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jeudi 24 décembre 2015

Spectre



2015

Cinéaste: Sam Mendes
Comédiens: Daniel Craig - Monica Bellucci - Christoph Waltz - Léa Seydoux

Notice Imdb
Notice SC

Vu en salle

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J'ai beau faire gaffe à ne pas trop me faire spoiler en évitant les critiques avant de voir un film, je n'ai pas pu échapper à une certaine presse, plutôt mauvaise à l'égard du film. Donc, je m'attendais plus ou moins à déchanter après le solide Skyfall.

Néanmoins, je veux souligner de suite que Spectre n'est pas non plus un mauvais James Bond. N'exagérons pas. Je suis certain qu'avec un peu de recul, en le replaçant dans son contexte, dans l'évolution de la franchise, on remarquera ses quelques bons points. Seulement voilà... aujourd'hui, on n'a pas cette distance et on se sent obligé de comparer avec le précédent film. Et là, c'est le drame, plutôt violent comme contraste.

Les différences sont si saillantes qu'on se prendrait à douter que c'est le même réalisateur aux manettes. Là où Skyfall maîtrisait avec une incroyable grâce les tempos, l'enchaînement des situations et les liens entre événements et personnages, Spectre donne le sentiment d'être lourd, mal fagoté, lent, presque ennuyeux et grossièrement construit. Comme si Sam Mendes s'était "oublié". Comme si on était revenu au style irréaliste du temps de Goldeneye où James Bond sautait à bord d'un avion en chute libre pour rétablir son vol. Ici il se paye un invraisemblable looping en hélico, il tabasse à tout va, traverse les murs et, magie, pas une égratignure ! Il dirige un avion sans aile également... L'hommage à Charlélie Couture n'a pas lieu d'être sur un James Bond, on est d'accord? Bref, on est revenu en pleine naouaquerie, la plus sauvage.

Personnellement peu enthousiasmé par les paupières lourdes de Léa Seydoux,
 je n'ai pas non plus trouvé dans la James Bond girl du moment matière à frétiller.
Monica Bellucci
n'est pas non plus mise en valeur. Son apparition, un peu trop évanescente, est malheureusement également trop courte. Le passage dans une Rome hivernale et nocturne me frustre un peu itou.
Voyez, je cherche une lueur, en vain.

Allons voir du côté du sacrément méchant : Blofeld lui même. Christoph Waltz
est un acteur que j'aime bien mais, je ne sais pas pourquoi, on s'ingénie à lui donner des rôles de méchant, car d'évidence il n'incarne pas une méchanceté de haut niveau. Ses scènes de torture ne sont pas effrayantes. Son personnage reste trop lisse, clinique. Sa folie est étouffée, sa froideur ne glace pas le sang. Elle apparaît au mieux "machinale", un peu vide de sens. Il est vrai que cette histoire de "fratrie" mal digérée, de passé lourd et tordu se révèle bien fade, pour ne pas dire "bête à pleurer". C'est donc ça, le Spectre?

Alors bien évidemment, on ne peut s'empêcher là aussi de faire le parallèle entre Skyfall et Spectre, entre la relation Bond/Silva et Bond/Blofeld. Et le contraste est cruel. Alors que l'histoire de Silva paraît sur le papier légèrement similaire à celle de Blofeld, on l'avale toute crue, on y croit, elle fait sens, elle amène du bon pathos, une douleur que Javier Bardem incarne avec passion. Cette réalité est dense, crédible. Ici l'histoire de Blofeld nous est racontée sans parvenir à imposer quoique ce soit au spectateur. Il n'y a ni surprise, ni choc émotionnel. Pas de sensations, pas de relief, pas de vigueur dans le récit pour faire vivre son "méchant". Son histoire reste désespérément plate, alors qu'elle aurait dû touché un tant soit peu James Bond. Or, il semble en avoir rien à foutre. Et nous ? Comment être remué si le héros s'en cogne ? Le James Bond de Daniel Craig paraît avoir revêtu son armure d'antan, froide, imperméable, appuyant de fait l'impression d'être revenu en arrière.

Il n'empêche que la clé de la déception reste ce scénario mal écrit où les trahisons comme les retournements de situation sont trop prévisibles. Le récit est si évident qu'on croirait le film écrit pour les petits enfants, comme dans un épisode de Scoobidoo avec ses surprises non surprenantes.

Cela fait maintenant quelques jours que je l'ai vu en salle et déjà j'ai le sentiment de vide, d'absence qui se développe à l'évocation du film. Bientôt j'aurai oublié l'essentiel. Que reste-t-il de nos amours ?

Mini trombi:
Daniel Craig:

Ralph Fiennes:

Ben Whishaw:

Jesper Christensen:

Dave Bautista:

Andrew Scott:

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