bertrand:
Giuseppe Porelli:
Jacques Famery et Paul Bisciglia:
Nicole Vervil (à droite):
Jean Girault (merci Joss3178):
Jean Panisse:
Maurice Jacquin Jr (merci Joss3178):
Lucien Raimbourg?
Quelle âme charitable pourrait me donner l'identité de ce comédien qui me dit quelque chose mais j'entends pas bien
Raoul Saint-Yves (edit: merci Joss3178):
D'autres non identifés:
Louis Viret:?
Il me semble que l'acteur inconnu s'appelle Raoul Saint Yves et est un habitué des films de Lautner (les barbouzes, le pacha).
RépondreSupprimerHmmm, piste très intéressante. Quelque chose dans le regard effectivement... un peu défraichi...
RépondreSupprimerJe n'ai décidément pas le regard bienveillant dont vous savez remarquablement faire usage à l'égard de votre nostalgie "télévisuelle" de presque quadra (et je le déplore parfois).
RépondreSupprimerAinsi de ce Gendarme ai-je pu dire sur eightdayzaweek, alors au sommet de mon honnêteté:
"Comédie patrimoniale 60’s, donc grimaçante et transformiste, première d’une longue et superflue série tirant un poil sur le képi (Lamoureux et ses bidasses de la Septième auront eux le mérite d’avoir fait sinon mieux, plus court !), cette liminaire aventure du Maréchal des Logis Cruchot, tout en autoritarisme et/ou veulerie (le cocktail unique dont jouira Fufu tout au long de sa carrière) s’avale, malgré ses faiblesses et ses facilités, un peu paresseusement, comme pastis en terrasse, comme si les neurones (et les zygomatiques !) de chacun, production et public, marchaient au ralenti, écrasés sous le soleil nostalgique de Provence.
Les amorces de vague chronique sociale sont abandonnées à la première jupe Chanel qui passe, les morceaux de bravoure (les nudistes), abordés minimalement, presque comme du Dhéry (voire du Tati !), sont sans lendemain aucun, pas plus que les caricatures bruyantes (Piéplu-Pacôme, impec’ !) qui émaillent le déroulé des opérations.
La grosse intrigue-quiproquo du dernier tiers est en outre et enfin assez peu palpitante, au point de faire glisser rythme et ton vers des rivages plus théâtraux (et irritants), fort de «portes qui claquent et de « c’est pas moi c’est lui !».
On supporte pourtant le tout, donc, comme pour ne pas renier le gamin qu’on a été ou le rire de nos grands-parents, renversés dans leur fauteuil devant cette forme, gentiment réac’ et poujadiste, de la gaudriole à la françaïse. Oui môssieur.
Loin de moi, ceci étant dit, l’idée de condamner le registre et l’époque, mais toute proche en revanche est celle de préférer alors les œuvres d’un Robert Dhéry (La Belle Américaine, Le Petit Baigneur) plutôt que celle du larbin prolixe de Jean Girault."
Je réévaluerai prochainement, à l'aune de votre manière, les Fantomas, histoire d'attendrir ma viande.
Hunebelle me parait un peu mieux "faiseur" que Girault mais pas plus maître d'un univers digne de figurer au panthéon.
RépondreSupprimerMa bienveillance à l'égard de ces artisans vient du fait que j'évite tant que faire se peut de les comparer à des confrères autrement talentueux. Comparer Girault à Tati me parait cruel pour le premier comme pour le second. Ils ne boxent pas sur le même ring, c'est alors injuste non? Prenons Les Gendarmes pour ce qu'ils sont : de petites productions à destination des enfants essentiellement et pour chatouiller l'humeur estivale des spectateurs. C'est juste une gratouille amicale. Point d'autre ambition. Alors que chez Tati, le regard se porte vers de bien plus élevés sommets. Tati ne marche pas tout seul, les fantômes de la poésie l'accompagnent. Il a les muses à ses côtés. Autres ambitions, autres films. Mais les deux cinémas peuvent cohabiter sans peine. Personne n'en souffre ; à quoi bon?
J'entends bien, et je ne compare pas tant Girault à Tati (Dhéry est dans un champ plus proche mais me semble, toutes proportions gardées !, travailler mieux son matériau, asseoir davantage son "univers " (oh le gros mot !)) et même je ne compare pas vraiment (les noms évoqués ont davantage valeur "d'illustration").
RépondreSupprimerEn fait mon problème majeur est de ne pas toujours distinguer la frontière entre la comédie populaire et la comédie populiste.
Le problème de la plupart de ce genre de films, c'est qu'elle donne exactement ce qu'on attend d'elle et rien de plus, elle caresse dans le sens du poil, conforte dans les convictions, rassure à bon compte, sans jamais tenter vraiment d'élargir, de hisser, de questionner, de poétiser, de déranger, de surprendre...
Tous les films n'ont pas le même emploi, la même fonction, la même ambition, je ne le nie pas... mais quand la complaisance pointe le bout de son nez, ou que ce soit et quelle que soit l'intention première, c'est jamais bien réjouissant, si ?
Alors là c'est moi qui suis bien en peine de relever la complaisance dans une comédie. Je suis peut-être trop naïf ou bon public. C'est fort probable. Je n'y vois pas de mal.
RépondreSupprimerAlors que la complaisance dans l'érotisme ou la violence me saute franchement au visage, tétons ou incisives en avant.
Voilà, pour les comédies, je reste aveugle devant la complaisance. Si bien que je peux me triturer la tête à essayer de comprendre le pourquoi du comment sur telle scène ou tel gag.
Après quand on parle de complaisance, s'insinue un aspect moral que je ne maitrise pas trop. Je m'en rends compte surtout depuis que j'ai rencontré ma femme qui reste insensible à certains films et cinéastes parce qu'elle ne supporte pas la manière dont il décrive l'humanité (Blier ou Von Trier).
Au contraire, je peux apprécier des auteurs malgré leur vision totalement opposée à la mienne. On pourrait dire par exemple que Bertrand Blier se complait à décrire un monde misanthrope ou/et phallocrate. Pourtant, son cinéma me plait beaucoup. J'arrive à faire abstraction du fond ou de la forme parfois. Ce doit être le cas pour le poujadisme ou plus largement du populisme de certaines comédies franchouillardes. Je n'arrive pas à lui donner l'importance que vous sembler leur donner.
Peut-être parce qu'elles sont datées et ainsi marquées par leur époque, un peu comme des feuilles jaunies témoins du passé, dans une boite d'archives, quelque chose qui ne touche pas le présent de manière directe et brutale. Ce que je veux dire, c'est que je pense que je n'aurais pas autant apprécié la série des Gendarmes si je l'avais vue au cinéma à leur sortie. Là, effectivement l'aspect nostalgique et enfantin, madeleine, fait son boulot.
J'allais mettre "sale" avant le mot boulot, mais en fait, je ne vois pas ça comme une salissure. Je ne pense pas que l'on doive systématiquement accolé un regard politique ou moral à un film. C'est peine perdue. C'est se tromper de combat. C'est encore plus vrai quand il s'agit de "comédie" : vraiment je suis aveugle. Et borné en plus!
Par "borné" laissez-vous entendre ne pas vouloir poursuivre cette conversation ?
RépondreSupprimerUn dernier mot toutefois.
Je suis globalement d'accord avec vous (surtout en ce qui concerne le fait d'apprécier des oeuvres à la vision opposée à la sienne, même si je préfère que les choses soient claires, affichées, et non lâchement larvées) et théoriser à tous vents, surtout en manipulant la "morale" est toujours dangereux.
Cependant, évacuer la dimension politique (ou simplement sociétale) d'une comédie m'apparaît difficile, voire dangereux.
Si on peux voir The Party ou un film des ZAZ sans trop s'inquiéter du sous-texte, du contexte, qu'en est-il d'un Don Camillo, d'un Chatiliez ou du premier Gendarme ?
Le comique-troupier même n'est pas si débarrassé d'enjeux que ça (alors lorsqu'il s'agit de comédie de moeurs, d'us !), en ce qu'il symbolise, entre autres, une nostalgie de perdants-vainqueurs !
Et le cinéma n'en est plus au burlesque de foire sans conséquence, depuis longtemps !
L'Auberge Rouge, pas politique ?
Que Le Corniaud ne le soit que peu, ok, mais Rabbi Jacob ?
Les bons mots d'Audiard ne reflètent-ils pas ses idées (dites ! L'Incorrigible !!!), ou ceux d'Aurenche et Bost (pas politique La Traversée de Paris ?!), de Jeanson.
Il n'y a pas de combat dans lequel se fourvoyer: la comédie est politique, par essence même (de Molière à Groland en passant par Guignol et les grands patrons des comédies de Pierre Richard !).
Peut-être ne voyez-vous effectivement pas, puisqu'aveuglé par le Banania de l'enfance, mais vous avez là affaire à un autre borné...
Mais ne changez rien surtout (vous n'en aviez de toutes façons pas l'intention ?), votre fréquentation adoucit, malgré l'apparent débat, les contours de mon monde cinéphile.
Je vous fais mon ami, mon cher.
"Par "borné" laissez-vous entendre ne pas vouloir poursuivre cette conversation ?"
RépondreSupprimerNon pas! J'entends par là que je doutais d'être convaincu qu'il y ait réellement un discours politique plus ou moins insidieux dans la série des Gendarmes.
Quant à la relation charnue entre politique et comédie, vos exemples sont éloquents et pertinents. J'avoue que je me suis laissé aller à la généralité plus haut alors que je ne songeais finalement qu'à Girault, Lamoureux, Zidi, Molinaro et les autres besogneux de la comédie franco-française consensuelle, la comédie populaire qui n'a pas pour ambition de faire de vague sinon au box-office.
Bien entendu que le genre de la comédie peut être politique, intrinsèquement, fondamentalement. Moi qui sur-adore la comédie italienne de Monicelli, Risi, Scola et consorts, comment pourrais-jr mettre de côté l'aspect incisivo-gauchiste de ces comédies?
"La comédie est politique par essence même" dites vous. Je ne sais si c'est une vérité éclairante systématiquement. On peut toujours chercher des allusions dans la 7e cie ou chez les Sous-doués... mais cela relève plus de l'exercice intellectuel (pour rester poli) que comme un discours qui s'impose naturellement.
Disons que nous sommes d'accord et que ce ne sont que quelques degrés d'intensité qui nous séparent. La comédie est politique, souvent, et à des degrés moindres parfois.
Zidi ne l'est certes que (très) rarement (mais L'Aile ou la Cuisse, l'est. Bigrement)...
RépondreSupprimerEt Les Gendarmes le sont un brin par le choc des cultures et des moeurs qui leur sert de moteurs comiques parfois (fort bien détaillé, par le menu et par vous, lors du voyage à New York !).
Lamoureux l'est enfin dans son Impossible Pas Français, c'est à n'en pas douter.
La volonté n'est peut-être pas évidente, le résultat sans équivoque pourtant.
En espérant que nos quelques degré d'écart occasionnent d'autres passionnants échanges !
Il est possible que les non identifiés du début du film en noir et blanc soient des personnes du village. Il est a été de même lors du tournage de la série Belle et Sébastien par Cécile Aubry dans laquelle beaucoup de locaux se prêtent aux rôles de commerçants ou d'habitants. On peut noter que la série et le début des Gendarmes est tourné dans le même village : Belvédère dans las Alpes Maritimes.
RépondreSupprimerOui, possible. Pourtant le facteur me dit quelque chose.
RépondreSupprimeroups désolé... Maurice Jacquin (en fait Maurice Jacquin Jr.) joue le rôle du deuxième homme de main. Sur la photo, il est accoudé dans la voiture.
RépondreSupprimerAhhh effectivement, une autre photo depuis google me semble confirmer la nette ressemblance de cet homme avec Maurice Jacquin. C'est étonnant qu'il soit si difficile de retrouver les identités de tant de comédiens pour un classique de la comédie française!
RépondreSupprimerBonsoir, mais avant tout, un grand merci pour cette formidable chronique ! Je comprends tout à fait où vous voulez en venir : je suis moi même un très grand fan de cette saga, je dirai même un véritable amoureux ! Il n'y a qu'avec les films de Louis de Funès, et plus particulièrement ceux de la série tropézienne que j'arrive à trouver mes repères de cinéphile déambulant de rayons en rayons de dvds dans une grande surface. Cette semaine j'ai regardé deux fois de suite ce premier épisode, et une fois aujourd'hui ! Les Gendarmes de Saint-Tropez sont une véritable addiction chez moi... Il ne manque plus qu'un effigie et des offrandes dans un coin de ma chambre à l'image des gendarmes pour me calmer...!
RépondreSupprimerJe les aime tous ces épisodes, mais j'ai une grosse préférence pour ce premier. J'ai tendance à être plus optimiste que vous à propos des seconds rôles. Par exemple j'aime beaucoup Christian Marin : un grand benêt très amusant. Daniel Cauchy et Patrice Laffont renforcent l'ambiance des garçons des années 1960.
Franchement je suis totalement accroc, si vous en voulez une preuve allez sur mon blog de jacques-henry Jacquart : tout est décoré Gendarme.
Je passe lire vos autres billets et puis-je placer un lien de votre blog au mien ?
Bonne soirée,
Robin
Merci beaucoup, vous pouvez placer un lien, bien entendu.
RépondreSupprimerQuant à Christian Marin, je ne me rappelle plus de ce ressenti négatif. Quand je pense à Marin, je songe de suite à la mine flasque qu'il arbore dans Pouic Pouic et il me semble bien la tenir. Là, je ne sais pas pourquoi je le trouve mauvais, tant son rôle n'est pas très consistant. C'est un jugement un peu dur c'est vrai.
Peut-être mais chacun est libre de penser ce qu'il veut et d'exprimer ce qu'il souhaite écrire sur son blog. Personne ne détient la vérité universelle...
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerTout d'abord, je vous félicite pour votre blog. Il est excellent.
Une photo trouvé sur e-bay confirme qu'il s'agit bien de Maurice Jacquin Jr. sur la photo du deuxième complice.
Pour le facteur, s'agirait-t'il de Lucien Raimbourg?
Et pour la photo concernant Sacha Briquet, ne serait-ce pas plutôt le propre réalisateur Jean Girault, faisant des caméos dans ses films (comme par exemple dans 'Pouic-Pouic' où il fait un joueur chauve à la bourse au début du film, avec son scénariste Jacques Vilfrid)?
Merci beaucoup pour la confirmation sur Maurice Jacquin. Concernant Lucien Raimbourg, je l'ai mis avec un point d'interrogation, parce que je n'y crois pas trop... vu l'époque du film, Raimbourg aurait été plus vieux. Et puis je doute qu'il n'aurait pas été signalé dans la distribution. Par contre, c'est bien Jean Girault et non Sacha Briquet, c'est évident. Je ne sais même pas pourquoi je suis allé chercher Sacha Briquet pour ce personnage.?...??.
SupprimerPour Maurice Jacquin, vous avez mis un lien pour IMDb. Le problème, c'est que sur ce site. Il y a une erreur. Maurice Jacquin (père) qui est producteur, mort en 1974 (en non 1975), n'est pas acteur. C'est son fils Maurice Jacquin Jr. (sur IMDb) qui l'est.
SupprimerEt pour la dernière photo, il s'agit sûrement de Louis Viret (que l'on trouve en voisin dans 'faites sauter la banque! du même Jean Girault)
Merci, désolé pour le retard à l'allumage, j'avais oublié de remettre tout à plat, voilà qui est fait.
SupprimerLa photo sous la légende 'Quelle âme charitable pourrait me donner l'identité de ce comédien qui me dit quelque chose mais j'entends pas bien:' montre le comédien Raoul Saint-Yves qui était aussi chanteur. Il a eu des petits rôles dans 'Le monocle noir', 'Les barbouzes' par exemple
SupprimerC'est effectivement bien lui. Merci beaucoup.
SupprimerDésolé pour le retard dans la publication du commentaire et la correction, j'étais en vacance.