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lundi 30 mars 2015

La cage aux folles



1978

Cinéaste: Édouard Molinaro
Comédiens: Ugo Tognazzi - Michel Serrault - Michel Galabru

Notice SC
Notice Imdb

Vu en streaming

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La première fois que j'ai vu ce film, c'était en salle, mais c'était déjà une nouvelle diffusion au milieu des années 80, je ne sais pas à quelle occasion. Sans doute le succès lors de sa première sortie en 1978. Je devais avoir entre 11 et 13 ans et j'ai le souvenir d'avoir beaucoup ri. Je l'ai revu ensuite une ou deux fois depuis et c'était déjà moins drôle. Aujourd'hui je le trouve bien entendu encore moins drôle. Voilà un film qui vieillit mal.

Cependant, il n'est en aucun cas homophobe, ni moqueur. Bien au contraire, par moments il est touchant et je suis sûr qu'il aura beaucoup fait pour l'acceptation de l'homosexualité. Certes, la follitude de Michel Serrault, comme des autres d'ailleurs, est passé de mode. Le scénario de Francis VeberÉdouard MolinaroJean Poiret et Marcello Danon s'inscrit bien sur le canevas que Jean Poiret avait échafaudé pour la pièce de théâtre initiale. Et il repose donc également beaucoup sur l'ultra-féminisation des hommes qui ne fait plus rire de nos jours. C'est pour cette raison qu'on peut effectivement parler de "vieillissement" pour ce film.

Michel Serrault en fait beaucoup, mais à sa décharge, il tient bien son personnage. On sent qu'il a de l'affection pour lui, pour sa mauvaise foi comme pour sa générosité naturelle.

Ugo Tognazzi est un acteur doué, mais j'ai du mal à l'entendre causer avec la voix de Pierre Mondy. C'est l'un des défauts récurrents de ces co-productions franco-italiennes qu'on a connues fort nombreuses dans ces années-là. Quoiqu'il en soit, je ressens une petite gêne, comme s'il se freinait. Je ne le trouve pas aussi impliqué que Serrault. Je peux me tromper, c'est un sentiment mal défini se basant sur quoi au juste? Je n'en sais rien. Il est vrai que c'est un acteur qui, à partir d'un certain âge, a davantage joué ses rôles de façon plus sobre que dans sa jeunesse où il a maintes fois osé le grotesque. C'est peut-être ce qui m'interpelle, je le trouve pas toujours clair dans l'expression, presque grave sur ce film.

J'ai plaisir à revoir Michel Galabru, ici dans un personnage très sévère, ultra-conservateur, austère et qui, peu à peu, est harassé d'emmerdes. Moins grandiloquent qu'à l'accoutumée, il est toutefois plutôt juste, ce qui n'est pas une surprise.

Ce qui vieillit également le film, c'est sa photo baveuse d'Armando Nannuzzi. Là encore, ce parti pris esthétique était très à la mode à l'époque. Trop. Je déteste cette photo à la David Hamilton totalement irréaliste. À se demander ce qui a pu plaire dans ce faux impressionnisme. Et plus le temps passe, plus ce type de filtre photographique semble enterrer les films de cette période lointaine marquée par une certaine artificialité injustifiée tant du point de vue esthétique que narratif.

Au delà de ces conjectures sur la forme,  "La cage aux folles" mérite sans doute un hommage pour son rôle à la fois comique et sociétal dans la France de 1978, qui avait certainement besoin de se familiariser avec ces personnages, certes exubérants et donc un poil excessifs, mais profondément humains, aspirant à la normalité, au bonheur d'aimer, à la quiétude bourgeoise, au droit de rire et de pleurer comme tout le monde. D'une façon un peu explosive ou ultra-expressive, le film participe de ce mouvement vers plus de tolérance et a nettement imprimé sa marque par la caricature dans la société française. Indéniable. Peut-être que le grand succès de la pièce de théâtre originelle avait déjà impulsé cet élan généreux, mais le film touchant plus de public et ayant eu lui aussi un grand succès populaire a effectivement enfoncé le clou. Même si la caricature, les clichés peuvent paraître grossiers, il n'empêche qu'ils ont permis de poser un regard non plus méchant et violent mais adouci, clairement apaisé. Je comprends mal qu'on puisse se sentir agressé par ces personnages. Au contraire, beaucoup de tendresse s'exprime. Après, le ton et la manière sont peut-être un peu maladroits, mais le contexte, l'époque l'expliquent largement.

Trombi:
Claire Maurier:

Rémi Laurent:

Carmen Scarpitta:

Benny Luke:

Luisa Maneri:

Venantino Venantini:

Guido Cerniglia:

Carlo Reali:

Angelo Pellegrino:

dimanche 29 mars 2015

Ariane abandonnée


1796

Ariane abandonnée

Sculpteur: Jacques-Augustin Pajou

Notice Louvre
Notice Augustin Pajou



J'ai dit combien j'aimais Houdon. Chez les sculpteurs français du XVIIIe siècle je suis moins impressionné par Augustin Pajou, même si de nombreuses de ses pièces me plaisent assez. Notamment sa "Psyché abandonnée" qu'on peut voir également au Louvre, très bien exécutée, mais qui ne me bouleverse pas outre mesure.

Au contraire, j'ai beaucoup aimé sa petite "Ariane abandonnée" qui reprend la pose de sa Psyché. Je ne sais pas si c'est la taille qui compte ici ou bien si c'est la matière, mais cette petite terre cuite offre bien plus d'aspérités, d'émotions. J'aime particulièrement la texture de la matière. Elle me rappelle l'attirance que j'ai pour le grain de certaines photographies de cinéma. Il y a là quelque chose de fascinant, qui n'a peu à voir avec la sensualité du marbre, l'envie de caresser, non, c'est plutôt de l'ordre de la curiosité que suscite ces petits points, ce relief qui paraît pigmenter la surface.

Mais ce qui me plait certainement le plus reste cette chevelure bouclée. Ariane "καλλιπλόκαμος", "aux belles boucles". Cette coiffure me ravit. L'objet est petit : on imagine le soin tendre qu'il a fallu, la maîtrise qu'il a exigée. Admirable travail qui met en valeur l'expression du grand désarroi qui envahit tout le visage d'Ariane.

On peut alors tout imaginer : le départ de Thésée, le sentiment de trahison, l'incompréhension ou bien la nouvelle qu'elle est promise à Dionysos? Abandonnée de Thésée, Ariane est l'incarnation du chagrin d'amour le plus cruel, le plus douloureux.

Et sa représentation ici, assise, prête de chanceler sur le coup de l'émotion. J'ai mal pour elle. Elle est plus que touchante, elle est si bien sculptée qu'elle me bouleverse littéralement. J'aime jusqu'à la flexion que fait son poignet droit, un peu bizarre. Que fait cette main? Retient-elle le pagne qui risque de tomber ? Le coup de massue qu'elle vient de recevoir en découvrant les voiles du bateau de Thésée s'éloignant à l'horizon la met à nue. Son pagne comme le monde entier s'écroulent. Elle retient son étoffe machinalement, réflexe de survie.

Ce qui me frappe enfin, c'est sa nudité plus attendrissante que sensuelle. Il s'agit d'une nudité qui n'a pas grand chose d'érotique. D'abord son corps est trop juvénile pour cela. Ses hanches ne sont pas très amples ni féminines (à l'inverse de la Psyché évidemment plus érotique du coup) ; sa poitrine est menue ; son visage est encore un peu enfantin. Sa douloureuse surprise est celle d'une gamine qui découvre les affres de l'amour contrarié. Son corps, comme son regard expriment le désarroi de l'inexpérience et c'est ce qui la rend très émouvante.

La question que je me pose parce que je connais mal la légende : a-t-elle réussi à oublier Thésée dans les bras de Dionysos?

mardi 24 mars 2015

Plaquettes décoratives Egypte Louvre



900 - 1100

Plaquettes décoratives (Egypte)

Artiste inconnu

Notice plaquettes décoratives Louvre
Collection Arts islamiques du musée du Louvre

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Le Louvre fait depuis quelques temps grande place aux arts islamiques. Je ne saurais trop vous conseiller d'y courir au plus tôt.

Parmi tant de trésors, j'ai particulièrement été séduit par le travail soigneux effectué sur l'ivoire. Voilà une matière qui me fascine par son éclat laiteux. Que ce soit au musée du quai Branly ou au musée Cluny, l'ivoire y fait souvent bonne figure. A maintes reprises, j'y ai été captivé par la minutie que cette matière exige de l'artiste, et ce, depuis la nuit des temps, j'y reviendrai volontiers plus tard pour louer la beauté d'autres œuvres, mais c'est donc avec ces deux plaques décoratives que je commence.

Exécutées sans doute entre 900 et 1100 au Caire en Égypte, elles illustrent les plaisirs du prince : la boisson, la danse, la musique et bien sûr la chasse. Elles étaient probablement destinées à la décoration d'un trône. La thématique n'est pas spécialement originale : on la retrouve sur de nombreux objets décoratifs sous les Fatimides.



Mais ce qui peut me saisir d'émerveillement, c'est ce travail tellement périlleux. Ajourer l'ivoire au risque de ruiner une pièce rare pour créer une œuvre d'art aussi belle est en soi un exploit qui m'émeut. De savoir que cette merveille a survécu à tant de siècles pour restituer, malgré tout, la majesté du geste qu'on devine, et surtout la caresse d'une blancheur encore éclatante peut me laisser ravi, songeur, ébloui par ce que l'humain peut produire de si beau, de plus grand que lui. Les arts islamiques sont bien souvent capables de vous surprendre ainsi et de vous coller de grandes taloches à vous laisser pantois, des étoiles plein les yeux.

Ces plaquettes sont sublimes. Les détails excitent l'œil. Notez le travail sur les oiseaux, leur plumage, ou bien les stries sur les feuilles et les pétales des fleurs. Admirez les motifs des tissus, la crinière du lion. Appréciez le mouvement, comme une bande dessinée, qui jaillit de l'ensemble. Vous sentez la vie qui palpite ?

Admirable ouvrage! L'art médiéval ne cesse de m'impressionner, qu'il soit occidental ou islamique, il regorge de ce genre de trésors. De ces deux plaquettes, je ne saurais dire laquelle m'enchante le plus. Mon cœur balance.

vendredi 20 mars 2015

Yves Saint Laurent



2014

Cinéaste: Jalil Lespert
Comédiens: Pierre Niney - Guillaume Gallienne

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd

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Je suis très surpris. Je ne comprends pas. Je m'explique.

J'ai vu d'abord le Bonnello que j'ai beaucoup aimé. Puis, j'ai lu que Pierre Bergé le vouait aux gémonies, le considérant comme homophobe, moralement douteux, etc. J'ai vu qu'aux Césars, le film n'a pas été récompensé comme il se doit, notamment la prestation de Gaspard Ulliel (meilleur acteur à Pierre Niney). Et bien entendu, j'ai vu que le film de Jalil Lespert a cartonné au box-office, alors que le Bonnello n'a que survécu honorablement. Autant dire que je m'attendais à ce que le film de Lespert soit au moins aussi bon si ce n'est supérieur.

Or, je découvre un film très moyen, très plat, mal filmé, pas très bien écrit, très mal mis en scène, ennuyeux, ordinaire en somme et parfois même se livrant à de basses facilités qui irritent vite (pathos, musique lénifiante et envahissante, voix-off).

Seul Pierre Niney trouve grâce à mes yeux sur une grande partie du film. Je n'aime pas non plus sa prestation sur la dernière partie où là encore la mise en scène lui en fait faire des caisses.

Bref, je n'ai pas aimé. Et je ne comprends pas qu'on ait salué ce téléfilm à la place d'un vrai film de cinéma. Je ne comprends pas plus l'immodération de Pierre Bergé, amateur d'art, personnalité clairvoyante et pourtant inapte à voir dans l'œuvre de Bonnello un véritable propos d'artiste, une construction écrite et filmée majeure.

Là où Bonnello cherche à raconter une histoire profonde par le biais de ce parcours de vie que St Laurent présente, à savoir la difficulté d'allier une grande sensibilité, une soif créatrice, l'exigence de perfection et un mal-être presque permanent, une périlleuse tentation autodestructrice, Lespert nous livre une simple présentation biographique, didactique, mais à la linéarité sans relief, ni profondeur, ni transcendance qui dépasserait Saint Laurent, qui toucherait à l'humain dans son sens le plus vaste.

L'autre grande différence est la place accordée à Pierre Bergé. A telle enseigne qu'on pourrait se demander s'il n'eût pas fallu intituler ce film "Yves Saint Laurent et Pierre Bergé". Si c'est bien l'histoire d'amour entre les deux hommes que Jalil Lespert a voulu raconter, alors elle manque cruellement de passion, d'incarnation.

J'adore Guillaume Gallienne et j'en suis d'autant plus navré, mais son Pierre Bergé ne m'a jamais paru convainquant. Je n'y crois pas. J'ai eu beau essayer, je n'y crois pas. La comparaison avec l'excellent Jérémie Rénier est sans appel, cruelle pour le comédien du Français. Son Bergé n'est pas assez autoritaire, massif. Il ne fait pas impression. Aussi, bien difficile pour lui de parvenir à recréer cette histoire d'amour. Où est le lien entre les deux personnages ? Où est le feu? Où est l'eau?

Je redis combien Pierre Niney est bon. Il m'a quelquefois bluffé, mais j'avoue que le jeu de Gaspard Ulliel m'avait réellement touché, aidé par un scénario et une mise en scène inventifs et efficaces. Alors, je suis prêt à croire que cette absence d'émotion ici est largement due à la parure scénique trop chargée. Entre la musique trop présente (parfois aussi terne que la mise en scène d'ailleurs) et l'usage immodéré de la larmichette, pathétisme qui noie littéralement l'émotion, surtout à la fin, le dispositif est trop nettement mis en place pour faire chialer dans les chaumières. Si bien qu'à la fin, je n'en pouvais plus de l'outrance suicidaire de ce Saint Laurent. Je crois fermement que Pierre Niney est alors prisonnier de cette surenchère de souffrances.

Quel dommage que ce film soit un des premiers pour Jalil Lespert! Cela se voit. J'ai bien noté une scène maîtrisée, celle du premier défilé. La tension dramatique suit parfaitement le crescendo d'émotions. Mais c'est bien la seule. Beaucoup de scènes sont gâchées par la musique ou la voix-off de Gallienne, inutile, lourde ou par l'absence d'idées pour mettre en scène de façon précise et intelligente. Trop souvent, on a le sentiment d'un travail trop simple, sans personnalité, sans fil continu, sans puissance propre. C'est pour cette raison que j'ai parlé plus haut de "téléfilm" : oui, la réalisation est banale. A plusieurs reprises, certains personnages importants sont mal filmés. Voilà le genre de défaut qui saute aux yeux pendant que je fais les captures pour mon blog (si cela n'apparaît pas pendant le visionnage).

Ici, je pense que la raison est à chercher du côté de l'écriture. Une fois de plus, le Bonnello est bien au-dessus sur ce point. Le scénario est inerte, ne crée pas l'envie de suivre, il n'attrape pas le spectateur. Pas d'intrigue, de surprise, de nécessité. Mou, lent, plat, sans invention, le scénario ne met pas en valeur les liens entre les personnages, la vitalité ou la morbidité de leurs relations, les enjeux, les failles, l'essence même de cette histoire. Triste.

Trombi:
Charlotte Le Bon:

Laura Smet:

Marie de Villepin:

Marianne Basler:

Nikolai Kinski:

Astrid Whettnall:

Adeline D'Hermy:

Xavier Lafitte:

 et Jean-Édouard Bodziak:

Alexandre Steiger:

Michèle Garcia:

Olivier Pajot:

Anne Alvaro:

Patrice Thibaud:

Laura Martin-Bassot:

Gérard Lartigau:

Arnaud Denis:

Xavier Alcan:

Fabienne Chaudat:

Christian Gasc:

jeudi 19 mars 2015

House of cards saison 3



2015

Saison 3
13 épisodes

House of cards

Réalisateurs: John David Coles - Tucker Gates - James Foley - John Dahl - Robin Wright - Agnieszka Holland -
Comédiens: Kevin Spacey - Robin Wright - Michael Kelly - Mahershala Ali

Notice Imdb
Notice SC

Vu en streaming

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Aïe, difficile de traiter de cette troisième saison sans spoiler. Parce que l'évolution des personnages principaux prend une tournure qui, à titre personnel, met en jeu mon intérêt pour la série. Cela suscite une inquiétude que je veux exprimer. Aussi cette bafouille sera essentiellement sous spoiler. Désolé pour ceux qui n'ont pas vu cette saison. J'essaierai en fin de sujet de résumer sans spoiler le sentiment général.

DEBUT SPOILER 

J'ai bien conscience que l'idée de casser la dynamique du couple Underwood est en soi alléchante a priori pour les scénaristes parce qu'elle est imprévue, qu'elle crée un suspense immédiat, etc. 

Mais justement, cette rupture est trop rapide d'abord et fait voler surtout en éclat toute la cohérence dans les deux premières saisons. La série toute entière était axée sur la formidable unité, froide et cynique du couple mais reposant sur un drôle d'amour, une association de serpents pas si froids. C'était cette alliance extraordinaire, cette complicité allant jusqu'au bout, aux meurtres qui n'excluait pas de réels sentiments amoureux. Une interdépendance produisait ce couple politiquement indestructible.

Or, cette troisième saison détruit ces certitudes. On avait déjà vu que les deux Underwood pouvaient avoir des moments de faiblesse où ils laissaient entrapercevoir leur part d'humanité, mais de là à tout faire exploser pour des raisons plutôt mal définies, c'est un peu trop fort de café. Que Claire Underwood se sente d'un coup isolée, humiliée ou attendrie par le suicide d'un type qu'elle ne connaît pas, que Franck Underwood fasse aussi peu cas de des collaborateurs, de sa femme en pleine campagne électorale, qu'il use d'une telle violence à leur égard, surtout vis à vis de sa femme, tout cela n'entre pas dans le fil de l'histoire qu'on nous a contée jusque-là. Il y a là un manque de cohérence par rapport aux saisons précédentes. Cela ne rentre pas dans le puzzle. On s'attendait plutôt à ce que Claire prenne la suite de son époux dans une course future à la Maison Blanche, pas qu'elle fasse une espèce de dépression ou du moins ce caca nerveux parce qu'elle a été virée de l'ONU et qu'un écrivain neurasthénique lui chatouille l'orgueil ou l'inconscient. Ça ne tient pas debout. Si cette évolution devait avoir lieu, il aurait fallu plus de temps, plus de maturation, que le couple ne soit plus à la Maison Blanche, soit en panne d'inspiration et d'ambition. Là, tout est allé beaucoup trop vite pour me faire avaler ces couleuvres.

Je suis donc curieux de voir la saison 4 pour apprendre comment ils vont retomber sur leurs pattes, si l'opposition entre Claire et Franck peut donner quelque chose d'original, si cette guerre des roses au sommet de l'état peut accoucher d'un enfant un tant soit peu viable.

Fin SPOILER

Lors des deux premières saisons, l'inhabituel était au rendez-vous. Avec cette saison 3, on est peut-être à un tournant, vers une série qui rentre dans le rang, plus ordinaire ? La saison suivante mettra ça au clair, mais j'avoue que je crains une continuité dans la déception.

Néanmoins, malgré cela, la saison 3 est encore dotée d'épisodes foutrement bien écrits. C'est donc plutôt sur la longueur de toute la saison, l'évolution générale que je trouve à redire.

Mais les épisodes considérés indépendamment les uns des autres sont maîtrisés dans l'écriture, parfois avec une grande finesse. La lecture de cette saison reste fort agréable. Les passes d'armes politiques sont toujours aussi savoureuses et la façon dont les scénaristes ont associé leurs trames à l'actualité politique réelle (Pussy Riot, Petrov/Poutine, conflit israélo palestinien, etc.) offre un surplus d'intérêt et de plaisir.

Les comédiens sont toujours très forts.
Kevin Spacey, en laissant se développer certaines failles chez son personnage, est encore plus génial. Son jeu frôle l'extraordinaire par moments.

J'ai été très surpris de découvrir dans les seconds rôles que Mahershala Ali (Remy Danton) était un comédien aussi sûr et riche. Il en avait jusque-là gardé sous la pédale. Sur cette saison, il fait étalage de son grand talent. Très très bon.

Par conséquent, cette saison 3 continue sur sa lancée à proposer des épisodes fignolés, plaisants à suivre, notamment grâce à une écriture aux petits oignons et quelques grands numéros d'acteurs mais l'évolution des personnages principaux marque un virage qui peut s'avérer décisif autant que décevant pour l'avenir et ne laisse pas de m'inquiéter car j'ai aimé l'essence de la série sur les deux saisons précédentes. Parfois, la révolution n'a pas que du bon. À suivre.

Trombi:
Robin Wright:

Michael Kelly:

Elizabeth Marvel:

Derek Cecil:

Jimmi Simpson:

Jayne Atkinson:

Kelly AuCoin:

Molly Parker:

Lars Mikkelsen:

Aleksandr Sokovikov:

Kate Lyn Sheil:

Kim Dickens:

Paul Sparks:

Christian Camargo:

Nathan Darrow:

Mozhan Marnò:

Benito Martinez:

Reed Birney:

Jonathan Hogan:

Christina Bennett Lind:

Olivia Luccardi:

Larry Pine:

Curtiss Cook:

Shawn Doyle:

Rachel Brosnahan:

Jenna Stern:

Jeremy Holm:

Nadezhda TolokonnikovaPyotr Verzilov et Mariya Alyokhina:

Alok Tewari:

Waleed Zuaiter:

John Doman:

Reg E. Cathey:

Eisa Davis (droite, right):

Mark Lotito:

Todd Alan Crain:

Kristof Konrad:

Marc Kudisch:

Frank Ridley:

Annie Parisse: