Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
Pages
▼
jeudi 3 mars 2016
La dolce vita
1960
Cinéaste: Federico Fellini
Comédiens: Marcello Mastroianni - Anita Ekberg - Anouk Aimée - Magali Noël
Notice SC
Notice Imdb
Vu en dvd
-----------------
Plus je regarde de films avec Marcello Mastroianni, plus je me mets à douter de mon hétérosexualité. Fut un temps où ce film laissait l'empreinte phosphorescente d'Anita Ekberg
sur ma rétine et palpitante dans mes corps caverneux. La blancheur de sa peau dessinait mieux que tout autre élément photographique la ligne sensuelle de sa poitrine sur la nuit romaine et les éclairs d'eau que la fontaine de Trevi formait subrepticement. La dolce vita était le film d'Anita Ekberg qui la mettait en valeur. Aujourd'hui, avec cette revoyure, c'est Marcello Mastroianni qui me paraît le personnage principal. Ce n'est même pas "me paraît". Certitude. Évidence.
Comment j'ai pu laisser ma libido m'esquinter la raison comme ça ? Au delà même de ce personnage en quête de lui même, Marcello est d'une redoutable jeunesse. Et il le sait, le salop! Il en joue, un doigt sur les lunettes noires, les cils de cerf papillonnent, la tête baissée, les yeux se lèvent, charmeurs, souriants ou inquiets.
L'acteur est un putain de géant ! Sa capacité à exprimer des sentiments contrastés et à en changer en une fraction de seconde avec sa bouille d'enfant, sa détresse d'homme, sa séduction joviale va au delà de l'espérance d'être impressionné pour moi. Je suis sur le cul : sa façon de jouer est d'une richesse, d'une assurance ! On retrouve cette force si rarement : chez Toshiro Mifune, chez Jean Gabin, j'ai vu ça récemment.
Ce qui impressionne aussi, c'est la manière dont le film, son histoire, sa progression s'articulent à merveille avec ce personnage et le jeu du comédien : comme si Fellini était Mastroianni (l'inverse est vrai). Alchimie, gémellité : le film est incroyable d'évidence, de fluidité naturelle.
Il nous raconte une histoire complexe et pourtant la démonstration est limpide. À peu de choses près, on est tout de même pas loin d'un film à sketchs. Certes, le personnage de Marcello en est l'élément clé, faisant le lien entre les situations et les autres personnages. La structure du scénario est étonnante de par sa complexité mais n'altère en rien le caractère fluide de notre lecture.
Le trajet de Marcello est une tranche de sa vie, mais se téléscope ou s'intègre aux tranches de vie des autres personnages. Avec plus ou moins de violence, avec des conséquences diverses, tantôt tragiques, tantôt heureuses, les divers portraits qui se dessinent sous nos yeux sont également des sortes d'épreuves pour Marcello, qui le marquent sans doute durablement. Elles l'interrogent sur sa vie qui semble ô combien compliquée à construire.
Entre le plaisir de vivre, cette soif d'insouciance après les années de guerre ; l'âge et le temps qui passent faisant leur œuvre ; les doutes, les incertitudes qui tenaillent le cœur ; ce père qui vieillit, qui rappelle au fils qu'il fut enfant, que son père est sur le déclin, avant-propos de sa propre déchéance ; cette femme qu'il désire, celle-ci qui l'aime trop jusqu'à l'étouffer, qui l'infantilise ; cet ami qui se suicide ; cette star qui est si belle et si irréelle, si malheureuse ; cette ville qui se donne, qui se construit, entre mille contrastes, de richesses, de lumières : avec tout cet enchevêtrement d'émotions, d'envies et de sentiments, avec cette confusion permanente, comment Marcello pourrait s'y retrouver ? La vita n'est pas si douce.
Les personnages sont tous mélancoliques, luttant pour l'oublier. C'est sûrement le sentiment le plus prégnant. Élan vital, bataille contre la mort, supercherie et vérité pour se cacher la finitude de l'existence se mêlent tour à tour dans une course folle à l'image de cette Rome éternelle, de cette population enfin libérée des jougs ordonnés du passé.
On comprend aisément ce que ce film a pu représenter de modernité à son époque, faisant aussi le lien avec les mouvements d'avant-garde, comme la Nouvelle Vague, la fougue s'exprime d'elle même, juvénile. Débarrassé de ses vieux oripeaux, le cinéma italien dans toute son énergique déploiement : Fellini impérial!
Trombi:
Anouk Aimée:
Magali Noël:
Alain Cuny:
Annibale Ninchi:
Lex Barker:
Nadia Gray:
Riccardo Garrone:
Yvonne Furneaux:
Walter Santesso:
Valeria Ciangottini:
Ida Galli (left gauche):
Audrey McDonald:
Polidor:
Cesarino Miceli Picardi et Maria Pia Serafini?
Daniela Calvino et Laura Betti:
? et Jacques Sernas:
?, ? et Count Ivenda Dobrzensky:
Francesco Luzi?:
Gino Marturano?
Anna Maria Salerno? Adriana Moneta:
Nico:
Desmond O'Grady?
Renée Longarini?
Franca Pasut:
Princess Doris Pignatelli?
Leonida Repaci ? et Giulio Girola:
Giulio Questi:
Iris Tree?
?:
?:
?:
?
Anita Ekberg ! Nadia Gray !
RépondreSupprimer"The gentle breeze from her bright face
moves with the sound of wise words
making a sweet harmony where it blows,
as if a gentle spirit from Paradise
seems always to comfort me, in that air,
so that my heart won't let me breathe elsewhere..."