Vers 1637-1638
Titre francophone : Marine avec pêcheurs
Auteur: Salvator Rosa
Notice sur Salvator Rosa
Site de la Certosa e Museo nazionale di San Martino
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Avant d’aller à l’exposition “L'âge d’or de la peinture à Naples” au Musée Fabre de 2015, je n’avais jamais entendu parler de Salvator Rosa.
J’ai été étonnamment touché par cette “marine aux pêcheurs”, exécutée entre 1637 et 1638. De prime abord, il m’arrive d'être sensible au genre paysagiste, mais dans la multitude, je peux plus souvent passer à côté sans émoi. Or, devant cette toile a priori ordinaire, je fus arrêté par l'espèce de contraste entre l’espace pris par le paysage et celui pris par les figures de pêcheurs, mais également par la capacité, la touche du peintre à faire scintiller les personnages, par la minutie manifeste avec laquelle il a amoureusement traité ces figures. Elles sortent littéralement de la toile, comme en relief.
Autre curiosité qui m’attache à l’oeuvre au point d’en v’nir causer ici ma pov’ dame, c’est que l’ensemble “personnages-paysages” entre saillie et gigantisme forme malgré tout un amalgame d’une incroyable cohésion.
Après, il y a peut-être quelque chose d’autre qui est en jeu, difficile à cerner pour le profane que je suis. J’aime beaucoup cette toile, alors qu’a priori, elle pourrait être vue comme une œuvre banale, en tout cas pour un inculte comme mézigue. Or, le tableau ne me paraît pas du tout ordinaire. Je ne sais trop pourquoi. Je manque cruellement de culture picturale pour savoir.
Quoiqu'il en soit, il me touche, je l’aime beaucoup, j’aime comment les pêcheurs se fondent dans le paysage tout en étant bien distincts : pfff, difficile à expliquer. Pour le coup, c’est mon discours qui manque de cohérence ! Mes sentiments sont confus, mais bon, sans doute s’agit-il aussi de ce qu’on appelle habilement la magie? Vous savez ce petit truc commode qui permet d’expliquer l’inexplicable.
Depuis, j’ai un peu cherché à savoir qui était ce Salvator Rosa, bien entendu. Il apparaît que le bonhomme était un spécialiste des paysages de bords de mer napolitains, qu’il n’hésitait pas à parcourir en barque pour en croquer la nature et qu’il fignolait dans son atelier, y insérant des détails naturels ou des figures humaines. Un peu poète, tendance tiraillé par les tourments existentiels, il a pu verser parfois vers des visions fantastiques. Pour ce tableau, il reste sobre, mais peut-être cette “magie” que j’évoquais plus haut provient de cette propension du peintre à laisser une part de fantaisie dans ses toiles. La façon dont les pêcheurs sortent du tableau doit y être pour une bonne part. Malheureusement, la reproduction ne rend pas du tout compte du relief ni de l’éclat coloré de ces personnages. Il faut le voir physiquement pour s’en rendre compte. Le tableau se trouve à Naples (Chartreuse et Musée Nationale San Martino).
A noter également que le charme discret qu’exercent ces paysages m’a fait penser à celui qui émane de nombre d'œuvres de Claude Lorrain. Ce qui peut en partie expliquer le pouvoir d’attraction de cette toile.
Salvator Rosa a fait également beaucoup d’autoportraits. J’y ai été moins sensible.
J’ai appris aussi qu’il avait confectionné énormément de gravures qui eurent grand succès auprès des collectionneurs. Je les comprends sans peine. J’ai pu en admirer par ailleurs quelques unes sur le net. Faites-en autant, voilà un bon conseil. Elles m’ont incité à penser qu’il faudrait que je m'intéresse sérieusement à ce domaine. Là encore j’ai un retard culturel conséquent : à défricher et explorer au plus tôt ! Riches découvertes potentielles. J’en ai des choses à apprendre !
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