Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
Pages
▼
lundi 15 mars 2010
Columbo: La montre témoin
1976
Titre original : Columbo - Last salute to the Commodore
Titre francophone : Columbo - La montre témoin
Saison 5, épisode 06
Réalisateur: Patrick McGoohan
Comédiens: Peter Falk - Robert Vaughn - Wilfrid Hyde-White - Bruce Kirby - John Dehner
Notice Imdb
Vu en dvd
Oula, que de choses à dire qui se bousculent dans ma petite tête! Mon cœur tangue sans chavirer. Tombera, tombera pas? Cet épisode est si spécial et je ne sais pas trop encore si j'en suis ravi. Pas trop je le crains. Essayons tout de même de mettre des mots sur tout ça.
D'abord, en découvrant le générique, je suis pendant quelques minutes persuadé de découvrir là un épisode. Une perle rare : un Columbo qui m'avait échappé! Joie de courte durée. Un plan montrant John Dehner assis à côté d'un cadran de navigation et je me souviens.
Oh, je n'ai pas dû le voir souvent. C'est donc une relecture presque en territoire redevenu sauvage, une nouvelle exploration. Et dans un certain sens, cela m'a garanti quelques effets de surprises bienvenus.
Ce que le générique m'apprend est on ne peut plus alléchant, un casting de choix, des figures connues du petit écran comme Dehner
mais également des récidivistes de la série : Vaughn,
Fred Draper
et Wilfrid Hyde-White.
Bref, une distribution d'habitués qui colle parfaitement avec l'esprit de troupe qui imprègne la création de la série, grâce notamment à la passion et l'investissement de Peter Falk. Dès le générique, le plaisir est au rendez-vous. On s'en pourlèche les babines.
Et puis surprise, après la mise en situation des différents personnages très nombreux, on assiste éberlué au maquillage du meurtre en accident par Vaughn : on n'a rien vu de l'assassinat. Une première qui interpelle agréablement. Que voilà une gentille initiative scénaristique qui donne une dynamique à l'installation de l'intrigue, me dis-je alors benoîtement. Car sans trop entrer dans les détails qui vous gâcherait le plaisir, cet épisode est très différent des autres. La structure habituelle veut que l'on assiste au meurtre, au procédé de camouflage et à l'enquête. On y voit Columbo soupçonner le meurtrier et partir à la recherche de preuves. Enfin il les trouve et arrête son bonhomme. Or, ici, rien de tout cela n'arrive comme prévu. Pour faire vite et ne pas trop s'appesantir là dessus, disons que les scénaristes ont voulu innover et nous gratifient d'un final à la Agatha Christie, version Hercule Poirot. Tous les personnages -c'est bien pour cette raison qu'ils sont si nombreux au départ- sont réunis par Columbo pour démasquer le coupable dont l'identité n'est pas connue du spectateur. Ce jeu de récits contradictoires m'a énormément plu. J'avoue pourtant lui préférer la structure columbienne habituelle, qui fait toute sa spécificité, mais j'admets que la surprise a bel et bien fonctionné et cette surprenante démarche m'a contenté.
Non, ce qui me rebute c'est le type d'humour ou pour être plus précis, la mise en scène de ce type d'humour. Je m'explique. Tout le long du téléfilm, Patrick McGoohan, metteur en scène que j'avais trouvé formidable jusque là (5 Columbo en tout derrière la caméra), présente des petites scènes censées faire respirer l'intrigue en injectant une certaine dose d'humour. Ce n'est pas tant cet humour qui me gène que le dispositif très grossier, modelé pour produire du sourire lourdaud. Les acteurs adoptent des attitudes totalement irréelles, surjouées. De plus, le rythme sur lequel ils jouent ces saynètes est d'une lenteur qui annihile tout envie de sourire, du moins quant à moi. Cela sonne faux du début à la fin. A vrai dire, en découvrant cela, au départ, ces silences, ces pauses bizarroïdes m'ont paru être utilisés afin d'accentuer un certain mystère à l'intrigue. Mais très vite, il s'avère que c'était bien pour faire rire. Pitoyable. Les gesticulations burlesques de Falk autour de Vaughn -dans la voiture ou dans le salon du bateau par exemple- sont tellement imbéciles et incroyables de grotesque que je ne comprends toujours pas comment ils ont pu penser que cela pourrait faire rire.
Le mystère est bien plutôt là. On se retrouve alors avec des dialogues ineptes comme par exemple entre Columbo et Mac sur les origines écossaises de ce dernier alors que le lieutenant n'a qu'une question à poser "pourquoi veux-tu que l'on t'appelle Mac?" Mais non, rien de sensé ne vient. Situations improbables et ridicules. C'est comme le fou-rire de Columbo à la toute fin, faux rire devrais-je dire. En fait, tout l'épisode sonne faux à cause de cette mise en scène ratée. A vouloir faire rire de force McGoohan a fini par m'irriter. C'est tout juste si on n'a pas eu droit aux sous-titres "riez ici".
Vraiment dommage car dans le dur, dans le drame, les acteurs sont excellents. L'intrigue est subtile, pleine de rebondissements et il y avait là de quoi faire un magnifique épisode pour clore la saison 5 en beauté.
Trombi:
Diane Baker:
Dennis Dugan:
Bruce Kirby:
Joshua Bryant:
Susan Foster:
John Finnegan:
Je vous rejoins dans la lourdeur et la recherche de grotesque qui étouffe le jeu d'acteur. L'une des qualités d'un réalisateur, surtout quand il est aussi acteur, est de pouvoir s'effacer pour se mettre au service d'un récit. C'est ce qu'arrive très bien à faire Eastwood par exemple. Ici, on a un cabotin qui réalise un épisode de cabotin... Pour moi le pire épisode de la série.
RépondreSupprimerJe n'irais pas jusqu'à dire le pire épisode de la série de manière générale, car d'autres me semblent avoir des défauts autrement plus graves sur l'essence même de la série, sur son esthétique, sur la qualité de l'interprétation. Reste tout de même que sur la question de la mise en scène, alors là oui, je crains qu'il n'y a pas eu pire. Je n'en ai pas un souvenir immédiat en tout cas.
SupprimerJe n'avais jamais vu Columbo autant "Tactile" episode surprenant, effectivement!
RépondreSupprimer