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mardi 17 mars 2009

Les quatre plumes blanches



1939

Titre original: The four feathers
Titre francophone : Les Quatre plumes blanches

Cinéaste: Zoltan Korda
Comédiens : C. Aubrey Smith - Ralph Richardson - June Duprez - John Clements

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Je m'attendais à bien plus de cette grosse production britannique dépeinte comme une grande fresque censée avoir joué dans la cour des grands, concurrencé les studios hollywoodiens. Effectivement, ici ou là, quelques séquences démontrent que les frères Korda ont mis énormément de moyens, en hommes notamment, sur ce film.

Etant donné la période et connaissant les liens qui les unissaient aux Korda, on ne peut manquer de songer à la paire Powell et Pressburger. Ces deux-là font cruellement défaut au film. Il y manque le souffle, le lyrisme et surtout l'humour des Archers sans doute.
Les personnages, hautement moraux, persistent à cultiver les non-dits tentant par là même de distiller de cette communication meurtrie une sorte d'héroïsme mélancolique qui finit par paraître au mieux pompeux, au pire grotesque. C'est peu dire que je n'ai pas aimé ces personnage prisonniers de leur culture et infoutus de s'en révolter.
En fin de compte, caparaçonnés dans leur honneur à la con, les personnages sont comme des poupées de cire qui ne fondent pas, lisses, pâles, sans aspérités, sans réelle consistance, peu de personnalité, celles d'un musée oublié, empoussiérées.

Certains ont trouvé que ce film donnait une fidèle image de la société britannique de l'époque, où les mentalités faisaient la part belle à des valeurs d'honneur, à des primautés traditionnelles, où les figures aristocratiques perpétuaient un esprit chevaleresque, etc. J'estime pour ma part que ce questionnement est mal posé par manque de recul et que certains situations apparaissent même plutôt ineptes. Là où le colonel Blimp pointait un doigt moqueur autant que savoureux sur la nostalgie d'un temps perdu, là où Powell et Pressburger saluaient avec infiniment de bonté et de bienveillance les fâcheuses postures sociales, là où le colonel Blimp donnait une caresse à l'inutile et le futile, ces quatre plumes blanches ne proposent qu'une simple fable sur un monde plat et quelconque, où les marionnettes ont remplacé les hommes. J'ai malheureusement l’œil méchant, pris qu'il est par les souvenirs indélébiles de la magie Powell & Pressburger.

Ce film a la chair triste et flasque.

Au-delà de l'histoire un brin emmerdante, rares sont les plans intéressants. Le technicolor n'est pas subtilement utilisé. Le travail tant vanté par Powell justement de Périnal, un de ses maîtres, n'a jamais touché ma rétine. Pas un plan ne justifie l'usage du technicolor. Les magnifiques ocres et bleus du désert égypto-soudanais ne sont pas vraiment mis en valeur. Quel dommage!

Les comédiens quant à eux ont bien du mal à ne pas passer inaperçus, faute de personnages véritablement frappants. Si bien que dans l'ensemble le film constitue une belle déception.

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