Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
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mardi 24 août 2010
Guet-apens
1972
alias : Guet-apens
Titre original: The getaway
Cinéaste: Sam Peckinpah
Comédiens: Steve McQueen - Ali MacGraw - Ben Johnson - Al Lettieri
Notice Imdb
Vu en dvd
Mon premier Peckinpah. Enfin, je l'avais vu sans doute dans d'obscures circonstances, peut-être pas en entier, ce qui expliquerait que je ne m'en souvenais pas. Ou alors j'étais jeune, du temps où j'avalais les vhs le week-end comme d'autres ingurgitent leurs litrons de rouge, dans une sorte de fringale maladive permanente. Peu importe. Cette relecture toute propre, tout nette, se pare avec délice des atours de la découverte. Et ma foi, ce fut un réel plaisir, sur bien des points.
Ce western moderne, mi film-noir, mi film blanc métisse les genres. Entre la préparation du braquage dont on sent bien qu'il va foirer quelque part,
son déroulement qui déconnaille comme attendu et la chasse à l'homme sanglante qui occupe la troisième partie du film, les éléments du "noir" sont bien présents malgré la clarté des lumières de ce Sud-Ouest américain avec ces villes blanchies par le soleil et l'accablement de chaleur et les déserts environnants.
L'échec est partout présent, les mouches dans le lait font le bzzzz, les engrenages se grippent et surtout cette relation tumultueuse entre Steve McQueen
et Ali McGraw
crée un drôle de suspense romantique au milieu de tout ce maelström.
Cependant le récit ne se dépare pas d'une certaine forme d'humour un peu cynique et moqueuse à l'image de cette distanciation qu'a amené le western italien dans la dramaturgie du mythique far-west. La trajectoire d'Al Lettieri
en est exemplaire. D'aucuns signaleront avec justesse néanmoins que la fin ne colle pas avec le "noir" mais l'amorale est sauve et ne cadre pas non plus avec le code hollywoodien. Bien mal acquis profite pour une fois. Ce petit pied de nez n'est pas sans saveur.
Le montage très découpé s'associe à une musique variée, souvent entraînante de Quincy Jones. Cette bande musicale joue un rôle très important dans la dramatisation. On rejoint là encore le western musical de Leone et Morricone.
Comme dans tout western, la violence des personnages accompagne une sorte de sécheresse d'âme dont le dieu "Pognon" ("In gold we trust") semble accoucher mais qui surréalise (je sais, le terme est laid mais je n'en vois pas d'autres, désolé) les individus.
Ce qui en fin de compte donne au couple McGraw/McQueen une note de sympathie qui n'est pas volée.
Ils sont les seuls à nager un peu au dessus des autres, à essayer de construire quelque chose et non à systématiquement détruire. C'est sans doute ce qui leur vaut leur réussite, qui émerge d'un océan de détritus. Ne font-ils pas preuve de générosité sur la toute fin, une première pour eux? Les anges échappent de peu aux turpitudes d'un monde cruel et renaissent vers un monde nouveau. Amen.
Très bon casting, très bonnes mise en image, très bon montage, très bonne musique, très bon film quoi!
Trombi:
Ben Johnson:
Sally Struthers:
Jack Dodson:
Richard Bright:
Slim Pickens:
Dub Taylor:
Bo Hopkins:
Roy Jenson?
?:
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