Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
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mardi 25 novembre 2014
Weeds saison 4
2008
Saison 4
13 épisodes
Réalisateurs: Craig Zisk - David Steinberg - Paris Barclay - Julie Anne Robinson - Scott Ellis - Adam Bernstein - Michael Trim
Comédiens: Mary-Louise Parker - Elizabeth Perkins - Justin Kirk - Kevin Nealon
Notice Imdb
Notice SC
Critique Saison 2
Critique Saison 3
Vu en dvd
Saison 4 un peu moins fofolle que sa devancière m'a-t-il semblé. Je ne sais pas si j'aurais mieux faut de laisser un peu plus de temps entre la saison 3 et celle-ci ? Reste que je souffre d'une légère déception.
Avec la saison 3, j'avais trouvé une salutaire et jouissive folie, un dynamisme très frais, véritable plaisir de divertissement pour bien finir une journée de stress. Avec cette saison 4, cela ne fut pas toujours le cas. Je crois quand même que ce sentiment est d'abord dû à une saturation, renforcée par la manière dont je consomme les séries. Écrit pour être diffusé une fois par semaine, un épisode se nourrit aussi de cet espace, de cette durée, de cette attente du prochain épisode. Or, je regarde les séries uniquement quand la saison est terminée et m'enfile tous les épisodes les uns à la suite des autres. Weeds est certes une série avec peu d'épisodes, mais ils sont très courts (autour de 25 minutes). Elle se lit très vite et l'effet d'accumulation peut sans doute altérer une bonne lecture. J'ai manqué de recul en somme.
De fait, d'une part j'ai le sentiment que la série stagne un peu et d'autre part qu'elle prend une tonalité plus sombre, moins légère, moins pétillante, par une certaine gravité qui était jusqu'ici évitée. Donc les personnages font face aux événements avec plus de sérieux, une dose d'irréalisme en baisse.
Même Doug (Kevin Nealon),
sans aucun doute permis le personnage le plus barjot de la série, en prend pour son grade et cède à l'espèce de morosité ambiante.
Andy (Justin Kirk)
n'est pas exempt de cette même pesanteur par moments. À propos de ce personnage, il y a un rapprochement de plus en plus ouvertement incestueux en quelque sorte avec Nancy (Mary-Louise Parker)
et qui me dérange avec force. C'est une facilité scénaristique à laquelle les auteurs de série ont souvent recours depuis quelques temps, me semble-t-il. Et qui irrite à grande vitesse. Alors certes, il n'y a pas de véritable relation amoureuse entre Andy et Nancy, mais on voit nettement les pions s'avancer avec la finesse du pachyderme pour les saisons futures. Après Dexter, voilà donc Weeds qui ne supporte pas le célibat de son personnage. Nancy est libre : elle baise qui elle veut quand elle veut. C'est déjà formidable d'avoir une femme (qui cumule le statut de maman) aussi libérée dans une série. Mais on sent que la famille américaine malmenée par Weeds, que le credo du public traditionnel voudrait imposer à cette femme un respect des normes. Alors je ne sais pas comment va tourner ce bouillon : s'ils vont la faire rentrer dans le rang ou bien si ces circonvolutions intimes sont destinées à tromper le public pour mieux continuer à dynamiter la bien-pensance, la tradition américaine?
D'ailleurs, comment en est-on arrivé à cette saison 4? C'est assez étrange quand on y regarde avec soin. La famille Botwin est partie de son quartier originel (Agrestic, son générique et ses little boxes me manquent) pour atterrir dans une villa de bord de mer. Les personnages blacks ne sont plus là, au grand dam de l'histoire, je trouve. Ce sont les latinos qui ont pris le relais mais les relations qu'ils nouent avec Nancy ne sont pas aussi comiques ni pittoresques.
L'aspect humoristique repose curieusement sur Celia Hodes (Elizabeth Perkins). Mais là encore, l'humour est très sombre, fonctionnant essentiellement sur la déchéance du personnage.
Par conséquent, à la fin de la saison 4, je me rends compte que j'ai perdu cet enthousiasme et cette jubilation qui animaient les deux saisons précédentes et je n'ai donc pas l'irrépressible envie de continuer. Je perçois un essoufflement dont je ne pouvais soupçonner la clarté.
Trombi:
Hunter Parrish:
Alexander Gould:
Allie Grant:
Albert Brooks:
Jack Stehlin:
Guillermo Díaz:
Andy Milder:
Enrique Castillo:
Demian Bichir:
Onahoua Rodriguez:
Julie Bowen:
Lee Majors:
Maulik Pancholy:
Joey Luthman:
Andrew Rothenberg:
Lisa Darr:
Emilio Rivera:
Richard Azurdia:
Gloria Garayua:
Ramón Franco:
Hemky Madera:
Fatso-Fasano:
Julanne Chidi Hill:
Renee Victor:
Daniel Zacapa:
Ivo Nandi:
Hannah Marks:
Jillian Rose Reed:
Becky Thyre:
Debra Christofferson:
Linda Gehringer:
Bob Odenkirk:
Kevin Alejandro:
Haley Hudson:
True Story of a Woman in Jail: Sex Hell
1975
Titre original: Jitsuroku onna kanbetsusho: sei-jigoku
Titre anglophone: True Story of a Woman in Jail: Sex Hell
Cinéaste: Kôyû Ohara
Comédiens: Hitomi Kozue - Maya Hiromi -
Notice SC
Notice Imdb
Vu en dvd
Petit WIP pinku fort honorable mais pas non plus extraordinaire.
J'ai bien aimé le travail formel de Kôyû Ohara, son usage immodéré de la contre-plongée, sa caméra aventureuse, ses gros plans esthètes, les compositions intelligentes de certains de ses cadrages et la très jolie photographie de Yonezô Maeda. Sur la plupart des productions de la Nikkatsu à l'époque, l'image est très élégante, d'une suavité recherchée. Ici le travail sur les couleurs est par instants remarquable. Le style est bien maîtrisé malgré de nombreuses séquences sombres. La photo est veloutée comme de coutume avec la Nikkatsu. Les couleurs un peu passées donnent au film une impression de mélancolie qui est totalement en phase avec l'histoire contée.
Sur un WIP, il est difficile de trouver un argument qui sorte de l'ordinaire. Avec ce film, ce sont des femmes jalouses et trompées qui finissent en taule, hantées par leur crime, ou plutôt non, par leur vengeance. Elles tiennent debout grâce aux souvenirs. Le passé les relie à l'avenir. Elles ne renient pas leur crime, bien au contraire. Femme bafouée ne signifie pas forcément femme d'honneur. Ce qu'elles traînent, c'est plutôt l'amertume née du chagrin d'amour.
Les personnages sont plutôt bien écrits, sensés. Le récit en est plus aisément lisible. Les rythmes de lecture dont également bien maîtrisés. Bonne écriture et bonne mise en scène (même si certaines actrices ne jouent pas très bien). On ne s'ennuie pas en tous les cas. Certes, on pourrait ajouter aussitôt qu'on ne s'emballe pas non plus.
Trois ou quatre portraits de femmes ressortent d'avantage, autant de types de souffrance féminines : folie, amour, vengeance mènent les héroïnes vers des destins différents mais tous très noirs. On ne dira jamais assez que les pinku-eigas sont aussi bien des films noirs que des films érotiques.
Certaines comédiennes ne sont pas éblouissantes, notamment Hitomi Kozue que je trouve très fade, trop mal à l'aise, jolie mais fade alors qu'elle est au centre de la narration.
Je retiens alors Meika Seri que j'aime beaucoup depuis que je l'ai découverte dans l'intense "Marché sexuel des filles" de Noburu Tanaka. Elle est encore une fois étonnante, amoureuse de son mac, capable de dégager une grande force mais aussi une fragilité très émouvante.
Maya Hiromi et celle que je crois être Rie Ozawa ont la particularité de ne pas être convaincantes quand elles ont du texte à dire, mais parviennent sur les autres types de scènes à y insuffler une puissance charnelle habitée.
Rie Ozawa (à moins qu'il ne s'agisse de Machiko Aoki) qui sombre peu à peu dans la folie a une ou deux scènes poignantes par exemple.
Maya Hiromi est plus dans un jeu physique, intense dans les scènes érotiques, plus encore dans celles de violence.
En somme, sur le moment, j'ai été sagement embarqué par ce film. Et avec le temps, il mûrit tout aussi sereinement. Avec le recul, il m'apparaît mieux bâti, plus pertinent et même plus beau. Ce n'est pas un film que je mettrais au panthéon des pinku-eigas, mais qui fait le job avec un talent certain.