Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
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samedi 31 décembre 2016
Murena Tome 1 : La pourpre et l'or
1997
Murena Tome 1
Le pourpre et l'or
Auteur: Jean Dufaux
Dessinateur: Philippe Delaby
Editeur: Dargaud
ISBN: 2-87129-116-0
Notice SC
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**Ancienne critique :**
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Intéressant. Le style est un peu trop sec, mais le côté réaliste me plait beaucoup. A défaut d'être totalement historique (beaucoup d'éléments sont repris de l'histoire officielle et donc sénatoriale), l'histoire se lit avec précision et l'ouvrage permet de bien comprendre comment ont pu se dérouler les évènements. Les relations entre les personnages sont assez crédibles. Je serais curieux de lire la suite. Peut-être qu'un souffle particulier parviendra à s'en dégager peu à peu? Peut-être que certains personnages réussiront à devenir sympathiques et qu'on aura une certaine empathie avec leur sort?
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**Nouvelle critique :**
Le dessin est des plus classiques, bien exécuté, traditionnel. La mise en planche tout aussi classique offre un confort de lecture par son dynamisme. Elle permet de bien situer les événements, de rendre vivant et réaliste le cadre de cette histoire.
Ce qui me chagrine peut-être davantage, c’est le rythme et l'enchaînement sans assez de surprise des situations. L’Histoire avec un grand H est connue : ça n’aide pas, bien entendu. On suit les pas des historiens, ou du moins de ceux qui ont fait l’Histoire officielle, celle du Sénat, avec toutes les falsifications qui vont avec.
Le trait réaliste, école franco-belge oblige, marque une certaine rigidité sur certains personnages. Par conséquent, au bout de ma lecture, n’ayant que très peu été touché, je n’ai guère l'envie de poursuivre la série.oh, si j’ai l'occasion en médiathèque, pourquoi pas, mais acheter la suite me paraît hautement improbable.
Spirou et Fantasio : Il y a un sorcier à Champignac
1951
Dessinateur: André Franquin
Auteurs: André Franquin, Jean Darc
Editeur: Dupuis
ISBN 2-8001-0004-4
Notice SC
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Je ne suis pas sûr mais je crois que c'est le premier album de Franquin, en même temps que son premier Spirou et Fantasio bien entendu.
En tout cas, le trait habituel, érodé par l'expérience, que l’on connaît bien du dessinateur a déjà bien des caractéristiques ici, même si les traits de certains personnages ne sont pas encore ceux que l’on pourrait qualifier de “définitif”. Fantasio surtout paraît encore très ébouriffé par exemple.
Reste que les décors et surtout l’esprit font d'ores et déjà la marque Franquin. Cet univers plein d'imagination, rieur, très dynamique est là, bien présent et c'est un réel plaisir pour moi de venir y faire un tour après un long moment d'absence. La relecture de Spirou et Fantasio est un voyage qui s'avère très agréable, plein de nostalgie, certes, un retour en enfance jouissif en soi, mais ce premier épisode en lui même demeure une bonne invitation au baguenaudage bédéphile.
L'intrigue ne manque pas de mystère et de curiosité fascinants. Aujourd'hui, l'histoire peut paraître très naïve, voire puérile. En effet, dans un certain sens, cela est vrai par rapport à d’autres aventures futures. Mais cela n'est pas sans charme, d'autant plus, je me répète, que l'univers que Franquin met en place dès ce premier épisode est tellement puissant (plein de lectures variées) que ces balbutiements sont d’entrée de belles promesses pour les lectures à venir. Bonne mise en bouche !
mercredi 28 décembre 2016
Max et les ferrailleurs
1971
Cinéaste: Claude Sautet
Comédiens: Michel Piccoli - Romy Schneider
Notice SC
Notice Imdb
Vu en dvd
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Superbe film de Claude Sautet avec un personnage à la fois mystérieux, plein d'ambiguïtés et également douloureusement émouvant. Ce Max, interprété avec une justesse qui me laisse encore pantois d'admiration par Michel Piccoli, me fascine.
Ce n'est pas la première fois que je vois ce film et j'ai néanmoins la sensation de le redécouvrir. Je suis une nouvelle fois ébahi par la prestation de l'acteur et reste interdit par la trajectoire du personnage, la lente érosion de cette barrière affective qu’il a érigée, et le basculement final qui le laisse pantelant, comme un mort vivant, abasourdi par sa propre folie, par l'écroulement de l'univers. Il est magnifique dans sa défaite. Anti-héros à l’allure d’un ange. Je m’emballe sans doute avec cette image christique, mais la chute est si forte que j’ai vraiment envie de maintenir l’argument. Michel Piccoli est époustouflant !
Max et les ferrailleurs est une tragédie aussi poignante qu’un classique cornélien avec cette fin où le personnage finit par ployer sous le sort qui est le sien, où il doit accepter un destin contraire. Et il ne s’y résout pas, ce qui engendre ce craquement en faisant un choix irrémédiable qui le condamne, qui le détruit, par amour. Beau.
D’une beauté immense. Ce sont des choses qui arrivent avec les héros de Claude Sautet. La question du choix est récurrente chez ce cinéaste. Mais à chaque fois, je suis cueilli, surpris par la manière dont le film nous embarque et nous mène où il veut. Très bien écrit, le récit impose sa marche forcée avec beaucoup de fluidité, suffisamment pour qu’on ait énormément de plaisir.
Une sorte de suspense émotionnel est instauré très progressivement. Au fur et à mesure que se tisse cette drôle de relation entre Max et Lily (Romy Schneider),
la question de la sincérité de Max et de l'implication de Lily revient centrale et capte l'essentiel de notre attention. La complexité de ce rapport évidemment amoureux est traduite si subtilement par le scénario d’abord, ensuite par le jeu des deux comédiens qu’on peut très vite prendre son pied de spectateur.
Il faut insister sur la partition de Romy Schneider. Elle est bouleversante, d’une beauté naturelle renversante, malgré l'outrance du maquillage. J’ai été conquis par sa composition, la progression sentimentale qui l'habite, passablement confuse, complexe, difficile à appréhender pour elle.
Du reste, la personnalité de Max n’invite pas à être comprise de tous et c’est sans nul doute la principale force du film, cette fascinante énigme humaine. Pas besoin de la comprendre pour apprécier les émotions qu’elle suscite en tant que spectateur. J’y reviens évidemment : le comédien y est pour beaucoup dans cette empathie qui attrape le cœur par surprise.
Tout le cinéma de Claude Sautet est là qui vous enrobe une histoire et des personnages de toute sa délicatesse, sa tendresse, alors que le sujet ne semble pas s’y prêter, peut paraître sec, rude dans sa simplicité. Trompe-l'œil habituel avec ce grand cinéaste.
Trombi:
Georges Wilson:
Bernard Fresson:
François Périer:
Boby Lapointe:
Michel Creton:
Henri-Jacques Huet: (gauche left)
Jacques Canselier:
Maurice Auzel:
Alain Grellier:
Philippe Léotard (droite, right):
Robert Favart:
Dominique Zardi (gauche left):
Michel Duplaix:
Henri Coutet:
Bernard Musson (centre)
Léa Gray: (centre)
Betty Beckers:
Muriel Deloumaux?
samedi 24 décembre 2016
La vie de château
1966
Cinéaste: Jean-Paul Rappeneau
Comédiens: Catherine Deneuve - Philippe Noiret - Henri Garcin
Notice SC
Notice Imdb
Vu en dvd
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Ancienne critique:
Deneuve, admirable beauté faite femme, peut-elle être plus femme, plus belle, plus forte et plus vive que dans ce film où trois hommes sont amoureux d'elles et laissent leur passion déraisonner leurs actes?
Son mari d'abord joué par un Philippe Noiret tout en retenue, Henri Garcin qui joue les espions de la résistance avec la classe qu'on lui connait et l'officier allemand qui se contente de beaucoup vociférer (faut croire que beaucoup de français les voient encore comme cela en 1966, la guerre laisse des traces). Pierre Brasseur quant à lui est déjà un fin alcoolo mais qui peine à savoir son texte, des hésitations accrochent l'oreille, sinon son jeu est encore maîtrisé...
La photo noir&blanc n'est pas des meilleures, me semble-t-il. Une couleur ou une plus forte luminescence eurent été plus appropriées non? Mouais... Le son est parfait, la nuit les criquets chantent, le jour le farniente est soutenu par le chant des oiseaux de l'été. Madame la châtelaine s'ennuie, pas pour très longtemps, les américains débarquent... les anglais aussi mais cela ne nous regarde pas. Quelle classe cette critique! En tout cas, nous nous ennuyons pas : le rythme est élevé, bien cadré, le film s'en sort pas mal.
J'aime beaucoup Rappeneau. Celui-là, son deuxième film à la réalisation, ne me semble pas super abouti. Mais se laisse goûter avec une franche délectation. La photo me gêne tout de même, elle n'est pas en adéquation avec le thème, l'histoire, elle manque de vigueur, que c'est dommage!
Nouvelle critique:
La vie de château n’est pas le meilleur Rappeneau à mon goût, mais il a deux atouts qui rendent son visionnage nécessaire : Philippe Noiret et Catherine Deneuve. Tous deux encore jeunes : vivacité et fièvre qui se marient de façon parfaite au dynamisme propre à la mise en scène virevoltante de Rappeneau.
Philippe Noiret
est tout en stature au premier regard, mais son visage rond a encore gardé des expressions de l'enfance. C'est une tête de marmot sur un corps de colosse. Le personnage qu’il incarne vit encore un peu en retrait, près de sa mère. Il est si peu sûr de lui qu’il craint de ne pouvoir empêcher sa pétillante épouse (Catherine Deneuve) d’aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte.
Catherine Deneuve est tout aussi fraîche de jeunesse. Elle joue cette jeune femme qui rêve de Paris, de sortir, de voir le monde qui bouge, de vivre. Enfermée dans ce monde rural trop cloisonné de son enfance, elle étouffe. Les tourments des hommes (l’histoire se déroule pendant la deuxième guerre mondiale) la laissent presque indifférente.
Impatiente, elle se révolte et les beaux discours d’un jeune aventurier (Henri Garcin)
ont tôt fait de la détourner de ses premières amours.
“La vie de château” est une jolie parabole sur les premières années d'un couple quand commencent à se dessiner de plus en plus nettement les doutes, les carcans de la routine, alors que la complicité n'est pas encore bâtie sur l'expérience du couple, cet entre-deux de tous les dangers, où les angoisses des deux amoureux ne s'expriment pas facilement et mettent en péril l'union. Dans cette transition, la confiance n'est pas tout à fait établie, voire pas du tout. La passion initiale s'est quelque peu estompée.
Et Philippe Noiret de devoir se faire violence pour tenter de sauver son mariage. Le romantisme provient-il de l'apparition romanesque du personnage joué par Henri Garcin, héros de la résistance et volontiers beau parleur ou bien de la contre-attaque du trop placide époux ?
L’enfiévrée Catherine Deneuve papillonne entre ces deux hommes, à la recherche d’une bouffée d'oxygène. Elle saute, elle court, elle peste. Ses sentiments sont mal définis, troublés par cette sensation d'aliénation. Malgré ce malaise, sa révolte est enthousiasmante. Elle est belle et puissante dans sa frénésie, adorable dans sa fantaisie. Jean-Paul Rappeneau la filme avec amour.
Dans le scénario, quelques temps morts malheureux ponctuent et perturbent de fait la lecture. Les temps de respiration ne sont pas toujours bien amenés. Je ne sais si c’est dès le scénario ou dans la réalisation ou bien encore au niveau du montage, mais le film manque peut-être de liant parfois. En tout cas, j’ai le sentiment que ce n'est pas tout à fait abouti.
J’aime bien ce film, alors qu’il lui manque un peu de couenne.
Trombi:
Pierre Brasseur:
Mary Marquet:
Carlos Thompson:
Paul Le Person:
Marc Dudicourt:
Robert Moor:
Christian Barbier (right droite):
Valérie Camille et Jean-Pierre Moulin: