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mardi 28 février 2017

Un chariot dans l'ouest



1972

Titre original: Un chariot dans l'ouest
Autre titre: Les tuniques bleues, tome 1

Auteur: Raoul Cauvin
Dessinateur: Louis Salvérius
Editeur: Dupuis

Notice Bédéthèque
Notice SC
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La série des “Tuniques bleues” a été l’une des aventures bédéphiles les plus emballantes de ma jeunesse. En entamant cette relecture, je me suis remémoré le sel que ses auteurs avaient su apporter à leur œuvre.

En effet, elle est encore très drôle. L’humour y est taquin, peu corrosif, un brin méchant toutefois pour son personnage principal le sergent Chesterfield. Le jeu formidable que va livrer le sergent face à son caporal Blutch n’est pas encore au centre de l'intrigue. Les auteurs se cherchent.

Dans le dessin, je préfère la rondeur du trait de Willy Lambil, plus ample, plus épais que la finesse de celui de Louis Salvérius. Pour le moment, c’est donc ce dessin très précis, mais qui me semble plus fragile de Salvérius. Les différences entre les deux dessinateurs sont si importantes que passer d’une époque à l’autre crée un véritable hiatus visuel, compliqué. J’ai du mal. Entendons-nous bien : je viens là d’évoquer une préférence, non que le dessin de Salvérius est moche, mauvais, ni déplaisant. Au contraire, si la série avait perduré sous son crayon, je suppose qu’elle aurait eu autant de succès. Sans doute la question de l'habitude y est pour beaucoup dans ma préférence pour Lambil.

Ce premier épisode est très bien écrit, très équilibré, fondé sur l'imagerie traditionnelle du grand ouest : la cavalerie, le désert rocailleux, les indiens, les wagons. Le rythme est d’une maîtrise parfaite, alternant action, comique et temps de respiration de façon judicieuse. Vraiment bien écrit. Pas étonnant que cette série ait eu autant de succès : elle le doit en très grande partie pour l’imagination solide de Raoul Cauvin et son art du récit.

Même si c’est un bon épisode, il y aura plus tard des aventures encore meilleures, ajoutant de l'émotion, de la chair, un peu plus de maturité sans doute.

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