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dimanche 28 juin 2009

L'amour derrière les murs



1965

Titre original : Kabe no naka no himegoto
alias : L'amour derrière les murs
alias : Secrets Behind the Wall
1965

Cinéaste: Kôji Wakamatsu
Comédiens: Yoichi Yasukawa - Mikio Terashima - Kazuko Kano - Hiroko Fujino
Vu en dvd


Le film que j'ai précédemment vu de Kôji Wakamatsu, Gendai kosyokuden: teroru no kisetsu ("Histoire d'amour contemporaine: la saison de la terreur"), tourné quatre ans plus tard, se situait exactement dans le même cadre, à savoir une sorte de cité dortoir déshumanisée, prison de perpendiculaires et de parallèles qui ne mènent nulle part, de murs et de fenêtres identiques.

Et ce film-là est entièrement consacré à cet enfermement, ce quotidien vide, morne où l'être humain cadenassé entre quatre murs cherche en vain à s'échapper. Wakamatsu nous présente tout à tour différents personnages, différentes cellules, autant de différents secrets, de différentes souffrances.


Le cinéaste ne fait pas dans la dentelle, j'avais déjà pu le constater précédemment. Ce film là est encore plus dérangeant.

On se rend compte très vite et de manière beaucoup plus constante que dans "La saison de la terreur" que le cinéaste affectionne tout particulièrement l'usage des gros plans afin de scruter la moindre onde de plaisir sur un pied, sur des mains qui s'accrochent au drap ou sur les visages extatiques lors des ébâts amoureux.

A noter qu'i est difficile d’accoler le genre érotique à ce film-là tant la nudité n'est pas du tout exploitée. Focalisée sur ces gros plans, les scènes sexuelles prennent une teinte plus dramatique qu'érotique, presque glauque même. Mais intense. Jamais on a le sentiment d'assister à un spectacle jouant sur le désir du spectateur, bien au contraire, tout parait orienté vers le tragique et le malaise. Les situations des personnages sont si misérables, humainement parlant, ces gens sont si désespérés qu'il est difficile d'aller chercher un quelconque bout d'éros. Les gros plans aussi sont utilisés pour accentuer ces sensations de malaise. La caméra est au plus près pour filmer le regard d'un personnage qui devient fou, une larme qui perle au coin de l’œil, de menus détails révélateurs de l'émotion intime.

Profitons-en pour louer le travail remarquable d'intensité des comédiens, au premier rang desquels je situerais une actrice dont je ne parviens pas à retrouver le nom, celle qui joue une femme au foyer qui n'en peut plus de vivre dans ce petit appartement. Elle m'a énormément touché.

Elle tombe amoureuse de son amant, éperdument, nourrissant un espoir de sortir de cette cité, de devenir mère. Tous les acteurs jouent des personnages perdus, des rats enfermés dans leurs boites, qui étouffent peu à peu et finissent par perdre complètement pied jusqu'à l'explosion de violence finale.

Un film efficace.

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