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jeudi 19 mars 2015
House of cards saison 3
2015
Saison 3
13 épisodes
House of cards
Réalisateurs: John David Coles - Tucker Gates - James Foley - John Dahl - Robin Wright - Agnieszka Holland -
Comédiens: Kevin Spacey - Robin Wright - Michael Kelly - Mahershala Ali
Notice Imdb
Notice SC
Vu en streaming
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Aïe, difficile de traiter de cette troisième saison sans spoiler. Parce que l'évolution des personnages principaux prend une tournure qui, à titre personnel, met en jeu mon intérêt pour la série. Cela suscite une inquiétude que je veux exprimer. Aussi cette bafouille sera essentiellement sous spoiler. Désolé pour ceux qui n'ont pas vu cette saison. J'essaierai en fin de sujet de résumer sans spoiler le sentiment général.
DEBUT SPOILER
J'ai bien conscience que l'idée de casser la dynamique du couple Underwood est en soi alléchante a priori pour les scénaristes parce qu'elle est imprévue, qu'elle crée un suspense immédiat, etc.
Mais justement, cette rupture est trop rapide d'abord et fait voler surtout en éclat toute la cohérence dans les deux premières saisons. La série toute entière était axée sur la formidable unité, froide et cynique du couple mais reposant sur un drôle d'amour, une association de serpents pas si froids. C'était cette alliance extraordinaire, cette complicité allant jusqu'au bout, aux meurtres qui n'excluait pas de réels sentiments amoureux. Une interdépendance produisait ce couple politiquement indestructible.
Or, cette troisième saison détruit ces certitudes. On avait déjà vu que les deux Underwood pouvaient avoir des moments de faiblesse où ils laissaient entrapercevoir leur part d'humanité, mais de là à tout faire exploser pour des raisons plutôt mal définies, c'est un peu trop fort de café. Que Claire Underwood se sente d'un coup isolée, humiliée ou attendrie par le suicide d'un type qu'elle ne connaît pas, que Franck Underwood fasse aussi peu cas de des collaborateurs, de sa femme en pleine campagne électorale, qu'il use d'une telle violence à leur égard, surtout vis à vis de sa femme, tout cela n'entre pas dans le fil de l'histoire qu'on nous a contée jusque-là. Il y a là un manque de cohérence par rapport aux saisons précédentes. Cela ne rentre pas dans le puzzle. On s'attendait plutôt à ce que Claire prenne la suite de son époux dans une course future à la Maison Blanche, pas qu'elle fasse une espèce de dépression ou du moins ce caca nerveux parce qu'elle a été virée de l'ONU et qu'un écrivain neurasthénique lui chatouille l'orgueil ou l'inconscient. Ça ne tient pas debout. Si cette évolution devait avoir lieu, il aurait fallu plus de temps, plus de maturation, que le couple ne soit plus à la Maison Blanche, soit en panne d'inspiration et d'ambition. Là, tout est allé beaucoup trop vite pour me faire avaler ces couleuvres.
Je suis donc curieux de voir la saison 4 pour apprendre comment ils vont retomber sur leurs pattes, si l'opposition entre Claire et Franck peut donner quelque chose d'original, si cette guerre des roses au sommet de l'état peut accoucher d'un enfant un tant soit peu viable.
Fin SPOILER
Lors des deux premières saisons, l'inhabituel était au rendez-vous. Avec cette saison 3, on est peut-être à un tournant, vers une série qui rentre dans le rang, plus ordinaire ? La saison suivante mettra ça au clair, mais j'avoue que je crains une continuité dans la déception.
Néanmoins, malgré cela, la saison 3 est encore dotée d'épisodes foutrement bien écrits. C'est donc plutôt sur la longueur de toute la saison, l'évolution générale que je trouve à redire.
Mais les épisodes considérés indépendamment les uns des autres sont maîtrisés dans l'écriture, parfois avec une grande finesse. La lecture de cette saison reste fort agréable. Les passes d'armes politiques sont toujours aussi savoureuses et la façon dont les scénaristes ont associé leurs trames à l'actualité politique réelle (Pussy Riot, Petrov/Poutine, conflit israélo palestinien, etc.) offre un surplus d'intérêt et de plaisir.
Les comédiens sont toujours très forts.
Kevin Spacey, en laissant se développer certaines failles chez son personnage, est encore plus génial. Son jeu frôle l'extraordinaire par moments.
J'ai été très surpris de découvrir dans les seconds rôles que Mahershala Ali (Remy Danton) était un comédien aussi sûr et riche. Il en avait jusque-là gardé sous la pédale. Sur cette saison, il fait étalage de son grand talent. Très très bon.
Par conséquent, cette saison 3 continue sur sa lancée à proposer des épisodes fignolés, plaisants à suivre, notamment grâce à une écriture aux petits oignons et quelques grands numéros d'acteurs mais l'évolution des personnages principaux marque un virage qui peut s'avérer décisif autant que décevant pour l'avenir et ne laisse pas de m'inquiéter car j'ai aimé l'essence de la série sur les deux saisons précédentes. Parfois, la révolution n'a pas que du bon. À suivre.
Trombi:
Robin Wright:
Michael Kelly:
Elizabeth Marvel:
Derek Cecil:
Jimmi Simpson:
Jayne Atkinson:
Kelly AuCoin:
Molly Parker:
Lars Mikkelsen:
Aleksandr Sokovikov:
Kate Lyn Sheil:
Kim Dickens:
Paul Sparks:
Christian Camargo:
Nathan Darrow:
Mozhan Marnò:
Benito Martinez:
Reed Birney:
Jonathan Hogan:
Christina Bennett Lind:
Olivia Luccardi:
Larry Pine:
Curtiss Cook:
Shawn Doyle:
Rachel Brosnahan:
Jenna Stern:
Jeremy Holm:
Nadezhda Tolokonnikova, Pyotr Verzilov et Mariya Alyokhina:
Alok Tewari:
Waleed Zuaiter:
John Doman:
Reg E. Cathey:
Eisa Davis (droite, right):
Mark Lotito:
Todd Alan Crain:
Kristof Konrad:
Marc Kudisch:
Frank Ridley:
Annie Parisse:
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