Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
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mardi 6 mai 2014
Happiness
1998
Cinéaste: Todd Solondz
Comédiens: Philip Seymour Hoffman - Lara Flynn Boyle - Jane Adams - Dylan Baker - Ben Gazzara
Notice Imdb
Notice SC
Vu en dvd
Portrait au vitriol de la société américaine. Toute la palette de la famille idéale se décompose sous nos yeux ébahis par la violence du processus. La plupart du temps, nos yeux sont choqués, d'autres fois ils deviennent moqueurs. L'humour y est ultra noir, très féroce, parfois un peu glauque. Certaines scènes sont si bien jouées et si douloureuses qu'elles en deviennent perturbantes.
Film coup de poing à bien des égards, qui vous malmène le plexus solaire à plusieurs reprises. Pour le périple vers l'immonde, la pathétique, pour certains personnages effrayants, pour certaines séquences presque insoutenables, pour la mise en scène au scalpel, très froide, sans mouvement de caméra notable, pour le jeu incroyable des acteurs.
Le scénario est également un petit bijou qui réussit à réunir une belle brochette de monstres, sans pour autant laisser l'impression de film à sketchs. Quand je parle de "monstres", c'est sciemment que je le fais, afin de relier le film à celui de Dino Risi. On est très proche de la comédie italienne, sauf qu'ici le portrait du puritanisme est bel et bien occupé à déboulonner la sacro-sainte structure de la famille WASP.
Pour ce faire, il fallait que Todd Solondz montre bien que toute la société américaine est structurée autour de la famille, de l'idéal qu'elle représente pour tous les individus avec les implications de souffrance due à l'exclusion de ce format obligatoire. Quand l'incommunicabilité, les troubles sexuels viennent contrecarrer ces schémas pré-établis, l'individu se trouve déchiré par toutes ces contradictions. La douleur qui en découle est parfois d'une violence inouïe.
Je ne me rends compte que j'en parle mal. Ce film est si bien troussé qu'il mérite une analyse plus fouillée et pertinente que celle-ci. Il y a des jours comme ça où on a le verbe rétif. Pour éviter de me noyer dans ce caca, je vais me pencher sur les comédiens avant de clore cette critique.
Je ne veux pas le faire sans par exemple dire combien Philip Seymour Hoffman est époustouflant. Pour ma part, c'est sur ce film que je l'ai découvert. Son jeu ultra fermé m'avait glacé de malaise plus que d'effroi, mais également m'avait laissé fasciné par je ne sais quoi. La simplicité, le côté direct et pur de son jeu peut-être?
Je me demande comment Dylan Baker
a pu jouer cette scène d'anthologie... Sans risquer le spoilage, je peux dire qu'il a une discussion avec son fils... d'un glauque qui vous cloue littéralement, à la toute fin du film. Poignant, dérangeant, l'horreur absolue! Et de m'interroger sur l'énorme travail sur soi que cela a dû nécessiter pour l'acteur. Parfois, ce métier d'acteur me laisse pantois, perplexe. Cette scène a dû exiger un investissement qui dépasse mon imagination. On pourrait également citer toute la distribution. Mais ces deux-là m'ont le plus impressionné... le mot est faible. "Estomaqué", oui, ce serait mieux, pour reprendre l'idée de coup de poing dans le gras du bide et vous asphyxie. Et cette revoyure le confirme.
Trombi:
Lara Flynn Boyle:
Louise Lasser:
Ben Gazzara:
Jane Adams:
Jared Harris:
Jon Lovitz:
Rufus Read:
Cynthia Stevenson:
Camryn Manheim:
Molly Shannon:
Dan Moran:
Evan Silverberg:
Marla Maples:
Elizabeth Ashley:
Marina Gayzidorskaya:
Joe Lisi:
José Rabelo:
Anne Bobby:
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