Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
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jeudi 30 avril 2009
Je vais bien, ne t'en fais pas
2006
Cinéaste : Philippe Lioret
Comédiens : Kad Merad - Mélanie Laurent - Isabelle Renauld - Julien Boisselier - Aïssa Maïga
Notice Imdb
Vu à la TV
Ce n'est simplement pas ma tasse de thé. Cette histoire n'a jamais suscité en moi quelque chose d'émouvant, ni d'intéressant. J'ai suivi tout cela gentiment. Et à la fin, je ne suis posé pas mal de questions sur la volonté du romancier et du scénariste-réalisateur. Que nous raconte-t-on? S'agit-il de faire chialer dans les chaumières? Ou bien de faire la démonstration, une fois de plus, que les non-dits au sein d'une famille ont des effets bien plus destructeurs que ceux que le mensonge est censé écarter? J'ai fini par considérer le film sur cette dernière proposition. On voit bien comment la famille, quand elle est construite sur des modes communicatifs proches du néant, produit des conflits dévastateurs et empêche les individus de s'épanouir en acceptant la mort, le silence, l'absence, le réel et sa cruauté. Comme le dit un personnage : "Vous êtes fous". Oui, cette famille est particulièrement timbrée et Lioret nous le fait découvrir la plupart du temps avec lenteur, dans une sorte de traitement naturaliste efficace et maîtrisé, mais parfois également avec de grosses ficelles. Certaines scènes sont gênantes, mal écrites. Je songe là notamment à cette scène climax dans la cuisine, mal jouée, mal écrite, jonchée de comportements et d'acting clichés. Je pense aussi à la manière dont est décrit le milieu psychiatrique, son incommunicabilité érigée en dogme médical, la violence sourde, l'omnipotence du personnel et de la prise en charge. Ou bien encore le portrait encore plus grotesque du directeur du Shopy, à force de souligner à gros traits sa beaufitude, son racisme et son inculture, l'on finit par ne plus y croire. C'est beaucoup trop gras. Tâche. Encore cliché. Dommage.
Une grande première partie du film offre une mise en scène parcimonieuse dans ses effets. Très sobre, sans être austère pour autant, elle est tenue avec pudeur et sensibilité. L'histoire d'amour est bien écrite.
Les acteurs d'ailleurs sont dans l'ensemble convaincants. Je ne connaissais pas Mélanie Laurent, je l'ai trouvée très simple et juste. Julien Boisselier confirme tout le bien que je pensais de lui. Sobre, délicat. Kad Merad lui, m'a déçu. Je crois que c'est le seul rôle dramatique marquant que lui vois endosser et je n'y ai pas beaucoup cru. Quelque chose dans la voix m'a fait butter. Je n'y arrive pas.
Après avoir vu ce film, je comprends le fait que certains aient été plus sensibles à noter des effets de manche dans la mise en scène de Welcome. Dans ce Je vais bien..., ils sont quand même assez nombreux et énormes pour que je devienne plus circonspect dorénavant à l'égard de la mise en scène de Lioret.
A noter l'apparition trop courte d'Aïssa Maïga, magnifique et très talentueuse comédienne.
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